L’Afrique du Sud sur fond d’une motivation historique a saisi en urgence la plus haute juridiction des Nations Unies pour qu’elle exige d’Israël de suspendre immédiatement ses opérations militaires dans la bande de Gaza.
Pourquoi l’Afrique du Sud soutient le peuple palestinien ?
Cet engagement de l’Afrique du Sud au près du peuple palestinien est lié à son passé historique associé au système criminel dénommé « apartheid» qu’a vécu ce peuple africain.
Le parti au pouvoir (ANC) de l’icône anti-apartheid Nelson Mandela, soutient depuis longtemps la cause palestinienne, qu’il a toujours associé à la lutte anti-apartheid.
Il faut noter que l’Afrique du Sud autrefois symbole de l’apartheid, ce système criminel raciste, reste trois décennies après sa libération encore aujourd’hui très sensibles aux questions de discriminations et d’oppressions des peuples.
Les accusations détaillées de l’Afrique
Lors de la première journée d’audience, le jeudi 10 janvier à La Haye, siège de la cour de justice internationale, «les avocats sud-africains ont fait état de plus de 23 200 morts, dont 70 % de femmes et d’enfants, et de plus de 7 000 personnes mortes ou piégées sous les décombres».
Pour l’avocate de Pretoria, Blinne ni Ghralaigh « Chaque jour, plus de dix enfants palestiniens sont amputés d’une ou des deux jambes, souvent sans anesthésie. Chaque jour, au rythme actuel, 3 900 maisons palestiniennes en moyenne seront endommagées ou détruites, davantage de fosses communes seront creusées, davantage de cimetières seront détruits au bulldozer et à la bombe et les cadavres seront violemment détruits et exhumés».
L’État sud-africain a décidé de poursuivre Israël devant la Cour internationale de justice, parce qu’il l’accuse d’avoir violé la convention sur le génocide, texte né en réponse à l’extermination de six millions de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale en Europe.
Une position partagée par la grande majorité des peuples de ce monde.
Car beaucoup ont du mal à comprendre comment un peuple qui a connu un tel génocide en Europe peut aussi commettre de tels crimes contre le peuple palestinien en violant carrément la convention de l’ONU sur le génocide.
Le ministre de la Justice sud-africain, Ronald Lamola a dans le même ordre défendu, devant la quinzaine de magistrats de la CIJ réunis en urgence à La Haye «qu’aucune attaque armée sur le territoire d’un État, aussi grave soit-elle (…) ne peut justifier une violation de la Convention ».
L’État hébreux soutenu par les États occidentaux sur fond d’un silence assourdissant, coupable complaisant, des États arabes réfute ces accusations.
Il accuse l’Afrique du Sud d’être le bras juridique d’un groupe terroriste.
L’Afrique du Sud est pourtant dans son rôle.
Car le Héros de la lutte anti-apartheid, Nelson Mandela avait d’ailleurs affirmé que la liberté de l’Afrique du Sud serait « incomplète » sans celle des Palestiniens.
Donc le parti dont il est issu, qui est à la tête de l’État de l’Afrique australe ne fait que suivre le chemin tracé par Nelson Mandela.
Cette plainte va sans doute détériorer les relations diplomatiques entre l’Afrique du Sud et ces occidentaux qui soutiennent inconditionnellement Israël.
D’ores et déjà L’Afrique du Sud entretient depuis le début de la guerre en Ukraine de relations diplomatiques très difficiles et tendues avec certains États occidentaux qui veulent mettre sous tutelle tous les États africains.
Le fait que l’Afrique a des relations diplomatiques privilégiées avec la Russie et mène des opérations militaires communes avec elle, tout en entretenant des liens économiques très importants avec la la république chinoise ne passe pas chez les occidentaux.
Les palestiniens expriment leur gratitude
Le peuple palestinien a exprimé sa gratitude envers l’état sud-africain à travers des manifestations.
Et ils se sont rassemblés hier jeudi à Nelson Mandela Square à Ramallah, en Cisjordanie, pour remercier l’Afrique du Sud qui a entamé des poursuites judiciaires contre Israël pour génocide à Gaza.
Le maire de Ramallah, Issa Kassis, a déclaré à la foule: « Nous sentons que l’Afrique du Sud entend notre cœur, entend notre douleur».
Aïssatou Chérif Baldé