Guinée:Chronique d’une stratégie de distraction de la  junte militaire qui marche. 

La junte militaire guinéenne utilise depuis sa prise du pouvoir de toutes sortes de stratégies de manipulation pour cacher son échec. 

Ces stratégies de manipulation dans lesquelles le peuple de Guinée tombe visent à le maintenir comme elle lui convient. 

Le pouvoir militaire applique ces stratégies dans le but de bloquer la capacité critique et l’autonomie de la plupart des personnes. 

Stratégies prisées par la junte militaire 

L’une des stratégies prisées par la junte militaire guinéenne pilotée par l’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya est celle de l’auto-culpabilité. 

1-Strategie de l’auto-culpabilité

Celle-ci consiste à faire croire par exemple à l’opposition politique guinéenne avec une base solide tels que Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré qu’elle est la seule responsable des problèmes guinéens. 

Et dans ce cas de figure, on voit bien leur soutien arguer des arguments du genre que si Cellou Dalein Diallo n’arrive pas à avoir le pouvoir en Guinée, malgré sa popularité, c’est parce que tout dépend de lui et de sa communauté. 

Une telle stratégie de manipulation signifie tout simplement que toute chose négative qui vous arrive ne dépend que de vous-mêmes. 

On veut donc vous faire croire  que l’environnement dans lequel vous vivez est parfait et que si une défaillance se produit, elle est de votre responsabilité. 

Or, c’est juste une manière de vous pousser à vous intégrer dans leur environnement. Et au cas où vous n’ obtempérez pas, on va vous amener à vous sentir coupable de ne pas y parvenir complètement. 

De par cette stratégie de manipulation, on déplace donc l’indignation que le système pourrait vous causer vers une culpabilisation permanente de soi-même .

Et c’est ce qui explique aujourd’hui que beaucoup de cadres Guinéens, honnêtes, brillants las de tenir tête à un tel système parviennent à céder et intégrer donc le système. 

2-La stratégie de la distraction

La deuxième stratégie de manipulation que la junte militaire guinéenne utilise actuellement est celle de la distraction. 

À travers elle, la junte cherche depuis un certain temps à diriger l’attention du public vers des sujets non pertinents, banaux et futiles. 

La diffusion d’images intimes des personnalités politiques et publiques du pays juste après la dissolution humiliante du gouvernement de transition de Bernard Gomou sont des exemples illustratifs de ce genre de stratégie de manipulation.

Pour ce faire, ils savent compter sur la jeunesse guinéenne des réseaux sociaux qui pour la plupart sautent sur ce genre de sujets pour régler des comptes aux personnes exposées. 

L’ancien ministre de la Justice Charles Wright est aujourd’hui victime de cette violence absolue de ses détracteurs. 

Et l’actuel opposant politique Cellou Dalein Diallo n’est pas aussi épargné. 

Ceci est la preuve de l’absolue violence à laquelle sont prêts des opposants politiques, la classe gouvernante pour détruire la vie privée, la personne et non les idées des personnes. 

Et pourtant il s’agit bien d’affaires privées qui ne doivent pas devenir une affaire publique. 

Car c’est surtout une atteinte à l’intimité de la vie privée des personnes concernées. 

Sauf que la récupération de vidéos ou audios à caractère intime utilisés pour faire chanter ou discréditer les personnalités politiques et économiques peut conduire la société guinéenne à la ruine. 

Mais le pouvoir militaire actuel préfère y faire face avec indifférence, puisque ce genre de sujet éloigne bien évidemment le peuple de l’essentiel. 

On submerge la population d’informations futiles pour rendre son esprit occupé 

En effet, la junte militaire submerge les populations guinéennes d’informations futiles afin de les distraire. 

De cette façon, elle garde l’esprit des individus occupés.

Dans ce pays où l’ordre des choses est inversé, où tout change pour que rien ne change, on se laisse manipuler passivement.. 

Or pour sortir de ce cul de sac habituel, il nous faut apprendre à résister à cette manipulation voulue et entretenue par le système État-népotiste, clientélaire pour étouffer tout esprit de contradiction et critique. 

Sans quoi applaudissons alors le maintien inévitable du pouvoir des pires personnes. 

C’est-à-dire le pouvoir où c’est l’oligarchie, les médiocres, les monstres des réseaux sociaux et seulement quelques privilégiés de l’État qui ont le droit de prendre les rênes du pays. 

Et soyons résolu à accepter que ceux qui nous gouvernent ou vont nous gouverner souffrent de l’ignorance cruelle et qu’ils n’ont pour la plupart jamais reçu au cours de leur parcours, une formation adéquate ou encore acquis une expérience professionnelle liée à l’exercice de hautes fonctions. 

Elles ne sont pas à leur place et ignorent tout. Et elles ne sont là que pour s’enrichir sur le dos du peuple.

Mais ils sont là quand même. 

Et il est interdit de s’en offusquer du moment où la plupart des jeunes guinéens sont des adeptes du code de conduite politique pour les nuls. 

Le fait d’avoir une société exemptée de modèles de sociétés ne dérange plus. 

Car dans chaque société, les individus prennent comme modèle le comportement en vigueur dans la couche sociale supérieure, qui montre ce qui est bien ou pas.

Et la couche sociale imitée prend elle-même l’exemple sur celle qui est située au-dessus d’elle dans l’échelle de la fortune, de compétitivité etc.. . 

Cette imitation se reproduit de bas en haut, si bien que la classe située au sommet définit le modèle culturel, politique général de ce qui est prestigieux, de ce qui a de la valeur et de la moralité, de ce qui en impose aux autres. 

Et si l’on continue sur cette lancée, l’imitation de ces mauvaises pratiques va perdurer et pousser à la déconstruction de la société guinéenne. 

Aïssatou Chérif Baldé. 

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