La Guinée vit depuis le 05 septembre 2021 une énième transition politique due entre autres à l’attitude antidémocratique de l’élite dirigeante et au narcissisme collectif de la société guinéenne.
À l’entame l’élite gouvernante est depuis l’indépendance hostile à toute forme de politique éclairée et à l’instauration d’un système démocratique pour mettre un frein au narcissisme collectif qui caractérise la société guinéenne.
Les acteurs étatiques ont toujours reproduit les mêmes attitudes antidémocratiques et erreurs politiques. Ils se ressemblent et sont d’une face de la même médaille.
On a comme l’impression que quand tu appuies à droite ça souffle à gauche, quand tu appuies à gauche ça souffle à droite. Et à l’intérieur c’est du vent.
Elle ne brille que par sa négativité et c’est pourquoi l’échec de la transition politique actuelle enclenchée le 05 septembre 2021 était prévisible.
Car l’élite gouvernante nous impose depuis 1958, un État violent et défaillant d’où son incapacité d’œuvrer pour la stabilité du pays et pour l’enracinement de la démocratie.
Disposant de moyens officiels de violence, l’élite gouvernante en abuse toujours pour museler les médias, l’opposition, allant même jusqu’à priver de liberté les opposants les plus téméraires.
Cependant, il convient de noter, « que l’opposition fait preuve aussi de nombreuses faiblesses, notamment le désir de négocier à tout moment avec le pouvoir le manque de calcul politique et l’endurance (absence de capacité conflictuelle), le manque de constance, de discipline, et de fiabilité et surtout le manque de capacité d’anticipation et de prospective ».
Et c’est cette situation que vivent les hommes politiques et médias guinéens actuellement en Guinée.
Restriction de l’internet et des médias privés, pour disent-ils pour des raisons de sécurité nationale injustifiées, surdité sociale et politique, conjoncture économique difficile, insécurité sont actuellement les maux qui caractérisent l’Etat guinéen.
Narcissisme collectif, terrain fertile de l’élite guinéenne
« En psychologie sociale, le narcissisme collectif (ou narcissisme de groupe) est la tendance à exagérer l’image positive et l’importance d’un groupe auquel on appartient».
Cette tendance est devenue le terrain fertile de la classe politique guinéenne en premier lieu l’élite gouvernante qui n’hésite pas de transporter cette tendance à travers des caisses de résonance sur les réseaux sociaux.
Et le narcissisme collectif qui se répand en Guinée à travers des influenceurs sur les réseaux sociaux prend depuis des années une autre dimension inquiétante. Ces personnes font usage de la manipulation pour clamer leur supposée supériorité sur d’autres peuples.
Au fait, en se penchant sur cette problématique, on se rendra très vite compte que la société guinéenne est affectée par le virus du narcissisme collectif voulu et entretenu par un clan narcissique, névrotique au pouvoir. Et dans ce jeu perfide, chaque groupe veut se sentir fier de sa communauté et démontrer qu’il est supérieur aux autres.
De ses attitudes naissent pourtant une exagération poussée, accompagnées fort probablement de symptômes névrotiques.
Et c’est pourquoi lorsque journaliste on touche à travers des écrits aux intérêts d’un de ces groupes, les injures ne se font pas attendre. Elles fusent de partout.
Ces gens exigent de chaque membre de la société guinéenne d’appartenir à leur groupe qui souffrent de grands doutes à propos de leur prestige.
Un jeune colonel comme Mamady Doumbouya ferait aux yeux de ces groupes un parfait leader, puisqu’il répond parfaitement à leurs critères.
Et c’est pourquoi aussi dans ces conditions, commettre des actes violents, agressifs, procéder au dénigrement systématique, avoir une intolérance exacerbée contre ceux qui n’appartiennent pas au collectif peut être vu de manière positive.
Présents sur les réseaux sociaux, ils veulent te dicter leurs pensées uniques, t’imposer la façon d’écrire et voire même les thèmes sur lesquels on doit écrire.
Car pour eux, ils dirigent leur agression ou vengeance contre des ennemis conspirateurs.
Ceci est perçu par ce collectif comme un droit légitime.
Et c’est pourquoi en Guinée, à chaque fois que l’autorité publique tue, oppresse des individus appartenant au groupe adverse. On voit l’autre camp par le fait d’un orgueil malsain et irrationnel défendre ces ignominies comme étant légitime.
Ceci dit, nous manquons aujourd’hui dans ce pays de groupes qui ont un sens sain de l’orgueil collectif permettant de déboucher sur des résultats constructifs.
Pourtant si l’orgueil raisonnable est un fondement même de la démocratie, le narcissisme collectif est la base du fascisme et de ses méthodes d’imposition et de contrôle.
Donc prenez garde, tenant du pouvoir, société civile, parti politique guinéen
Car lorsque le virus du narcissisme collectif commence à prendre une dimension démesurée, elle débouchera tôt ou tard sur de l’intolérance et de la violence.
Pour l’heure les ingrédients ne manquent pas, car la politique actuelle en Guinée continue de nous apprendre encore beaucoup plus de la haine et tue ainsi les biens de l’avenir de la Guinée.
Et dans les partis politiques règnent que l’esprit de parti et de narcissisme collectif.
On a comme l’impression qu’ils ont tous le même tailleur.
C’est pour cela aussi qu’ils se jouent facilement du peuple de Guinée, l’intérêt étant leur but, la manipulation et l’intrigue leur moyen.
Et c’est sans doute pour toutes ces raisons que l’aspiration au changement voulue le 05 septembre 2021 est torpillée depuis.
Sans doute comme en 2010, puisque trop d’hypocrisie, de manipulations, de compromissions louches et de demi-mesures dans la vie politique guinéenne, qui font malheureusement plus de mal que les décisions nettes et énergiques.
Aïssatou Chérif Baldé