Ce mercredi 29 mai 2024, Mamadou Bailo Diallo dit Guidho Fulbhê et ses coaccusés sont sortis de prison et remis à Elhadj Alseny Barry, le président de la coordination HALPULAR et Fulbhês de Guinée.
Il faut rappeler que Mamadou Baïlo Diallo alias Guidho Fulbhé, arrêté le 19 novembre 2022, à Koundara, fut acquitté le vendredi dernier par la justice guinéenne. Mais contre toute attente, il est reconduit aussitôt en prison après qu’il ait donné une interview dans laquelle il remercia ses soutiens et sa famille.
Une réaction qui n’a pas été au goût du monarque Doumbouya relate notre source. Et il a fallu selon notre source l’intervention de la Coordination des fulbhès et HALPULAR de Guinée pour que le vlogeur soit libre.
Les accusés reçus aujourd’hui mercredi 29 mai au domicile de M Elhadj Alseny Barry, c’est le vice-président de la coordination HALPULAR qui prendra la parole et déclare ce qui suit devant la presse mobilisée pour couvrir l’événement.
Le vice président de la coordination des Fulbhês et HALPULAR, Elhadj Ibrahima Onathol Diallo s’est exprimé en ces termes: «Au nom du président de la Coordination des fulbhés et Haali pular, des trois diwés Timbo, Timbi et Labé, je voudrais exprimer mes vifs remerciements et ma sincère gratitude pour la libération de Guidho Fulbhé et certains de ses compagnons».
Et il poursuit son discours en disant que‘«c’est un geste magnanime du président de la République qu’il faut saluer. Il s’agit d’un acte majeur accordé à un jeune pour qu’il recouvre sa liberté et puisse reprendre ses activités qui entrent dans le cadre du développement national».
Il rajoute ceci: «Nous remercions sincèrement le président de la République et disons, au nom du président de la Coordination, que nous sommes à la disposition des autorités gouvernementales pour le développement de la nation et la mise en place d’une procédure de transition équitable pour la nation et le peuple de Guinée».
Un discours qui fait ressortir la manipulation de la junte
À travers ce discours on comprend mieux pourquoi Mamadou Bailo Diallo dit Guidho Fulbhê était retourné en prison, juste après son acquittement.
Il n’a pas remercié le monarque Doumbouya sans couronne, qui souffre de la maladie du pouvoir.
Pour rectifier le tir, il fallait donc passer par la coordination HALPULAR de Guinée pour faire comprendre aux peuples de Guinée que la justice guinéenne n’a pas sa valeur et elle a perdu toute sa quintessence et sa raison d’exister.
Désormais la seule justice guinéenne valable en Guinée est celle voulue par le chef de la junte militaire Mamadi Doumbouya fondée sur l’iniquité, la démagogie et la manipulation.
Et cette justice est injuste et incompréhensible, elle est surtout le reflet des démagogues cyniques et cruels. C’est un jeu sinistre qui avilit et ruine pourtant le peuple de Guinée.
Avec cette récupération faite par la junte militaire guinéenne en complicité avec la coordination HALPULAR de Guinée de la libération de Guidho Fulbhê, le régime militaire renforce les clichés sur la justice guinéenne. Il nous affiche une Justice trop lente – une Justice « aux ordres » – une Justice laxiste – une Justice plus que jamais dépendante et ethniciste.
Des préjugés qui ternissent pourtant l’image de la justice guinéenne.
On voit que la junte militaire guinéenne est dans une logique de faire taire tous ceux qui sans complexe affichent leur pulaaku en Guinée.
Et c’est pourquoi elle n’a pas pensé à remettre Foniké Menge Sylla, commandant Aliya Camara et tant d’autres après leur libération à leur coordination respective.
À travers la remise de Guidho Fulbhê à la coordination HALPULAR, la junte militaire et la coordination envoient un message clair aux HALPULARS de Guinée: Elles travaillent ensemble et au d’être de l’intérêt de la communauté HALPULAR.
Ce sont deux faces de la même médaille: opposées, mais intimement liées comme le jour et la nuit.
Les coordinations régionales outrepassent leur rôle
La coordination HALPULAR à l’image d’ailleurs de toutes les coordinations régionales, dans sa composition actuelle est en train d’outrepasser son rôle.
Une situation encouragée grâce aux insuffisances de la gouvernance actuelle.
Car la junte militaire est dans l’impossibilité de garantir le fonctionnement normal des institutions étatiques, le maintien de l’ordre public et de l’État de droit.
Et c’est cette situation qui fait prospérer des entités telles que les coordinations régionales prétendant se substituer aux autorités nationales.
D’où la naissance des troubles à l’intérieur du pays, d’action de la criminalité organisée conduisant aux incendies des plantations des guinéens qui participent avec dignité au développement socio-économique du pays.
Et comme les lois existantes ne protègent plus l’état de droit contre les menaces, les violences, l’injustice, l’alternative demeure l’anarchie et la naissance des coordinations régionales qui font de leur communauté un fond de commerce.
En résumé, la Guinée a une crise de représentativité.
Les actuels tenants du pouvoir, les présidents des coordinations régionales, les religieux tout comme les leaders politiques n’en sont pas conscients puisque trop préoccupés à protéger leurs intérêts égoïstes et claniqued.
Et pourtant il se passe une mutation, et elle est si significative qu’elle va bientôt conduire à un bouleversement de la norme, les dérogations deviendront en ce moment la règle. La procédure d’exception se substituera à la Constitution comme forme d’organisation.
Aissatou Cherif Balde
Haha Awa pan kady Wounllakè
Le pays est gâté il ya pas dois d’homme et pour tan les muniteu rue son venu par un coup de tat