Guinée: une diplomatie et relation extérieure malmenées de l’intérieur(1ère Partie) . 

La situation sociopolitique de la Guinée se trouvant depuis bientôt trois ans dans une transition politique trompe l’œil nous amène à nous interroger sur la diplomatie de ce pays malmenée depuis bientôt plusieurs années de l’intérieur. 

Mais, elle est depuis trois ans devenue inaudible, inefficace dans la sous-région ouest-africaine, en Afrique et dans le monde. 

Une faute imputable au régime militaire et son chef de la diplomatie qui mène depuis septembre 2021 une politique étrangère des réseaux sociaux, médiatique et peu soucieuse du court et long terme. 

Des relations multilatérales et bilatérales inefficaces

La diplomatie guinéenne bilatérale ou multilatérale, le pays n’en tire pas réellement profit. 

Sinon compte des relations extérieures qu’entretient la Guinée avec des grands pays comme la Russie, elle n’allait pas souffrir du manque d’électricité qui pénalise les citoyens et compromet tout espoir de progrès socio-économique. 

La Guinée entretient depuis 1958 des relations diplomatiques très anciennes avec la Russie qui est classée numéro un mondial dans le secteur de l’énergie. 

Le fait que l’État guinéen soit incapable après  six décennies de relations bilatérales avec la Russie de les mettre à profit pour régler les problèmes liés à l’électrification du pays est une preuve alarmante de l’échec de la diplomatie bilatérale des différents régimes de ce pays. 

Une diplomatie assombrie de l’intérieur 

Depuis l’arrivée de la junte militaire au pouvoir ce secteur à l’image des autres s’est plutôt émietté ou voire même assombri. 

En effet, lorsqu’on tente  d’analyser le résultat du régime militaire guinéen par rapport à sa politique étrangère ou sa diplomatie, on se rend très vite compte de son échec cuisant dans ces deux secteurs clés indispensables pour la survie de chaque nation. 

Que ce soit les choix stratégiques et politiques en matière de relations extérieures ou encore sur le plan de la diplomatie qui repose sur la mise en oeuvre de la politique étrangère par l’intermédiaire des diplomates, notamment les ambassadeurs, ces secteurs évoluent plus que jamais entre  médiocrité, corruption, favoritisme, clientélisme et cooptation. 

Or,  « la diplomatie sert aux Etats à entretenir des relations pacifiques. La sauvegarde des intérêts nationaux constitue l’une de ses grandes missions. Les liens politiques, économiques, culturels ou scientifiques peuvent en outre en relever, tout comme les efforts collectifs de défense des droits de l’homme ou de règlement pacifique des différends ».

Ceci dit, les liens économiques avec un État comme la Russie, l’Allemagne ou encore avec la Chine devraient donc permettre à l’État guinéen de faciliter l’électrification du pays. 

Mais la diplomatie guinéenne, faute de personnes compétentes  avec une très bonne maîtrise des principes de la diplomatie, et dans les ambassades restent tout simplement inefficaces. 

Que ce soit sur le plan des relations bilatérales ou encore multilatérales, les diplomates guinéens surtout ceux qui sont nommés par le régime militaire actuel peinent à favoriser les intérêts géostratégiques, politiques et économiques de la Guinée. 

Ils ne font rien d’autre que d’assister à des cocktails, à des cérémonies de fêtes, en tant qu’invités ou en tant qu’organisateurs ou s’exposer de façon ostentatoire sur les réseaux sociaux. 

Une situation normale pour un pays où l’ordre des choses est fortement perturbé. 

Car si ailleurs pour être diplomate, il te te faut après des études supérieures passer des concours extrêmement difficiles et que les effectifs admis sont très réduits. 

En Guinée, il suffit d’appartenir au clan des népotistes qui choisissent comme critère de nomination la médiocrité, le favoritisme et l’ethnicité. 

Et c’est d’ailleurs pour toutes ces raisons que la Guinée malgré qu’elle figure sur la liste des 12 pays africains retenus en 2017 par le gouvernement fédéral allemand dans le cadre de son initiative “Compact with Africa”, elle n’a jusqu’ici pas eu droit à un  partenariat privilégié avec l’Allemagne, comme c’est le cas d’ailleurs avec le Ghana, le Rwanda. 

À part le fait que l’Allemagne exploite aujourd’hui les mines de bauxite de Sangarédi dans la région de Boké, aucun autre projet d’une grande envergure n’a pu être réalisé avec les investisseurs privés allemands et l’État allemand. 

Quel  bilan possible? 

En effet, lorsqu’il s’agit de parapher des accords avec les chancelleries occidentales (Allemagne) pour fin de rapatriement des guinéens ou encore maquiller les factures, gonfler les honoraires des prestataires de services,  détourner les fonds alloués au financement des activités de la diaspora guinéenne, au bon fonctionnement des Ambassades, les diplomates guinéens sont doués. 

Et ces détournements de fonds sont rendus possibles par le fait que les missions d’audit ne sont jamais menées au niveau de nos représentations diplomatiques à l’étranger. Et c’est pourquoi les fonctionnaires se sentent libres de faire ce qu’ils veulent. 

Et pourtant c’est important de prendre des mesures pour juguler le phénomène de la fraude, de la mauvaise gestion et de la corruption dans certaines ambassades et représentations diplomatiques et surtout de mettre fin à la cooptation et à la médiocrité au sein du ministère des affaires étrangères.

(À suivre…)

Aïssatou Chérif Baldé 

Un commentaire

  1. La Guinée est un pays d’eternel recommencement djadia où à chaque régime passer il était mieux qu’hier qu’aujourd’hui, depuis plus de 6 décennies le pays manque de tout réputé d’être un scandale géologique et le château d’eau d’Afrique de l’ouest avec une diplômatie moribonde et obsolète qui s’est dégradé de plus sur cette ère putschiste

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