Tchad: Mahamat Idriss Deby est candidat aux élections présidentielles. 

Le général Mahamat Idriss Deby Itno, chef de la junte au pouvoir depuis 2021 au Tchad, a annoncé samedi sa candidature à la présidentielle du 6 mai, trois jours après qu’il ait fait tué son principal rival, Yaya Dillo Djérou, son seul principal opposant. 

Ce dernier a été tué le 28 février dans l’assaut par l’armée du siège de son parti. Le secrétaire général parti Robert Gambe estime qu’il s’agit d’un assassinat puisqu’il a été “exécuté à bout portant” par les militaires du chef de la junte militaire. 

Les autorités tchadiennes réfutent cette accusation.

Il faut rappeler que Yaya Dillo Djérou était le cousin du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé président de la République de Transition par une junte militaire en 2021 après l’assassinat du père Idriss Deby, ancien président du Tchad. 

Et le bâtiment abritant le Parti socialiste sans frontières (PSF) de Yaya Dillo Djérou, a été entièrement démoli. 

Djérou a été tué dans l’assaut, qui a fait au total sept morts selon le gouvernement, quatre militaires et trois dans les rangs de M. Dillo.

Naissance d’une république héréditaire despotique assurée 

Le Tchad est en train de devenir à l’image du Togo  la prochaine transition monarchique sur le continent Africain. 

Les autorités françaises et leurs alliés ne se gênent pas de se montrer plus ambiguës avec les autorités militaires et les gouvernements despotiques qui servent leurs intérêts sur le continent. 

Car il existe selon la logique de Macron de mauvais coups d’Etat et de bons coups d’Etat.

Celui du Mali serait donc un mauvais coup d’État militaire, tandis que celui de la Guinée et du Tchad peuvent être qualifiés de bons coups d’État militaires. 

Une vision néo-impériale qui sous-entend que les peuples africains ne méritent pas la démocratie. 

Il faut imposer aux peuples africains des hommes et femmes soumis qui vont perpétuer la domination du maître. Les acteurs étatiques doivent forcément devenir l’allié, « la voix du maître » blanc, et participer ainsi à la fragilisation des régimes politiques que le maître met à mal depuis l’indépendance par des coups d’états, des assassinats de leaders. 

Et ça ne change pas depuis plus de six décennies.

Héritier prévu d’une transition monarchique. 

Mahamat Idriss Déby a obtenu juste après l’annonce de la disparition du président Idriss Deby tué selon la version officielle des autorités tchadiennes en avril 2021 au combat, le soutien de l’État français. 

Le chef de la nouvelle dynastie despotique, un général quatre étoiles âgé de 37 devrait donc conformément aux règles du système criminel françafrique remplacé son père. 

Et c’est pourquoi le conseil militaire mis en place par l’armée s’était aussitôt réuni et a promulgué la charte de transition jusque-là inconnue des peuples tchadiens. 

Le Tchad est donc transformé grâce au concours du système mafieux françafrique en une sorte de transition monarchique qui ne dit pas son nom.

L’union africaine assiste impuissamment à une succession de père en fils. 

La République tchadienne devient héréditaire à l’image de celle du Togo. 

Mahamet Deby, fils d’Idriss, sera donc le futur président d’une république héréditaire despotique et grâce à la bénédiction de la France, et de toute la communauté internationale. 

On a fait un coup d’État militaire pour imposer aux tchadiens un État despotique et enterrer la constitution. Car ce qui était prévu par la constitution, c’était une présidence intérimaire assurée par le président de l’Assemblée nationale. 

Et la violation aggravante de la constitution n’a pas dérangé le président français Emmanuel Macron pourtant prompt à discréditer, dénigrer les auteurs du coup d’État militaire malien et la jeunesse panafricaniste actifs sur les réseaux sociaux, en les qualifiant d’être des manipulés de la Russie, ou de la Turquie

Avec ce qui se passe au Tchad on voit bien que les transitions démocratiques en Afrique et particulièrement en Guinée, au Tchad, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Togo, au Bénin bref dans toutes les colonies françaises ainsi que le vote ne servent qu’au renouvellement du personnel local du système-monde au service de l’impérialisme mélanophobe. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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