Guinée: un régime militaire décevant. 

La liberté d’expression obtenue après une très douloureuse et âpre lutte ne se négocie pas ! 

Au pays de Mamadi Doumbouya, on ne sait plus à quel saint se vouer. 

Pour les Guinéens qui vivent depuis plus d’un mois sur fond de restriction d’internet et des médias, les conditions de vie ont empiré et la réponse du gouvernement de transition est insuffisante. 

La grande majorité de Guinéens vivent aujourd’hui un niveau plus élevé de pauvreté qu’auparavant. Une réalité qui les pousse à déplorer la situation économique du pays ainsi que leurs propres conditions de vie.

L’incendie du plus grand dépôt des hydrocarbures de Conakry a compliqué la situation sociopolitique et économique du pays. 

La pénurie du carburant malgré l’élan de solidarité des pays voisins se fait de plus en plus sentir. Et tous les secteurs économiques clés du pays sont impactés par cette pénurie. 

Nous faisons face à une situation de chaos voulue et entretenue par le gouvernement de transition guinéen. Car gouverner signifie prévenir. 

Avant l’incendie du plus important dépôt des hydrocarbures de Conakry, malgré plus de deux années passées à la tête de l’État, l’amélioration des conditions de vie des pauvres, la création d’emplois, la réduction du fossé entre les riches et les pauvres et la stabilité des prix sur le marché sont quasi invisibles sur le terrain. 

À cela s’ajoute la restriction d’internet, la liberté d’expression et d’opinion signes d’une grave allergie aux critiques. 

Le pays ne tourne pas rond! 

Car désormais la censure est devenue la règle et aucune opinion divergente n’est tolérée. 

Cette attitude infantile des militaires venus au pouvoir pour prétendument mettre fin aux mauvaises pratiques du régime déchu, reproduisent  les mêmes erreurs du passé. 

On assiste à un changement dans la continuité. 

Le régime militaire attaque depuis plus d’un mois ignoblement la liberté d’expression. 

Or celle-ci ne se négocie pas, car elle fait partie des valeurs de la république que nous voulons pour notre chère nation. 

Et pour ce faire les citoyens guinéens sans exception et pas seulement que la population de la commune urbaine de Ratoma doivent proclamer leur attachement à la liberté d’expression. 

À défaut, toute manifestation qui consiste à ne faire sortir que les enfants de l’axe pour protéger les droits et valeurs obtenus dans la douleur d’une population d’à peu près 14 millions d’habitants n’a aucun sens. Ces manifestations ne serviront qu’à faire de cette jeunesse des escaliers d’apprentis politiciens égoïstes et égotiques.

Le régime militaire doit aussi savoir que la liberté d’expression consiste à ne pouvoir être légalement inquiété pour les propos que l’on tient.  « Il s’agit donc d’une limite posée à l’État : celui-ci s’interdit – dans une mesure variable – de contrôler l’expression des citoyens ; il renonce à la censure a priori et à la répression pénale des propos inconvenants, hétérodoxes ou subversifs ». 

Le fait qu’un acteur étatique, qu’un président soit blâmé, diffamé, insulté par un journaliste et que cela se produise lors d’une émission télévisée, radiophonique ou par écrit ne doit pas pousser l’État à porter atteinte à la liberté d’expression, car le journaliste en question n’a fait que porter atteinte à votre personne.

Il revient alors à l’État de punir le fautif, en assumant donc sa responsabilité de protéger les personnes, conformément aux lois de la République.

Mais Mamadi Doumbouya étant entouré que par des incompétents, nuisibles conseiller en communication politique, il ne parvient pas à faire cette distinction. 

Rôle d’un conseiller en communication politique 

Et pourtant ces conseillers en communication politique chargés des relations avec les médias ont pour but de relayer les informations politiques auprès des pouvoirs publics nationaux et locaux et de tisser un réseau relationnel au niveau politique et associatif. Ils doivent surtout être en mesure d’allier des convictions politiques à un grand sens de professionnalisme. 

Ces gens doivent être en mesure de placer la femme ou l’homme politique dans les meilleures conditions possibles. 

Et ils doivent  être les yeux, les oreilles du politique, être en mesure de lui offrir un regard objectif sur toute situation pour lui donner toutes les cartes possibles afin qu’il puisse prendre sa décision de manière éclairée et responsable. 

Or autour de l’homme du 5 septembre 2021, ne rodent que des troubadours, idiots utiles qui manquent de réactivité, d’efficacité et de disponibilité. 

Par manque de maîtrise, ils ont en deux ans rendu ses actions publiques et politiques incompréhensibles. 

Ils ont surtout émietté son image, sa réputation et la compréhension de l’opinion publique. 

Pourtant la communication politique reste un levier d’images pour tout homme ou femme politique. Car elle concourt à rendre compréhensible une parole, une posture, un espace de décisions ; les choix et l’action des acteurs publics, des institutions, des décideurs. Elle contribue à donner du sens à la vie publique et politique dans le contexte communicationnel actuel de plus en plus déstabilisé. 

Quel gâchis ! 

Une chose est certaine avec cette équipe autour de vous, incapable de produire des idées, de créer des valeurs avec une forte dimension stratégique, votre échec reste inévitable. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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