Burkina Faso, Mali et Niger quittent la Cédéao. 

Ces trois pays de la sous-région ouest-africains ont annoncé conjointement ce dimanche de quitter l’organisation sous-régionale ouest africaine appelée Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), avec effet immédiat. 

La Cédéao est une organisation régionale, communautaire composée jusqu’ici de 15 membres, créée en 1975. Le Mali est membre fondateur de l’organisation

L’annonce a été faite via un communiqué lu à la télévision nigérienne.. 

Ces États désormais anciens membres de la Cédéao ont déclaré dans le communiqué conjoint lu par le colonel Amadou Abdramane, porte-parole de la junte nigérienne que l’organisation régionale s’était éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et de l’esprit du panafricanisme. 

Ces trois pays accusent la dite organisation de s’être montrée incapable de venir en aide à leurs pays confrontés au “terrorisme” et à l’insécurité.

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger connaissent depuis des années des violences de groupes islamistes armés, qui ont fragilisé les pouvoirs civils et ont amené dans chacun de ces pays l’armée à prendre le pouvoir.

Ce communiqué lu dans les médias publics des trois pays déclare que  “les dirigeants respectifs des trois Etats sahéliens, prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest”. 

La Cédéao apparaît depuis des années sous le visage du médecin après la mort 

Cette organisation sous-régionale transformée en une sorte d ‘antichambre des puissances impérialistes s’est éloignée de ses objectifs qui consistent à protéger les peuples africains et leurs intérêts tout en facilitant l’intégration économique et la libre circulation des peuples au sein de cette zone. 

Elle apparaît depuis l’arrivée de l’actuel président Alassane Ouattara au pouvoir en Côte d’Ivoire et de Macky Sall au Sénégal, de Nana Akufo-Addo au Ghana sous le visage du médecin après la mort; elle réagit tardivement alors qu’elle aurait pu ( devrait) le faire en amont. 

Cette organisation obsolète a été majestueusement amorphe lorsque Alpha Condé ,tout comme d’autres de ses pairs tels que Ouattara, Faure Eyadema, avant lui,modifiait outrancièrement à son seul et exclusif profit la Constitution.

Elle est en profond décalage avec le vécu des populations africaines. 

Cet organe communautaire n’a pas pris  conscience des enjeux contemporains de la démocratie  et des exigences citoyennes.

C’est pourquoi les sanctions prononcées contre les putschistes sont bien souvent surréalistes puisque dictées par le régime français. 

Une chose est certaine, la sortie de ces trois États sahéliens est un revers pour l’organisation sous-régionale ouest africaine. 

Ceci révèle qu’à travers des Chefs d’États africains à la solde des puissances néocolonialistes, l’Afrique peine à s’unir et surtout prendre conscience des dangers qu’elle court face au redessinement du nouvel ordre mondial qui s’impose désormais et cela depuis le début de la guerre en Ukraine. 

L’ordre économique, géopolitique mondial actuel, comme voulu par les Américains et les Européens qui n’a mené l’Afrique qu’au chaos, avec ses conflits oubliés, ne va plus continuer à exister. 

Et c’est l’enseignement que l’on peut tirer de cette rupture de ces désormais anciens États membres de la Cédéao. 

On espère que ces trois États mettront aussi fin à la monnaie coloniale FCFA. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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