Quatre mois après l’explosion meurtrière du plus grand dépôt de carburant à Conakry, la même classe politique gouvernante qui domine le pays depuis le coup d’État militaire du 05 septembre 2021 et qui, par sa corruption, sa gabegie et son clientélisme, est la responsable directe du désastre économique qui touche le pays depuis bientôt trois ans est à la manette.
Après 7 milliards de dollars collectés aux Emirats arabes unis sans oublier les 15 milliards de dollars obtenus des chinois pour pomper le fer du Sud de la Guinée, la population guinéenne ne doute pas que ces milliards finiront dans les poches de la caste des pillards, de la même façon que toutes les autres sommes issues du pillage des ressources minières du pays.
Il faut noter que « les quatre blocs du gisement Simandou sont partagés à parts égales entre deux coentreprises pilotées respectivement par Rio Tinto et Winning Consortium Simandou. Ces coentreprises contrôlent chacune 42,5% de la Compagnie du Transguinéen, société dédiée à l’exploitation des infrastructures ferroviaires et portuaires et dont 15% appartiennent au gouvernement guinéen».
Avec l’aval du Conseil national de la transition, l’accord, paraphé en 2022, a été officialisé le 8 avril 2024 par le gouvernement guinéen. Le directeur du cabinet du chef de la junte militaire, un certain Djiba Diakité a annoncé en sa qualité du chef du comité de suivi du projet.en ce début du mois d’avril ceci « Au programme un chemin de fer de plus de 600 km et un port sur l’Atlantique pour exporter le précieux minerai. Il ajoute que «Simandou n’est plus un rêve, mais une réalité […]. Il n’y a aucun doute aujourd’hui que le projet sera délivré conformément au calendrier d’ici fin 2025.
Quel scandale, quel gâchis !
Et un 15% trop « peu» trop minable et insultant pour le peuple et c’est un scandale absolu.
Mais à qui la faute si le peuple de Guinée accepte d’être dirigé par des incultes notoires, par une « diaspourie » imbue, imposteur, médiocre avec pour seul programme dépouiller le pays de ses ressources minières?
Car dans un monde dirigé par le capitalisme sauvage, c’est celui qui paie, qui commande, encaissé et dirige.
Pourtant la Russie nous a appris ces deux dernières années que lorsqu’on a les matières premières, on devient celui qui commande et dicte les règles de jeux économiques et géopolitiques.
Mais comme en Afrique notamment en Guinée, on refuse de se donner les moyens et la volonté de financer nos propres infrastructures pour exploiter nos ressources naturelles, les chinois, les européens vont tout avaler et laisser derrière un environnement détruit et un peuple plus que jamais appauvri.
Dans ces conditions, on ne peut en aucun cas rééquilibrer la balance pour permettre aux enfants de ce pays de profiter des ressources de leur pays.
La Guinée, un des poids lourds des mines en Afrique qui se place comme (2e producteur mondial de bauxite et l’un des plus grands producteurs producteurs d’or), dépourvue d’une raffinerie d’aluminium après six décennies d’exploitation de bauxite, mérite mieux que ces «miettes».
Mais avec une junte militaire guinéenne dépourvue d’intelligence, adepte du sous-développement qui attend dans la jouissance l’avis de l’extérieur, le pays ne bénéficiera jamais des fruits de son sous-sol.
Aissatou Chérif Balde