Guinée: le putschiste guinéen Mamady Doumbouya annoncé au Rwanda ce jeudi. 

Selon les informations relayées par les médias guinéens et la présidence de la République, le tout nouveau Général autoproclamé doit effectuer une visite d’amitié ce jeudi 25 janvier 2024 chez son homologue rawamdais Paul Kagame, cet héros africain devenu seigneur de guerre au Congo voisin. 

Cette visite semble être tellement importante pour le chef de la junte militaire guinéenne Mamady Doumbouya qu’il ne cache pas son envie de devenir une copie conforme de Paul Kagame en Guinée. 

Il faut rappeler que lors de la visite du président Rwandais en avril dernier en Guinée, le chef de la junte militaire guinéenne avait décidé que l’ouvrage de franchissement situé à Kagbélen, quartier périphérique de Conakry, allait porter le nom “Paul Kagamé”. 

Que cache la visite d’Etat du putschiste guinéen au Rwanda? 

Lorsqu’on se réfère à la posture actuelle de Paul Kagame dans la région des Grands Lacs en Afrique composée du Rwanda, Burundi et la République démocratique du Congo (RDC) avec un un espace géographique commun composé de populations interconnectées par la langue, la culture, le commerce et les liens familiaux, ce rapprochement entre ces deux hommes peut bien paraître dangereux pour la transition politique en Guinée. 

Car Paul Kagame est peu regardant sur ce que la démocratie veut dire. Et il est parvenu en plus de deux décennies à tripatouiller la Constitution, à user des manœuvres antidémocratiques, des mécanismes pervers d’un pouvoir sans limites pour diriger le Rwanda d’une main de fer. 

Ceci dit, s’il a pu stabiliser son pays après le génocide de 1994, redresser son économie malgré l’absence de matières premières. Le président rwandais est aujourd’hui considéré par les autorités congolaises et beaucoup d’opinion publique africaine, avec son implication dans le conflit armé à l’Est du Congo-Kinshasa, comme un déstabilisateur, un seigneur de guerre qui met tout en œuvre pour déstabiliser ce grand pays voisin. 

Félix Tshisekedi, le président congolais qui vient à peine d’être élu pour son deuxième mandat présidentiel avait laissé entendre l’année dernière ceci «que Paul Kagame s’enorgueillit d’être un faiseur de guerre, un spécialiste dans la guerre. Il en est fier. Moi, à sa place, je me cacherai, j’aurais honte d’assumer le fait qu’on sème la mort et la désolation. C’est honteux… Diabolique».

Et l’Afrique des libertés pour sa stabilité, sa prospérité devrait mettre fin aux bruits des armes pour que le continent immensément riche passe à autre chose. Car elle est taxée d’être à tort ou à raison le continent des guerres, de crises à cause justement  des dirigeants mégalomanes sous l’emprise de la vision néoimperiale. 

On n’arrive donc pas à trouver le chemin de la paix et de la stabilité à cause des dirigeants africains ayant une vision néo-impériale du monde à l’image de Paul Kagame et du putschiste Mamady Doumbouya pour lequel le guinéen ne mérite même pas avoir accès à internet, restreint dans le pays depuis des mois. 

Paul Kagame dont les discours dans un passé récent étaient considérés comme les paroles de la bible par la jeunesse consciente africaine est aujourd’hui beaucoup plus préoccupé à ramener les méthodes de la guerre froide des années 60, 70 en Afrique. 

En bon seigneur de guerre en République Démocratique du Congo, il ne veut pas que les armes se taisent dans ce pays immensément riche et grand. 

Or la République Démocratique du Congo est un pays en proie à une guerre où non seulement la fausse communauté internationale en tire profit, mais aussi des puissances tutélaires éternelles dont l’opinion sur ce que nous sommes est d’une impérieuse nécessité pour des présidents comme Paul Kagamé et Mamady Doumbouya soutenus par la même fausse communauté internationale. 

Alors si le nouveau pion de la françafrique Mamady Doumbouya se rend au Rwanda, il y a vraiment lieu de s’inquiéter pour l’avenir de la Guinée engouffrée depuis deux ans dans une transition politique trompe l’œil et qui a perdu toute son originalité. 

Car ces deux chefs sont plus que jamais opposés à l’Afrique des libertés, ils sont antidémocratiques et autoritaires. 

Ce ne sont donc pas des exemples à suivre sur le continent africain. 

Un rapprochement sur fond de la mégalomanie 

Paul Kagame, à l’image de beaucoup de chefs d’États occidentaux, souffre sans doute de la mégalomanie. Sans matières premières, il se rêve en maître du monde pour l’éternité. 

Le rapprochement de Mamady Doumbouya et Paul Kagame prouve qu’ils ont en commun cette mégalomanie. Ils en souffrent comme la plupart des chefs d’État africains à la solde de l’impérialisme mélanophobe

Or « La mégalomanie est la surestimation de ses capacités, elle se traduit par un désir immodéré de puissance et un amour exclusif de soi. En psychologie, la mégalomanie est classée dans la famille des psychoses délirantes chroniques. On la nomme couramment folie des grandeurs ou délire des grandeurs ». 

Alpha Condé en souffrait aussi quand il s’est rapproché de lui et c’est pourquoi il fut évincé un 5 septembre 2021, car la Guinée et le Rwanda sont opposés comme le jour et la nuit. 

Ce qui est possible au Rwanda ne peut pas aucun cas être possible en  Guinée. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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