Si le Sénégal a toujours été une terre d’accueil et protecteur pour des milliers de réfugiés politiques guinéens ayant fui la dictature, le gouvernement nouvellement élu et piloté par le duo Sonko et Bassirou Diomaye, semble vouloir rompre avec cette tradition.
Les nouvelles qui nous parviennent du Sénégal depuis l’arrestation de l’opposant politique Djibril Agi Sylla résidant depuis des années au Sénégal nous donnent en tout cas cette impression.
Et la condamnation de l’activiste guinéen Djibril Sylla Agi par le tribunal de grande instance de Dakar hier 23 avril 2024 à une amende de 50.000 francs CFA pour séjour irrégulier illustre cette complicité des autorités sénégalaises avec la dictature en Guinée.
Car cette condamnation dénoncée par son avocat maître Amadou Aly Kane est une décision de justice non-conforme aux textes de la Cédéao.
Et maître Amadou Aly Kane explique d’ailleurs « qu’il il n’existe pas un texte sénégalais qui permette de le condamner pour séjour irrégulier, parce que c’est un ressortissant de la Cédéao, il est dans l’espace communautaire, il est un réfugié politique – quelqu’un qui fuit la persécution dans son pays»
« Le principe, c’est qu’on ne peut pas refouler quelqu’un dans un pays où il fuit la persécution, où il court donc en danger pour sa vie. En violant des textes communautaires, en violant des textes du droit international des droits de l’Homme, le Sénégal s’expose à être poursuivi devant les cours des droits de l’Homme, notamment la cour de la Cédéao. Et donc, il serait bon qu’il y ait une décision de principe qui puisse affirmer avec force qu’un ressortissant de la Cédéao ne peut pas être en séjour irrégulier dans l’espace communautaire. » a t-il ajouté.
Depuis hier la police sénégalaise en soutien aux autorités guinéennes est à la manette pour livrer Djibril Agi Sylla à ses bourreaux guinéens.
Il s’agit notamment de l’homme d’affaires Kerfalla KPC Camara, auteur de la plainte contre l’activiste Djibril Agi Sylla soutenu par le chef de la junte militaire guinéenne Mamady Doumbouya.
Cependant l’auteur de cette plainte est connu pour sa complicité avérée dans les cas de crimes politiques à l’encontre des opposants politiques du régime militaire de Lansana Conté jusqu’à nos jours.
Il fut complice de l’arrestation de plusieurs étudiants pendant le régime militaire de Lansana Conté en 1996, de la disparition de plusieurs militants pendant le régime militaire de Dadis Camara en septembre 2009.
Les témoins ayant survécu aux tortures, et viols de par la complicité avérée de l’homme d’affaire Kerfalla KPC Camara existent encore de nos jours.
La Guinée sous l’emprise d’une dictature françafricaine
En outre, depuis l’arrivée au pouvoir en Guinée du françafricain, dictateur Mamady Doumbouya, le pays est destiné à croupir indéfiniment sous la férule d’une dictature françafricaine.
Pour les citoyens en Guinée, et désormais au Sénégal, c’est l’enfoncement dans la désespérance de situations figées dans le pire, verrouillées par la force, où aucune expression populaire n’arrive à se faire jour.
L’actuel président Mamady Doumbouya, arrivé au pouvoir dans l’ombre du sinistre Alpha Condé, ne lui cédant en rien en cruauté, régnant par la peur et la violence sur un peuple paralysé, secoué de révoltes sans lendemain, ne subsiste que grâce au soutien des pouvoirs impérialistes notamment la France qui le protègent de toute insurrection.
Alors comment est-ce possible qu’un gouvernement sénégalais démocratiquement élu, fondé sur le panafricanisme de gauche accepte d’être complice d’un pouvoir honni ?
Mamady Doumbouya règne depuis le 05 septembre 2021 sans partage sur un pays champion mondial de la corruption, de blanchiment d’argent où une petite minorité clanique accumule des fortunes astronomiques, tandis que la quasi-totalité de la population végète dans la pauvreté sans eau et électricité.
Sur ce terreau, les multinationales chinoises, occidentales prospèrent à plaisir dans ce qu’elles tiennent à faire passer pour le meilleur des mondes.
Les éruptions de révoltes populaires sont noyées dans le sang et dérobées à l’opinion internationale par le silence complice des médias de masse.
Pas plus qu’hier on faisait encore le décompte macabre de trois jeunes adolescents assassinés par le régime militaire guinéen par le simple fait d’avoir manifesté leur ras le bol face à la coupure d’électricité.
Pourquoi accepter d’extrader un opposant à un tel régime ?
Si cette extradition de l’opposant activiste Djibril Agi Sylla contraire aux textes de loi sénégalaises et celles de la Cédéao se matérialisent, le duo Sonko et Bassirou Diomaye Faye seront considérés comme complices de la dictature françafricaine guinéenne.
Et une telle décision prouvera tout simplement que le procès orchestré par la justice sénégalaise contre Djibril Agi Sylla n’est aussi qu’une Illusion du nouveau régime au Sénégal, un faux-semblant des principes, un simulacre de procès, un mirage des apparences.
Simulacre à la mesure de la série de dénis que traverse la société guinéenne depuis des lustres et dont l’État sénégalais se fait désormais complice.
Ce serait une façon désinvolte de la part du duo Sonko et Bassirou Diomaye Faye de participer directement à la perversion du sens de la lutte des citoyens guinéens pour l’édification d’un État juste, solidaire et égalitaire en Guinée et au-delà.
Espérons que le duo Sonko et Bassirou Diomaye Faye ne feront pas exception à la règle sénégalaise qui consiste jusqu’à présent à accorder de la protection aux réfugiés politiques guinéens.
Aïssatou Chérif Baldé
C’est un régime inexpérimenté qui suscite peu d’espoir, longtemps été une terre d’accueil d’asile des activistes et hommes politiques depuis l’ère Senghor qui est remise en cause par le PASTEF, sinon comment peut-il parler d’un séjour irrégulier d’un citoyen de l’espace CEDEAO et vouloir l’extrader à cette qui reprime toutsur son passage
?
J’espère que le Sénégal sous Diomaye se méfier très bien de la France à travers le système France-africain et précisément Doumbouya est un légion français et du coup roule pour la France !!!
La diaspora sénégalaise et le PASTEF lui-même ont largement subit l’injustice, et collaborer avec Doumbouya pour livrer qui que ce soit est contre les valeurs et principes initiales de PASTEF et de tels actes risquent de plonger le pays de la Térranga dans le discrédit !!!
Wait and seeɗa, haray ko arata hollii en !!!