Guinée:«Rejoins-nous où tu périras », nouvelle politique de répression.

La nouvelle politique de répression de Mamadi Doumbouya s’appelle  «Rejoins-nous où tu périras ». 

C’est une méthode qu’utilise Paul Kagame, le mentor du chef de la junte militaire guinéenne, récemment plébiscité à la tête du Rwanda en l’absence de toute opposition. 

La disparition forcée des acteurs de la société civile guinéenne notamment Oumar Sylla alias Foniké Menge, Billo Bah depuis le 09 juillet 2024 illustre cette évolution inquiétante en Guinée. 

Le communiqué du procureur de la République de Guinée pour dédouaner  la junte militaire guinéenne de toute responsabilité dans la disparition des deux hommes le 17 juillet 2024, tout juste après la déclaration du leader de la France insoumise Jean Luc Mélenchon sur ce dossier en dit long sur le caractère despotique, violent, répressif du régime françafricain de Guinée. 

Ce régime de l’ancien légionnaire français, répond de nos jours avec force et de manière violente aux critiques, déployant une série de mesures pour lutter contre les opposants réels ou présumés, notamment des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, des actes de torture, des procès politiques et des détentions illégales, ainsi que des menaces et intimidations, du harcèlement et de la surveillance physique. 

Malheureusement ces mesures ne visent pas uniquement les détracteurs et opposants vivant dans le pays.

La répression de Mamadi Doumbouya, chouchou de la Françafrique est extraterritoriale. 

Désormais toutes les personnes opposées au pouvoir du monarque autocratique de Guinée, peuvent faire l’objet de poursuite, de répression, d’exécution. 

Après la fermeture des média médias guinéens, l’émiettement des partis politiques, la disparition des acteurs clés de la société civile, la deuxième étape de la répression politique de la junte militaire consiste à contrôler, surveiller et intimider les communautés de la diaspora guinéenne. 

Pendant ce temps, le peuple choisit l’indifférence. 

Un peuple amnésique, indifférent et désuni

Ce peuple ressemble malheureusement à un peuple amnésique qui a un faible pour les bourreaux et leurs progénitures. 

Curieusement, nous souffrons, sociétalement de troubles qui ressemblent étrangement à des symptômes dits symptômes de type Alzheimer. 

Nous souffrons, c’est du moins une lecture que l’on peut faire du fonctionnement sociétal de la Guinée, de troubles de la mémoire collective. 

Et nous oublions alors les enseignements d’un passé récent. Comme si nous n’avons rien appris des crimes de l’Etat guinéen de 1958 jusqu’à nos jours. 

Nous continuons de vénérer, dans une indifférence et déni total, tous ceux qui sont faux, imposteurs, usurpateurs, transhumants politiques, les menteurs pervers narcissiques, comme les actuels tenants du pouvoir. 

Et nous n’avons malheureusement que du mépris pour les victimes d’injustice, les martyrs, les pauvres, les faibles, les personnes justes et intègres et sans oublier les prisonniers politiques en Guinée. 

L’une des spécificité de notre société guinéenne reste donc l’oubli des martyrs tombés sous les cribles des balles et l’oubli des prisonniers politiques. 

Et c’est pourquoi Mamadi Doumbouya soutenu par le réseau mafieux françafrique peut se permettre de faire disparaître des acteurs de la société civile guinéenne dans l’indifférence totale du peuple de Guinée. 

Peut-être, que l’oubli, l’indifférence face à de tels événements horribles a plus à voir avec le déni qu’avec l’amnésie. 

Quoi qu’il en soit, c’est bien une spécificité aux effets pervers sur la société guinéenne. Car elle pousse à ce que l’attitude des bourreaux soit reprise comme une dette par leurs enfants.  

L’actualité guinéenne nous montre que cette attitude dans la chaîne générationnelle ne semble pas s’arrêter dans ce pays.

Et c’est pourquoi la justice guinéenne à travers le procureur de la République peut trouver des raisons irrationnelles, indignes aux injustices dont sont victimes les prisonniers politiques, portés disparus par la force en l’occurrence Bilo Bah et Oumar Sylla. 

Une situation devenue plus que normale pour ce peuple, car dans ce pays chaque subordonné inutile est ministrable, chaque bourreau est recyclable, même le diable est présidentiable.

C’est-à-dire c’est un pays où tout est permis même ce qui est interdit.

Là-bas, la mission du gouvernement est d’empêcher les bons citoyens de vivre dans la tranquillité.

Comme des tortues en hibernation continue, le peuple de Guinée tolère et accepte toutes les personnes qui ne séduisent que par leur négativité. 

Être prisonnier signifie oubli, trahison 

Fort malheureusement être prisonnier politique dans un tel pays, signifie abandon, oubli, trahison, mépris.

Et certains anciens leaders politiques ou d’opinions ayant obtenu un poste ministériel, jadis virulents contre les violations des droits de l’homme brillent aujourd’hui par une ambivalence et mimétisme qui laissent perplexe. 

Des leaders politiques comme l’actuel premier ministre Amadou Oury Bah ne s’indignent plus sur la répression politique, sur la disparition forcée en Guinée.

Ils ont fait le choix des ténèbres. 

Ceux-ci furent pourtant responsables politiques ou des militants des droits humains mais qui cautionnent que des citoyens s’exprimant sans détour contre l’État autoritaire guinéen soient portés disparus, exilés politiques, prisonniers politiques. 

Ils trouvent des arguments irrationnels pour défendre la fermeture des médias, les méthodes de disparition forcée, d’enlèvement, de répression du régime militaire. 

Soudainement, ces droits-de- l’hommistes devenus ministres ont du mal à trouver le bon équilibre entre protection du droit de liberté d’expression et protection des individus contre les abus de leur régime militaire. 

Quel revirement éhonté ! 

Des prisonniers politiques à ne pas oublier 

Nous n’avons donc pas le droit d’oublier les prisonniers politiques, sinon ils deviendront tous des personnes aux destins brisés. 

Se souvenir de ses personnes, se battre pour leur liberté est un acte de défiance. 

Car en faisant arrêter ces gens, l’intention du gouvernement est de faire en sorte qu’ils soient oubliés ou pour que triomphe à jamais l’injustice, l’arbitraire, le déni.

En clair, l’intention est de les effacer de la mémoire collective du peuple. 

Et notre but est tout simplement d’empêcher le régime d’atteindre cet objectif. 

Mettre les images des portés disparus, sur votre photo de profil personnel, de vos groupes et pages, afin que leur situation carcérale soit connue au maximum et inonder les réseaux sociaux est la moindre des choses que vous puissiez faire. 

La mobilisation de la diaspora guinéenne de partout dans le monde pour demander leur libération doit se faire. 

Car demain ça peut être toi.  

Aissatou Cherif Balde

Un commentaire

  1. Le royaume de sogolon vie la plus pire des lois de la jungle sous l’ère putschiste françafricain qui absorbe tout dans le seul but de se maintenir au pouvoir.
    Dans un pays où sa population est résigner et la milice déguiser en armée qui lui parraine, seul un soulèvement populaire pourrait décliner cette dictature.

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