Le pouvoir politique guinéen a besoin d’une purge ! 

La Guinée qui se trouve depuis plus de deux ans dans une transition politique trompe l’œil est sans gouvernement depuis trois jours. 

Le gouvernement de transition de Bernard Gomou a été dissous ce lundi 19 février par le président de la transition Mamady Doumbouya. 

Selon les indiscrétions et supputations qui vont bon train dans le pays, les tractations sont en cour pour mettre en place une nouvelle équipe gouvernementale. 

Sur la toile on nous parle de l’envie du général Mamady Doumbouya de reconduire plusieurs de ces anciens ministres. Les personnalités citées sont entre autres l’ancien ministre de la Justice Alphonse Charles Wright, et l’ancien porte parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo qui ont pourtant été sources de clivages, et de bourdes politiques graves..

Mais en réalité, la dissolution d’un gouvernement permet à un président de résoudre une crise ou un blocage institutionnel en cours  ou à venir.

Et nous sommes depuis trois ans non seulement dans une crise institutionnelle mais aussi dans un blocage.

Dans ce cas pour résoudre ce blocage et cette crise il faut que le président forme une équipe gouvernementale capable de relever ce défi avec le soutien du peuple. 

Espérons ainsi que ce ne sont que des rumeurs et supputations, même si nous savons que la classe gouvernante a toujours souffert d’une incommunicabilité notoire et d’une insincérité pesante. 

Mieux, dans le contexte actuel et compte tenu du manque d’ambitions réelles de la junte militaire, ces scenarios ne sont pas exclus. 

Le pouvoir politique guinéen ne tient qu’à un fil solidement tenu par un clan 

Quoi qu’il en soit, le pouvoir politique guinéen ne tient qu’à un fil, mais un fil solidement tenu par des hommes et des femmes prêts à tout. 

Des hommes et des femmes qui magnifient l’ethnicité, le clanisme, le clientélisme, l’incompétence, et en imposant au pays un pouvoir hégémonique. 

Dans leur compréhension de la gestion de l’État le pouvoir politique ne doit rester que dans les mains d’un groupe restreint, éthniciste. Et ils sont les seuls habilités à détenir le pouvoir politique guinéen.

Pourtant, ils veulent rester au pouvoir, non pas pour renverser des abus, mais pour en créer d’autres plus graves et subtiles.

Les dérives de la junte militaire guinéenne telles que les arrestations arbitraires d’opposants politiques, la restriction des médias, les violations des droits de l’homme et des libertés en font foi. 

Ils n’hésitent pas à faire alliance avec les anciens dignitaires du régime militaire de Lansana Conté, d’Alpha Condé. Ils pêchent aussi dans les partis politiques établis, dans les organisations médiatiques, syndicales et dans la société civile. 

En effet, nous avons à faire à des personnes qui ne peuvent pas croire à un combat politique. 

Que le peuple de Guinée écrive, parle, résiste rien ne doit changer. 

La politique pour elles est juste une sorte de spectacle marionnette. Il s’agit d’une classe restreinte de personnes qui ne représente pas le peuple de Guinée, qui néanmoins est déterminée depuis plus de six décennies à imposer sa propre loi, sa propre forme de lutte à la société guinéenne. 

Elle sait se protéger contre le sursaut de la masse 

Et pour se protéger contre le sursaut de la masse, elle s’appuie sur l’armée, la police et la gendarmerie qui n’ont jamais été républicaine en Guinée. 

C’est en cela qu’elle est sûre en tant que classe gouvernante de continuer à approfondir la division, la haine, le désordre, le chaos, afin de malmener et duper le peuple.

Ceci dit, tant que cette classe restreinte avec son système politique fondé sur la déshumanisation, le mensonge, la médiocrité, la corruption, l’injustice gère l’État guinéen, la paix générale, la cohésion sociale ne sauraient être atteinte.

Seul le renversement de ce système politique, avec un flambeau de la révolution, seule la lutte de masse ouverte sans domination du peuple et la république permettront d’empêcher la pérennisation de ce système et son triomphe sur la nation guinéenne.

Et il revient donc au général Mamady Doumbouya de le comprendre en commençant par former un gouvernement de transition au service de la nation et non au service de ce système. 

S’il refuse de le comprendre  cette fois-ci aussi, le peuple de Guinée doit s’opposer. 

Les guinéens conscients seront donc appelés à porter d’Est en Ouest du nord au sud le message de la révolution et de la paix. 

Faire la fine bouche ne sert à rien, il faut y aller en refusant de recevoir quoi que ce soit d’un tel pouvoir politique.

De toute façon l’ordre semble aller de lui même et il sera bientôt remplacé. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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