La junte militaire guinéenne est depuis deux mois à travers ses instruments de restriction, de censure que sont la Haute Cour de Communication ( HAC) et l’Autorité de Régulation des postes et télécommunications (L’ARPT) en guerre contre les médias privés guinéens.
Boubacar Yacine Diallo et Amadou Doumbouya à la tête de ces deux institutions à la solde du pouvoir despotique sont les figures tristement célèbres de la restriction d’internet, de la liberté d’expression et d’opinion dans le pays.
Et c’est pour exprimer, leur ras le bol face aux attaques incessesantes du régime militaire, autoritaire contre la presse que les hommes de médias réunis autour du syndicat de la presse ont décidé d’exercer leur droit de manifester ce jeudi 18 janvier 2024.
Sans surprise les gendarmes ont effectué une descente musclée contre le rassemblement des journalistes et procédé à plusieurs interpellations dans la banlieue de Conakry ce jeudi 18 janvier.
Ils ont interpellé en tout 9 journalistes et ont bloqué la maison de la presse.
Aux dernières nouvelles les journalistes arrêtés ont été placés en garde à vue.
Cette intervention musclée est la suite logique de la mise en garde adressée la veille par le ministre de l’administration du territoire, Mory Condé, nouveau visage de la répression contre la presse, les partis politiques et les médias.
Il avait martelé à la télévision nationale hier mercredi « Je rassure le peuple de Guinée quant à la détermination du gouvernement à mettre hors d’état de nuire ces individus et à poursuivre les auteurs et les commanditaires de tout acte de violence qui surviendrait suite à ces appels à manifester ».
Les errements du régime militaire despotique n’ont plus de limite. Il a suspendu mercredi pour neuf mois l’accès au site d’information guinéen DepecheGuinee pour six mois et Abdoul Latif Diallo, l’auteur d’un article sur des fonds publics guinéens considérables qui pourraient avoir été détournés et qui seraient bloqués à Dubaï.
Le message de la junte militaire guinéenne est plus que jamais clair: « Soit t’es avec nous ou bien tu péris».
Il lui faut donc engager une guerre contre les médias privés qui ne parlent pas son langage, qui refusent de se soumettre pour dit-elle pour des raisons de sécurité nationale dont personne dans le pays ne connaît les tenants et les aboutissants de son argumentation biaisée.
La junte militaire guinéenne a échoué
Nous retenons aussi que la junte militaire guinéenne a échoué.
Elle a sorti la transition politique enclenchée le 05 septembre 2021 de son originalité.
Et c’est pourquoi d’ailleurs elle tue, oppresse, oppose et manipule le peuple aussi.
Nous sommes face à une classe de personne hors-sol et méprisable qui croit maîtriser tout le monde désormais dans ce pays, à la limite haïssable.
Ces gens ne sont pas à la recherche du bien commun des guinéens.
Que l’on ne se leurre pas!
Et il faut à juste titre se demander parfois qui sont-ils et qu’elle est le processus de sélection qui nous a imposé une telle classe politique avec laquelle on ne doit pas transiger.
Car elle n’a pas le temps de transiger et c’est pourquoi, elle s’active à verrouiller le pays.
Mais on veut rappeler à cette junte militaire guinéenne tout de même qu’ il ne saurait exister de raisons valables pour légitimer les arrestations arbitraires de journalistes, la restriction des médias et l’étouffement de la liberté d’expression et d’opinion.
L’État étant le premier garant des droits et des libertés propres à l’épanouissement des individus tels que le droit d’exprimer son mécontentement, son opinion ne doit pas être source de terreur, de débordement et d’arbitraire.
En attendant la victoire du peuple, les charlatans et les démagogues continuent de croire à leur tromphe et la répression s’intensifie.
Aïssatou Chérif Baldé