Guinée:un glissement vers l’autoritarisme se pointe à l’horizon. 

Avec le chef de la junte militaire guinéenne Mamady Doumbouya tous les ingrédients sont réunis pour empêcher que la Guinée ne revienne sur la trajectoire qu’il semble inexorablement emprunter.

Le pays de l’ancien légionnaire français et pion de la françafrique se présente sous une physionomie de plus en plus inquiétante. 

Violence, incendie inhabituel des installations électriques, cherté de la vie, corruption, blanchiment d’argent, restrictions des médias privés et des réseaux sociaux, censure, arrestations d’opposants, restrictions des libertés individuelles, pillages des ressources minières, enterrement de la transition politique, mis en place d’un gouvernement de transition de figuration, l’incertitude qui gagne le terrain présentement , marquent désormais la vie des guinéens. 

Et pourtant la population guinéenne vouait l’arrivée de l’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya à la tête de l’Etat guinéen (si Etat y’en a), un avenir prometteur, puisque son prédécesseur Alpha Condé s’est avéré être une déception programmée de l’histoire récente de la Guinée. 

Mais cet espoir s’estompe peu à peu, laissant place à un désespoir total de la population et surtout la couche juvénile qui se trouve aujourd’hui confrontée à toute sorte de maux (chômage, violence, manque d’éducation ….) d’une nation sans Etat. 

La population guinéenne voit s’agiter les élites politique sans intégrité morale, surtout les jeunes politiques, alors que sur le terrain, leur vie  n’a pas changé.  

En effet, les routes goudronnées, les écoles ou les hôpitaux sont toujours aussi rares dans le pays. Certaines régions de la Guinée vivent en marge de tout progrès.

Pourtant, avec un nombre record de ministres et de partis politiques pour une population d’environ 12 Millions d’habitants, les dirigeants ne manquent pas. 

Mais la Guinée est gangrenée par la corruption, l’ethnicité, le népotisme, le clientélisme, la corruption, l’injustice, la médiocrité. Au fait « Chacun veut sa part du gâteau ». 

Et dans ces conditions, c’est évident que les ambitions personnelles l’emportent sur le souci d’édifier un État stable dans la continuité et pour répondre aux besoins de la population.

Pourtant dans ce pays fort de plusieurs peuples différents, où l’identité ethnique prime encore sur l’identité nationale, tout incident peut déboucher sur des violences interethniques. 

Les violences récentes à Koliagbê dans Kindia en sont illustratives. Mais la classe dirigeante n’y prête point attention. Elle contribue plutôt à aggraver la situation, puisqu’ayant un mode de gouvernance basé sur la culture de la haine, de la division, de l’ethnicité. 

Le transfert du pouvoir au civil n’est plus à l’ordre du jour 

Les militaires regroupés autour du CNRD s’étaient engagés après leur coup d’État militaire du 05 septembre 2021 à transférer le pouvoir à un gouvernement civil au plus tard en fin de l’année 2024 à la suite d’un scrutin présidentiel. 

Au lieu de cela nous assistons plutôt à l’enterrement de la transition politique à la restriction de l’espace civique et à une tentative de confiscation du pouvoir. 

L’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya soutenu par la mafia françafrique a réduit catégoriquement l’espace civique et démocratique dans le pays. 

Aujourd’hui plusieurs activistes de la société civile, plusieurs journalistes, font l’objet de harcèlement judiciaire, d’arrestations et de détentions arbitraires.

L’ancien légionnaire français préfère nous présenter un pays où l’ordre des choses est fortement perturbé. Un désordre, une image de la décadence que le pays vit), voulu pour désorienter et semer plus de chaos. 

Et c’est pourquoi après la dissolution du gouvernement de transition de Bernard Gomou, il a refusé d’offrir au peuple de Guinée, une nouvelle équipe capable de répondre aux attentes du peuple, de stabiliser le pays et de le préparer pour le retour rapide du pouvoir au civil avec des institutions fortes et indépendantes. 

Il nous a livré un réajustement sans débauchage avec une volonté de changement dans la continuité. 

Quoi qu’il en soit, la junte militaire guinéenne n’a ni l’audace ni les compétences et facultés intellectuelles de se ressourcer du discours du 5 septembre 2021, car tout n’était qu’un faux-semblant. 

Ce clan de pillard impose au peuple des vérités dogmatiques, la pensée unique, la dictature dissimulée du prêt-à-penser et  encourage ainsi tous les médiocres, imposteurs de la République à porter le costume d’agents opportunistes d’une nouvelle caste de jouisseurs.  

Et c’est clair que les autorités de la transition ne veulent plus concrétiser l’aspiration au changement et organiser des élections générales transparentes d’ici fin 2024. 

Elles sont plutôt dans la logique du pillage systématique. 

Le règne des pillards 

Quatre mois après l’explosion meurtrière du plus grand dépôt de carburant à Conakry, la même classe politique gouvernante qui domine le pays depuis le coup d’État militaire du 05 septembre 2021 et qui, par sa corruption, sa gabegie et son clientélisme, est la responsable directe du désastre économique qui touche le pays depuis bientôt trois ans est à la manette. 

Après 7 milliards de dollars collectés aux Emirats arabes unis sans oublier les 15 milliards de dollars obtenus des chinois pour pomper le fer du Sud de la Guinée, la population guinéenne ne doute pas que ces milliards finiront dans les poches de la caste des pillards, de la même façon que toutes les autres sommes issues du pillage des ressources minières du pays. 

Avec l’aval du Conseil national de la transition, l’accord, paraphé en 2022, a été officialisé le 8 avril 2024 par le gouvernement guinéen. Le directeur du cabinet du chef de la junte militaire, un certain Djiba Diakité a annoncé en sa qualité du chef du comité de suivi du projet.en ce début du mois d’avril ceci  « Au programme un chemin de fer de plus de 600 km et un port sur l’Atlantique pour exporter le précieux minerai. Il ajoute que «Simandou n’est plus un rêve, mais une réalité […]. Il n’y a aucun doute aujourd’hui que le projet sera délivré conformément au calendrier d’ici fin 2025». 

Il faut noter que  « les quatre blocs du gisement Simandou sont partagés à parts égales entre deux coentreprises pilotées respectivement par Rio Tinto et Winning Consortium Simandou. Ces coentreprises contrôlent chacune 42,5% de la Compagnie du Transguinéen, société dédiée à l’exploitation des infrastructures ferroviaires et portuaires et dont 15% appartiennent au gouvernement guinéen ». 

Quel scandale, quel gâchis ! 

Et un 15%  trop « peu» trop minable et insultant pour le peuple et  c’est un scandale absolu. 

Mais à qui la faute si le peuple de Guinée accepte d’être dirigé par des incultes notoires, par une  « diaspourie » imbue, imposteur, médiocre avec pour seul programme dépouiller le pays de ses ressources minières? 

Car dans un monde dirigé par le capitalisme sauvage, c’est celui qui paie, qui commande, encaissé et dirige. 

Pourtant la Russie nous a appris ces deux dernières années que lorsqu’on a les matières premières, on devient celui qui commande et dicte les règles de jeux économiques et géopolitiques. 

Mais comme en Afrique notamment en Guinée, on refuse de se donner les moyens et la volonté de financer nos propres infrastructures pour exploiter nos ressources naturelles, les chinois, les européens vont tout avaler et laisser derrière un environnement détruit et un peuple plus que jamais appauvri. 

Dans ces conditions, on ne peut en aucun cas rééquilibrer la balance pour permettre aux enfants de ce pays de profiter des ressources de leur pays. 

La Guinée, un des poids lourds des mines en Afrique qui se place comme (2e producteur mondial de bauxite et l’un des plus grands producteurs producteurs d’or), dépourvue d’une raffinerie d’aluminium après six décennies d’exploitation de bauxite, mérite mieux que ces «miettes».

Mais avec une junte militaire guinéenne dépourvue d’intelligence, adepte du sous-développement qui attend dans la jouissance l’avis de l’extérieur, le pays ne bénéficiera jamais des fruits de son sous-sol. 

Aïssatou Chérif Baldé 

3 commentaires

  1. C’est très très pitoyable pour ce peuple aussi résigner que inconscient de son avenir qui se joue dans la main d’un putschiste amateuriste et arrogant tant parrainer Paris pour des intérêts égoïstes et d’asservissement.
    Avec tout ce scandale géologique dont est acquise cette nation sa population reste l’une des plus misérables et à fameux en Afrique, 1/10 ne mange pas à sa fin ni détient 5$/j mais quel échec de la classe dirigeante de 58 à nos jours ! Ni aucune raffinerie au pays

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  3. Tout est dit ici ..merci pour cette déclaration

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