Sénégal: Réception du nouveau président par Macky SALL ou le triomphe de l’exception sénégalaise. 

Le désormais ex président du Sénégal Macky Sall a reçu ce jeudi son successeur au palais présidentiel, le Président Bassirou Diomaye Faye, élu dès premier tour de l’élection présidentielle du 24 mars 2024. 

Ce fut une rencontre d’échange au cours de laquelle les deux hommes ont discuté en profondeur des grands dossiers de l’État, ainsi que de l’organisation de la cérémonie de prestation de serment et de passation du pouvoir. 

Lors de cette audience le nouveau président élu du Sénégal a visité son futur domicile qui est le palais présidentiel, où les discussions se sont poursuivies dans un cadre solennel, marquant la fin d’un mandat très tumultueux du président Macky Sall.

Bassirou Diomaye Faye était accompagné de l’opposant politique Ousmane Sonko, son mentor et ami. 

Macky Sall quittera le pouvoir officiellement le 2 avril prochain. 

Le triomphe de l’exception sénégalaise

À travers cette alternance pacifique, le Pdt Macky Sall n’a pas voulu emboîter le pas de l’ancien président guinéen Alpha Condé ou de l’actuel président ivoirien Alhassane Ouattara. 

Il a refusé de tripatouiller la Constitution sénégalaise, d’user des manœuvres antidémocratiques qui ont détruit à petits feux le peu dont la Guinée pouvait se glorifier dans une Afrique peu regardante sur ce que la démocratie veut dire.

Car Macky Sall conscient du danger d’un éventuel troisième mandat, dans un pays  à la  singularité presque miraculeuse a fini par accepter de partir.

Il a renoncé à faire de l’exception sénégalaise une fiction tout comme de son alternance démocratique lettre morte. 

Car briguer un troisième mandat, consiste à instrumentaliser la constitution pour une mauvaise cause, pour faire prévaloir des intérêts partisans et individuels et pour le seul bénéfice de ses auteurs. 

Cette pratique est devenue aujourd’hui une norme dans beaucoup de pays africains (Côte d’Ivoire, Guinée, Tchad, Congo, Togo, Bénin, Cameroun). Elle a pourtant révélé que ces situations participent, sans conteste, à l’affaiblissement de la démocratie et de l’état de droit; elles peuvent durer le temps de l’instant mais elles ne survivent jamais au delà de ce que la volonté populaire réprouve.

Et Macky Sall l’ayant compris, il n’a pas voulu passer à côté de l’histoire, de faire sombrer le Sénégal à l’image de l’ancien président dévot Alpha Condé. 

Le président Macky Sall a donc  choisi de marquer l’histoire pour que le Sénégal continue d’être un exemple de démocratie dans une sous-région ouest-africaine très peu regardante de ce qu’est la démocratie. 

 Aïssatou Chérif Baldé 

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