Guinée: une diplomatie et relation extérieure malmenées de l’intérieur(2ème Partie) . 

Pour éviter que notre diplomatie continue d’être malmenée de l’intérieur et gérée par des individus qui se nourrissent de slogans stériles et attendent surtout dans la jouissance l’avis de l’extérieur, il est primordial de l’adapter aux changements géostratégiques et géopolitiques.

Pour y arriver, voilà quelques pistes de solutions et réflexions

La diplomatie économique est d’une impérieuse nécessité 

La Guinée dispose d’une énorme potentialité énergétique, agricole et de ressources minières immenses, pouvant lui permettre d’avoir une diplomatie économique capable de gagner ses lettres de noblesse dans les grandes enceintes internationales.

En misant sur la diplomatie économique, la Guinée peut trouver des solutions à ses problèmes économiques qui commencent par le manque de l’énergie et de l’eau. Car la diplomatie économique  «n’est pas que  diplomatie commerciale, mais elle inclut aussi la politique industrielle, les mouvements ou échanges de biens, de services, les investissements, la monnaie, etc. Fondamentalement, elle tient compte du marché ».

Mais les acteurs d’une telle mutation doivent être impérativement des hauts fonctionnaires, des ministres, des entrepreneurs compétents ne souffrant d’aucune déficience intellectuelle et d’intégrité morale. 

Et la mise en œuvre de la diplomatie économique par une autorité publique, avec une politique à finalité commerciale et financière est destinée à assurer la prospérité économique du pays à travers les intérêts de ses entreprises, de ses groupes socioprofessionnels, de ses citoyens. 

La puissance de la France et du Rwanda, deux pays modèles de la junte militaire guinéenne  passent par la diplomatie économique qui relève d’une politique économique extérieure efficace. 

Malheureusement, compte tenu du fait que nous avons depuis 1958 mis sur pied un État déficitaire, défaillant, corrompu et corrupteur, il nous est impossible d’enclencher un tel processus avec le régime militaire actuel.. 

Car pour le faire on aura impérativement besoins  « de bons économistes,  juristes et surtout de très bons politologues qui se nourrissent de ces témoignages pour alimenter leur réflexion sur les phénomènes contemporains de « mondialisation » et de « globalisation » afin que la Guinée, compte de ses atouts liés à ses immenses richesses puisse faire de la diplomatie guinéenne, la priorité des priorités pour relever les défis du moment et à long terme » . 

Une chose est certaine avec l’actuel chef de la diplomatie guinéenne Dr Morisandan Kouyaté et ses nominations fantaisistes, nous ne pourrons jamais avoir le statut du Rwanda dans la sous-région ouest-africaine. 

Déjà faute de compétence, d’expériences professionnelles, de maîtrise de la géopolitique internationale, les diplomates guinéens sont incapables de faire des négociations, de trouver des accords et des traités qui profitent à la Guinée, d’assurer la protection des citoyens guinéens à l’étranger, et de travailler sur les questions de sécurité, d’économie et d’environnement. 

Et ils sont surtout incapables de recueillir et rapporter des informations importantes qui pourraient affecter les intérêts de leur nation. 

Comment redorer le blason de la Guinée dans le concert des grandes nations? 

On doit commencer par réaliser des performances économiques avec une diplomatie économique efficace pouvant placer la Guinée dans le peloton des économies compétitives, en renforçant sa représentation au sein des organisations internationales et pour ainsi assurer le rayonnement de son modèle culturel.

Dans ce cas les autorités publiques doivent se fixer les objectifs suivant:

  • Rompre la forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur;
  • Sceller un partenariat fondé sur l’égalité;
  • Harmoniser la coopération avec les pays voisins;
  • Accélérer  l’intégration africaine;

Et mieux proposer une politique commerciale extérieure assise notamment sur :

  • une protection éducatrice de la production nationale notamment pour les secteurs de l’énergie, de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage, de l’artisanat et des industries naissantes ; 
  • un soutien constant aux innovations techniques, à la recherche de la qualité et à la compétitivité de nos produits locaux dans les marchés extérieurs ; 
  • la promotion des produits «Made in Guinée » pour mieux valoriser la production nationale et privilégier le consommer local et réduire ainsi les importations ; 
  • la promotion du commerce intérieur et sous régional grâce à l’intégration économique. 

Par ailleurs notre diplomatie doit faire la promotion de nos compétences humaines multiples au sein des organisations économiques et politiques internationales pour accroître son prestige au sein d’un monde multipolaire et d’un environnement où la compétition entre les nations est devenue plus vive dans tous les domaines : politique, économique, managérial, financier et socioculturel. 

Enfin, les autorités publiques doivent donner les moyens à notre jeunesse et à nos artistes pour leur permettre de multiplier nos réussites au plan sportif et renforcer le rayonnement de notre culture, de notre littérature et de nos arts en Afrique et dans le monde avec une politique qui mettra ainsi l’accent sur : 

  • le développement des infrastructures sportives et culturelles au niveau le plus bas dans toutes les communes du pays ; 
  • la formation à la base avec les petites catégories, le recensement national et l’encadrement des potentialités détectées ; 
  • le renforcement des capacités des formateurs et leur dissémination sur l’ensemble du territoire national ; 
  • le développement des échanges et partenariats avec les pays et les  organisations internationales. 
  • porter des nouvelles ambitions pour l’avenir et prendre rendez-vous avec l’histoire de notre grand pays, la GUINÉE  éternelle;
  • Inscrire ses actions dans la perspective de gagner légitimement la confiance du peuple guinéen. 

Alors, une telle politique, une telle ambition ne peut se faire avec des slogans stériles et des cadres incompétents et corrompus. 

Il faut procéder à des ruptures avec une stratégie nationale de gouvernance économique et sociale axée prioritairement sur le développement humain, la solidarité et la défense de nos valeurs afin de préserver nos intérêts économiques et protéger notre modèle social, tout en  plaçant l’être humain au centre de la politique de développement durable, promouvoir l’égalité des chances et l’équilibre entre les aspirations des générations actuelles et les droits des générations futures.

En  somme un tel projet, une telle politique doit forcément donner la priorité au respect des droits fondamentaux du citoyen : droits à une vie conforme à la dignité humaine, au travail, à une sécurité sociale, à la santé, au logement, à la sécurité, à l’épanouissement culturel et social, à l’enseignement et à un environnement sain. 

Sans quoi, notre diplomatie continuera d’être malmenée de l’intérieur et gérée par des individus qui se nourrissent de slogans stériles et attendent surtout dans la jouissance l’avis de l’extérieur. 

Aïssatou Chérif Baldé 

Un commentaire

  1. C’est une diplômatie a grande recule où le peuple est condamner à profiter de son droit de liberté sous sa tête une classe moribonde et obsolète

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