Guinée: une plainte déposée contre le chef de la junte Doumbouya en France.

Les épouses des leaders d’opinions Oumar Sylla alias Foniké Menge et de Mamadou Billo Bah kidnappés depuis le 09 juillet 2024 ont déposé une plainte contre le chef de la junte, le colonel Mamady Doumbouya, devant un tribunal français, pour « disparition forcée ».

Ladite plainte a été déposée le mardi 22 juillet 2024 par les avocats William Bourdon et Vincent Brengarth. Ils ont été constitués par Hawadjan Doukouré et Assiatou Bah, épouses respectives des disparus Oumar Sylla et de Mamadou Billo Bah. 

Il faut noter que le procureur général près la cour d’appel de Conakry a déclaré dans un communiqué de presse du 17 juillet qu’aucun organe d’enquête n’avait procédé à une quelconque arrestation et a nié que les militants étaient détenus dans une prison d’État.

Une sortie surprenante puisqu’il existe déjà des témoignages de citoyens  qui engage l’implication de la junte militaire guinéenne dans la disparition de ces deux leaders d’opinion. 

Ces témoins prétendent que Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah, leaders du (FNDC), auraient été emmenés par des agents de sécurité armés le 9 juillet. 

Cet enlèvement est motivé par le fait que les deux leaders d’opinion ont eu à appeler la population à manifester contre l’augmentation du coût de la vie et la fermeture d’organes de presse critiques.

L’engagement de la responsabilité pénale individuelle internationale est impérative 

L’engagement de la responsabilité pénale individuelle du chef de la junte militaire guinéenne et de ses collaborateurs, membres du gouvernement de transition avec des nationalités françaises est source de dissuasion pour mettre un terme à la perpétration de crimes graves en Guinée.

De telles actions s’avèrent dissuasives et efficaces et devraient donc être perçues comme un moyen mis à la  disposition de la diaspora guinéenne, pour contraindre le régime militaire de Conakry de mettre un terme à la violence permanente du droit de ses citoyens avec des actes inhumains, causant intentionnellement de grandes souffrances et des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé physique mentale des guinéens depuis l’indépendance. 

Cette plainte déposée à Paris contre le chef de la junte militaire guinéenne Mamady Doumbouya doit être soutenue et élargie à d’autres membres de la classe gouvernante guinéenne. 

Elle peut aussi aboutir, car selon nos recherches, le Tribunal de grande instance (TGI) de Paris dispose depuis plusieurs années d’un pôle spécialisé dans la lutte contre les crimes contre l’humanité. Le pôle est composé d’une quinzaine de professionnels, magistrats du parquet, juges d’instruction et assistants spécialisés. Et elle est à la fois compétente pour les crimes contre l’humanité, les crimes et délits de guerres, les actes de torture et les disparitions forcées. 

Elle peut être compétente quand ce sont des auteurs de crimes de nationalité étrangère mais qui seraient présents ou résidents habituels sur le territoire français et qui auraient commis des crimes à l’étranger sur des victimes étrangères, d’où la spécificité de cette juridiction. 

La diaspora guinéenne de France et de partout en Europe, doivent travailler d’arrache-pied pour faire aboutir de telles actions, pour que les responsables guinéens comprennent que toute  personne ayant commis, soutenu planifié, des crimes de droit international comme c’est le cas aujourd’hui en Guinée, sa responsabilité pénale peut être engagée et qu’il pourra un jour se retrouver devant des juges d’un tribunal international .

Aissatou Cherif Balde-Diallo 

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