Francfort la métropole allemande située dans la région de la Hesse vient d’installer une affiche lumineuse à l’occasion du début du mois saint de ramadan pour souhaiter un bon début du mois de carême aux musulmans de cette ville qui débute ce dimanche en Allemagne.
Elle devient ainsi la première ville allemande ayant pu installer une telle affiche décorative mais très symbolique avec comme inscription “Happy Ramadan” en plein centre ville, sur la Freßgass’ entre Hauptwache et Opernplatz.
Les affiches seront allumées pour le bonheur des musulmans de cette grande métropole allemande ce Dimanche 10 mars qui marque le début du mois saint de ramadan.
Mais le débat autour de cette affiche dans une Allemagne qui fait depuis des années face à la montée en puissance d’une extrême droite xénophobe, islamophobe et négrophobe fait rage dans les médias tout comme sur les réseaux sociaux.
Les discussions islamophobes auxquelles on assiste sur les réseaux sociaux autour de cette affiche prouve que cet acte symbolique signe de tolérance, d’acceptance posé par les autorités municipales de Francfort ne sont pas du goût de l’extrême droite.
Le débat sur l’éclairage du Ramadan dans le centre-ville de Francfort ne cesse de prendre une tournure très islamophobe indigne d’une République aux valeurs démocratiques.
Sur les réseaux sociaux, notamment sur la plateforme X, appartenant à l’extrême droite, cet acte symbolique a déclenché une vague d’indignation.
Et les affiches sont interprétées comme un signe d’islamisation de l’Allemagne. Ils qualifient l’islam d’idéologie moyenageuse.
Des appels au boycott des magasins de la “Freßgass’ au centre ville de Francfort appartenant aux musulmans et qui y sont très nombreux sont lancés.
L’influenceuse Anabel Schunke, très extrémiste et influente dans le milieu de l’extrême a d’ailleurs partagé une vidéo sur le sujet.
Elle qualifie « l’appel du muezzin, les prières publiques ou la rupture du jeûne dans la rue de démonstrations de force islamiques et islamistes » .
Mais d’autres voix contradictoires soutenant la décision des autorités se font aussi entendre. La politicienne des sociaux-démocrates (SPD) Sawsan Chebli ou Lamya Kaddor, porte-parole des Verts pour les affaires intérieures au Bundestag, louent l’initiative.
« Commençons tout simplement par accepter la diversité religieuse et culturelle dans notre société » a-t-elle ajouté.
On se demande comment de simples affiches lumineuses souhaitant bon mois de ramadan aux musulmans de ce pays fondé sur les principes démocratiques peuvent conduire à son islamisation ?
Ces cris de l’extrême droite qui ne sait débattre que sur des sujets polarisants afin d’attiser la haine témoigne plutôt d’un manque d’estime de soi et d’une inquiétude injustifiée face à la perte de sa propre identité.
À Hambourg les fêtes musulmanes sont des jours fériés
Dans la deuxième grande ville de l’Allemagne, notamment Hambourg, on reconnaît depuis des années officiellement les fêtes musulmanes comme jours fériés.
Outre l’octroi des jours fériés musulman, dans l’accord obtenu par les associations musulmanes avec le Senat hambourgeois était prévu d’autres mesures destinées à encadrer les rites funéraires, les lieux de culte ou encore l’éducation religieuse pour une population estimée à plus de 130.000 musulmans pour la seule ville d’Hambourg.
Ces mesures ont permis aux professeurs musulmans d’enseigner la religion musulmane alors qu’avant seuls les enseignants protestants étaient autorisés à le faire.
Et pourtant les hambourgeois majoritairement protestants ne sont pas pour autant devenus musulmans.
