Le chef de la junte militaire guinéenne Mamadi Doumbouya était invité ce mardi 2 avril à participer à la prestation de serment du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye démocratiquement élu.
Et l’homme qui gère la Guinée d’une main de fer avait l’air plus heureux, plus proche du peuple au Sénégal que dans son propre pays.
Car en Guinée où il est devenu un monarque sans couronne, le peuple de Guinée le voit très rarement et il reste surtout inaccessible.
Et c’est pourquoi même quand les Guinéens périssent dans un accident de circulation, dans un incendie à l’image de celui du plus grand dépôt de carburant à Conakry faisant plusieurs victimes, il ne s’empresse pas d’être au chevet des sinistrés.
Il se mue dans un silence religieux en laissant les sinistrés à leur propre sort..
Pourtant au Sénégal à côté des nouveaux hommes forts du Sénégal notamment Ousmane Sonko et président Bassirou Diomaye Faye, il affiche sa sérénité, sa gaieté pour se confondre à ce duo qui incarne la rupture sur fond d’un panafricanisme de gauche.
Cependant, il est tout sauf un panafricaniste.
Mamadi Doumbouya est le prototype des dictateurs tels que Faure Eyadema und Mahamat Idriss Deby. Ces chefs des républiques despotiques héréditaires, pions de la mafia françafrique.
Mais pour se jouer des africains et surtout du peuple de Guinée, il tente sur fond d’incohérence, d’ambivalence, d’ambiguïté de se jouer de l’esprit du panafricanisme et de le confondre à des slogans vides de sens.
Pourtant le panafricanisme de gauche ne fait pas l’objet d’ambiguïté quant à sa définition.
De quoi s’agit il ?
« Le panafricanisme est un mouvement visant à promouvoir l’unité et la solidarité entre les peuples et nations d’Afrique. Né au XIXe siècle, il connaît diverses variantes idéologiques allant de courants conservateurs à progressistes».
Pour les adeptes de cette idéologie comme l’ancien président tanzanien Julius Nyerere «Sans unité, les peuples d’Afrique n’ont pas de futur, sauf comme perpétuelles et faibles victimes de l’impérialisme et de l’exploitation ».
Le panafricanisme de gauche constitue un de ses versant prôné aujourd’hui par le duo Sonko et Bassirou Diomaye Faye.
« Celui- ci prône un idéal d’émancipation totale des peuples africains, à la fois sur les plans politique, économique, social et culturel. Ses racines puisent dans les luttes anticoloniales et la renaissance négro-africaine initiées par des figures emblématiques comme W.E.B Du Bois, Kwame Nkrumah ou Amilcar Cabral ».
« Sur le plan politique, ce courant milite pour l’avènement d’États-nations africains véritablement souverains et indépendants des anciennes puissances coloniales. Il rejette ainsi le néocolonialisme sous toutes ses formes et appelle à une refonte des institutions internationales jugées défavorables aux intérêts du continent ».
« D’un point de vue économique, les partisans de cette idéologie défendent un développement autocentré, débarrassé des diktats des institutions financières occidentales. Ils prônent une véritable industrialisation, une valorisation des ressources naturelles africaines et une intégration économique régionale approfondie ».
Et cette branche du panafricanisme est opposée à l’ethnicité, au divisionnisme à l’exclusion des peuples à cause de leur appartenance ethnique.
Car pour elle, l’idéologie panafricaniste consiste à émanciper les peuples africains, à restaurer la dignité de l’africain; à soutenir une politique de développement axée sur les réalités des peuples africains, pour protéger l’intérêt de l’Afrique.
L’idéologie panafricaniste refuse qu’on continue de faire de l’Afrique le réservoir des matières premières pour les puissances impérialistes et expansionnistes. Et elle exige de panser les plaies d’un passé encore trop béantes liées aux conséquences du colonialisme, de l’esclavagisme et du néocolonialisme.
Elle refuse surtout de supporter au nom de la démocratie libérale une croissance sans développement pour contrer l’économie bourgeoise occidentale, l’oligarchie occidentale et africaine.
L’idéologie panafricaniste veut que l’on se batte pour contrer des aliénés alliés, des pantins à la solde qui pensent que les solutions aux problèmes de l’Afrique, les problèmes qu’ils ont pour la plupart créés se trouvent à l’extérieur.
Or en analysant l’attitude et les décisions politiques de l’ancien légionnaire français Mamadi Doumbouya qui fit tomber son bienfaiteur Alpha Condé, on comprendra qu’il il est plutôt un aliéné, allié de la mafia françafrique, du néocolonialisme occidental.
Il est ambivalent, et n’a de foi qu’en l’argent et attend, dans la jouissance, l’avis de l’extérieur, notamment l’avis de ses maîtres.
Doumbouya brille depuis trois ans par un mimétisme et tricherie permanente
Il est opposé à toute correction systématique dans la conscience des peuples guinéens à s’échapper réellement de la servitude mentale.
Et il est donc très loin d’être un panafricaniste de surcroît un panafricaniste de gauche.
Car n’est pas Sonko ou Faye qui le veut en Afrique.
Pour l’ancien légionnaire français Mamadi Doumbouya, il existe bien évidemment de préalables qui conduisent l’intellectuel africain à croire au messianisme des puissances impérialistes sur le destin de l’Afrique.
Or pour Bassirou Diomaye Faye, Ousmane Sonko, si les postcolonisés que nous sommes sont des victimes, ils sont désormais les seuls responsables de leur salut.
Ils doivent générer en leur sein des lumières, ces intellectuels qui vont éclairer le peuple.
Car tant que l’africain n’a pas atteint la maturité nécessaire, il traînera son aliénation et applaudira le pouvoir des pires, des satrapes aliénés comme Mamadi Doumbouya.
Donc ce changement, cette rupture à la sénégalaise est impérative.
Car il n’existe dans aucune page de l’histoire ou des mythologies, où nous avons vu le dominant panser les plaies du dominé.
S’ouvrir vers le monde signifie coopération d’égale à égale
Cependant, s’ouvrir vers le monde extérieur ne signifie pas aliénation, servitude volontaire, création d’une élite passoire politique qui prône l’intérêt des multinationales mafieuses déstabilisatrices de l’Afrique.
Le Ghana, berceau du panafricanisme par excellence, le Rwanda, la Tanzanie, l’ont compris et le résultat est visible.
Ils n’ont jamais eu besoin de faire recours à des slogans populistes, démagogiques.
En effet, ils se sont juste mis au travail pour détruire les clichés et préjugés pré-forgés et préconçus selon lesquels l’africain refusait le développement.
Le véritable problème n’est donc pas le panafricanisme. Le problème de notre pays se situe au niveau des pantins en devenir comme Mamadi Doumbouya, ces faux souverainistes qui s’activent pour pervertir le sens du panafricanisme soit pour servir l’occident ou pour berner le peuple pour des fins égoïstes.
La classe dirigeante a toujours perverti le sens du panafricanisme
Dans le pays de Mamadi Doumbouya, pousse une élite ambivalente qui refuse de développer le pays, qui n’a de foi qu’en l’argent et attend depuis plus de six décennies dans la jouissance, l’avis de l’extérieur.
Le régime militaire guinéen revêt à suffisance ces insuffisances et ces maux.
Même si cette classe dirigeante sait se montrer virulente envers l’Occident, sans doute pour amuser la galerie, tout en singeant, dans leurs faits et gestes, cette partie du monde dont elle attend pourtant son salut.
En effet, la classe dirigeante guinéenne verse dans des contradictions et dans une politique de l’autruche et de l’auto-infantilisation qui font des ravages.
Nous devons selon elle continuer d’être l’éternel enfant assisté qui ne veut donc pas grandir.
Et c’est pourquoi dans ce pays les ministres des affaires étrangères n’ont pas compris que les choix stratégiques et politiques en matière de relations extérieures ou encore sur le plan de la diplomatie qui repose sur la mise en oeuvre de la politique étrangère par l’intermédiaire des diplomates, notamment les ambassadeurs, ne doit pas se faire sur fond de médiocrité, de corruption, de clientélisme et cooptation.
Donc Mamadi Doumbouya, et son clan ne peuvent pas être le fruit d’un panafricanisme de gauche.
Ils sont plutôt les représentants du système capitaliste dominant à travers ses structures telles que les institutions de Bretton Woods, la francophonie,la françafrique. Un système fondé sur l’exploitation, la spoliation, la subversion, sur l’impérialisme.
Ceux-ci incarnent l’imposture, l’oppression, la division des peuples, le refus au développement, la corruption organisée et le pillage systématique des ressources minières du pays.
Une telle classe dirigeante n’a pas l’intelligence, l’audace pour comprendre que la solution aux problèmes africains se trouve en Afrique.
Ceci exige que si nous sommes réellement contre les drames africains tels que le sous-développement, les coups d’états constitutionnels, l’immigration mortelle, le divisionnisme, l’ethnisme politique, l’on se bat sans attendre l’avis de Paris, de Bruxelles, de Berlin, de Pékin, de Moscou ou de Washington.
Car nous savons qu’aujourd’hui, ce ne sont pas seulement les complots ourdis par l’Occident qui tuent l’Afrique ; ce sont ses propres dirigeants comme Mamadi Doumbouya.
Aïssatou Chérif Baldé
Et s’il arrivait à copier coller au moins pour nous sortir de cette crise transitoire ? Au liée de jouer le panafricanisme ailleurs comme l’avait fait le 1er tyran