Le camp Boiro dont il fut le métronome absolu, ouvrant aux Guinéens le chemin de l’échec, se refermait sur tous ceux qui oeuvraient à faire de la Guinée un pays à la hauteur de son potentiel humain, historique, culturel, cultuel et social.
Nous ne dirons jamais assez que, malgré son discours du 25 août 1958 qui irrita De Gaulle, Sékou Touré fit campagne pour le OUI.
Donc, même dans la lutte pour l’Indépendance, il est établi qu’il ne conjuga pas avec les aspirations historiques des guinéens à l’Indépendance.
Il déclara plusieurs fois [nous en avons les vidéos] que c’est grâce et par la volonté de De Gaulle que la Guinée accéda à l’indépendance. Cette affirmation est démentie par le cas du Niger où le Parti SAWABA, avait gagné le NON au référendum.
Mais c’est seulement le 14 septembre 1958 qu’il s’alignera dans le camp du NON, contraint et forcé par l’aile des indépendantistes du PDG qui s’étaient alliés au Bloc Socialiste de Guinée (BSG) [BARRY III], et au Bloc Africain de Guinée (BAG) [BARRY Diawadou].
L’indépendance acquise, il liquidera méthodiquement, systématiquement et progressivement la plupart de ceux qui lui forcèrent la main pour le NON.
Les auditions des dignitaires du Parti-État (PDG-RDA) au devant de la commission d’enquête instaurée par le CMRN, au lendemain de la chute du régime de terreur absolue de Sékou Touré illustrent cet état de fait.
Des auditions des dignitaires du régime
Lors de ces auditions, le message transmis par les personnes auditionnées était le suivant:
“Nous étions aussi des victimes tétanisées par la terreur indicible qui nous a conduit à renier notre devoir de défendre la patrie contre la tyrannie de Sékou” avaient t-ils laissé entendre.
De ces auditions et loin de la vision manichéenne des victimes d’une part, et des bourreaux de l’autre, il en résulte que Sékou Touré n’a laissé à la Guinée que deux catégories de personnes divisées en deux groupes:
● La première catégorie est celle qu’il a réussit à tuer de son vivant,
● Et la deuxième catégorie est celle qui est en sursis c’est-à-dire celle-là même, qui a survécu son pouvoir à la faveur du trépas qui l’avait surpris à Cleveland (USA), le 26 mars 1984 , et qui fit pousser à toute la Guinée un cri de liberté, d’espérance retrouvé.
Mais c’était sans compter avec les conséquences de la magistrale mystification de l’homme qui était parvenu à construire son régime sur la tromperie, le mensonge, l’assassinat méthodique et implacable de tous ceux qu’il soupçonnait d’être en mesure de briser les chaînes de l’emprise de son pouvoir ou démystifier sa personnalité.
L’objectif de (AVCB)
En effet pour les 40 ans de la mort du dictateur Sékou Touré, l’association des victimes du camp Boiro, (AVCB), dans le soucis de rétablir la vérité sur cette page sombre de notre histoire, met à la disposition du peuple de Guinée les dépositions de trois membres clés de son régime à savoir (Moussa Diakité, Abdoulaye Touré et Damantang Camara).
Il s’agit de dignitaires de la Première république sur une liste totale de 12 personnes dont nous détenons les dépositions.
Et dans ces audios, vous entendrez une présentation de chacun de ces dignitaires, pour bien comprendre le contexte de l’époque.
On a mis aussi à votre disposition une transcription écrite de ladite déposition.
En les lisant ou écoutant, vous comprendrez ainsi l’implication directe de Sékou Touré dans les mécanismes de tortures morale et psychologique des principales victimes de son régime, le caractère paranoïaque de l’ancien président qui l’a amené à mettre en place un système de délation et d’organisation de l’Etat qui ont détruit le pays et dont on paie encore les conséquences aujourd’hui.
À travers le témoignage de ces dignitaires, vous allez mesurer l’ampleur de l’échec économique de la première république et la prise de conscience du régime.
Et c’est donc d’une impérieuse nécessité d’amener la jeunesse guinéenne qui n’a pas vécu cette période d’horreurs et de souffrances du peuple de Guinée, à s’intéresser à cette page sombre de l’histoire de la première république et surtout de connaître l’ampleur de l’échec de son choix économique.
Car c’est une hérésie de croire que la Guinée de l’époque était un succès économique qui fut détruit par les militaires après leur prise du pouvoir en 1985.
Les autres dépositions suivront dans les mois à venir afin que l’on puisse éclairer la lanterne du peuple de Guinée sur cet homme politique devenu héros par la faute du NON à de Gaulle et qui à cause de son caractère despotique finira par trahir ses propres amis, et les espoirs de développement et d’épanouissement de tout un peuple.
Audition de Moussa DIAKITE:
https://www.camp-boiro.org/bourreaux-page#diakite
Audition de Ismaël TOURE:
https://www.camp-boiro.org/bourreaux-page#toure
Audition de Damantang CAMARA:
https://www.camp-boiro.org/bourreaux-page#camara》Crédit Pap’ et Camp-boiro.org
KEITA SIDIKIBA
Past-Président de l’AVCB (2013-2018)
Héraut pour les uns et tyran pour les autres, l’homme qui osa défier le général De Gaulle dans sa tournée pour une indépendance coopérative des pays francophones ce septembre 1958, lorsqu’il disait ce fameux non qui a non seulement marqué une rupture mais aussi une ultimatum en Afrique noire.
Ayant dirigé une main de fer pendant 2 décennies et demie auteur de plus 50.000 morts dans ce camp boiro sombre de l’histoire.