Élections présidentielles au Tchad:Triomphe d’une monarchie despotique. 

Après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 06 mai 2024, c’est le général Deby Itno ayant dirigé la transition au Tchad pendant trois ans qui est déclaré le jeudi 09 mai sans grande surprise vainqueur. 

Il a recueilli 3 784 360 voix, soit 61,03%, selon l’ANGE.

Et il est suivi, selon ces résultats provisoires, par son Premier ministre Dr Succès Masra qui a obtenu 1 149 199 voix, soit 18,53%.

Sur les 8 202 207 d’électeurs inscrits, 6 224 387 ont voté, avec 23 686 bulletins nuls. Le suffrage exprimé est 6 200 701, soit 75,89%.

Juste après l’annonce de la victoire truquée et tronquée de la dynastie des Debys, une vingtaine de morts et blessés par balles réelles consécutifs aux tirs de kalachnikovs et d’armes automatiques des militaires du général Mahamat Deby ont été enregistrés à N’djamena, la capitale tchadienne. 

La capitale tchadienne a été le théâtre des détonations et crépitements d’armes lourdes et légères jusqu’au vendredi matin.

Une façon de semer la terreur pour dissuader toute forme de contestation d’une opposition émiettée et essoufflée qui n’a pas accepté le résultat d’une mascarade électorale dont le vainqueur était connu d’avance.

Le triomphe du despotisme 

Un tel triomphe est sans surprise celui du camp de l’obscurantisme, de la françafrique et du despotisme. 

C’est en effet un triomphe sans gloire qui a enfanté une horde usurpatrice d’une dynastie despotique qui tue et oppresse le peuple tchadien depuis des décennies. 

Un tel triomphe ressort les conséquences du découpage à l’équerre du continent consécutif à la Conférence de Berlin de 1885 qui a donné naissance à des États interethniques où cohabitent majorités et minorités n’ayant pas le même fondement social et sociétal. Un découpage source de division ethnique et politique, même si au fond il n’y a pas forcément adéquation parfaite entre appartenance ethnique et adhésion politique. 

Avec cette victoire sans gloire du clan françafricain, c’est sans doute le triomphe de la fatalité au sein de la société tchadienne, pour ainsi protéger leurs intérêts égoïstes, claniques au détriment du peuple tchadien qu’il a rendu, d’ailleurs pauvre, arriéré, impuissant, et qu’il va continuer à massacrer.

Héritier prévu d’une transition monarchique

Avec cette mascarade électorale, la République tchadienne 

devient héréditaire à l’image de celle du Togo. 

En effet, Mahamat Idriss Déby a obtenu juste après l’annonce de la disparition du président Idriss Deby tué selon la version officielle des autorités tchadiennes en avril 2021 au combat, le soutien de l’État français. 

Le chef de la nouvelle dynastie despotique, un général quatre étoiles âgé de 37 devrait donc conformément aux règles du système néocolonialiste françafrique remplacé son père. 

Et c’est pourquoi le conseil militaire mis en place par l’armée s’était aussitôt réuni et a promulgué la charte de transition sans l’aval du peuple. 

Le Tchad est aussitôt transformé grâce au concours du système mafieux françafrique en une sorte de transition monarchique qui ne dit pas son nom.

L’union africaine a assisté  impuissamment à une succession de père en fils. 

Mahamet Deby, fils d’Idriss, est devenu sans surprise le président d’une république héréditaire despotique et grâce à la bénédiction de la France, et de toute la communauté internationale. 

On a fait un coup d’État militaire pour imposer aux tchadiens un État despotique et enterrer la constitution et l’espoir d’une vraie transition démocratique. 

Car ce qui était prévu par la constitution, c’était une présidence intérimaire assurée par le président de l’Assemblée nationale. 

Et la violation aggravante de la constitution n’a pas dérangé le président français Emmanuel Macron pourtant prompt à discréditer, dénigrer les auteurs du coup d’État militaire malien et la jeunesse panafricaniste actifs sur les réseaux sociaux, en les qualifiant d’être des manipulés de la Russie, ou de la Turquie

Avec cette mascarade électorale au Tchad, on voit bien que les transitions démocratiques en Afrique et particulièrement en Guinée, au Tchad, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Bénin bref dans la presque totalité des anciennes colonies françaises ainsi que le vote ne servent qu’au renouvellement du personnel local du système-monde sur fond d’une vision néo-impériale. 

Une vision néo-impériale qui sous-entend que les peuples africains ne méritent pas la démocratie. 

Il faut imposer aux peuples africains des hommes et femmes soumis qui vont perpétuer la domination du maître. Les acteurs étatiques doivent forcément devenir l’allié, « la voix du maître » blanc, et participer ainsi à la fragilisation des régimes politiques que le maître met à mal depuis l’indépendance par des coups d’états, des assassinats de leaders. 

Et ça ne change pas depuis plus de six décennies.

Aïssatou Chérif Baldé 

Un commentaire

  1. Djon kossan, à de nouveau pointé le doigt sur le mal; c’est à dire la France qui a changé Deby père par Deby fils.
    En effet Macron s’est arranger à que la constitution soit violer en premier lieu en attendant que Deby fils s’organise une élection illégale pour se proclamer héritier du pouvoir frança-fricain de son père Idris Deby.

    Djon kossan sur la ligne droite, respect et chapeau !!!!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *