La France a décidé de fermer les portes de son ambassade à Niamey ce vendredi 22 décembre 2023.
Cette décision des autorités françaises intervient après le départ des derniers militaires français déployés au Niger dans le cadre de la lutte djihadiste, ce vendredi 22 décembre 2023.
Les relations entre Paris et Niamey sont depuis le coup d’Etat militaire intervenu au mois de juillet dernier au Niger très tendues.
La France à travers ses prises de positions ambiguës en Afrique et surtout dans la zone sahélienne a contribué à la détérioration de ses relations et coopération entre les pays membres de l’AES (Burkina-Faso, Mali, Niger).
Fidèle à sa politique de deux poids deux mesures, la France a soutenu le coup d’État militaire au Tchad et par conséquent l’instauration d’une République héréditaire après la disparition d’Idriss Deby à l’image du Togo, du Gabon.
Elle a tout récemment soutenu le coup d’État militaire au Gabon, et avant en Guinée mais tout en s’opposant aux coups d’État militaires au Niger, au Mali et au Tchad.
Il faut rappeler que la junte militaire nigérienne dirigée par le général Tiani a dénoncé plusieurs accords militaires à connotation néocolonialiste avec Paris.
Des dénonciations appuyées par des géantes manifestations de rue à Niamey qui ont amené le président français Emmanuel Macron à annoncer fin septembre 2023 le départ des troupes françaises du Niger d’ici la fin de l’année.
Une preuve de la dégradation des relations
Cette décision des autorités françaises acte le divorce entre Paris et Niamey.
Elle met surtout en avant la dégradation des relations entre les deux pays. Et elle acte ainsi la rupture entre le Niger et la France, d’autant plus marquée qu’avec le Burkina Faso ou le Mali, où des militaires ont également pris le pouvoir suite à des coups d’État.
Mais malgré tout, les ambassades de France sont pour l’heure ouvertes au Mali et au Burkina-Faso.
Les autorités françaises prétendent que cette décision est motivée par le fait que “L’ambassade de France au Niger n’est donc plus en capacité de fonctionner normalement ni d’assurer ses missions, annoncent des sources diplomatiques françaises. Prenant acte de cette situation, nous avons décidé la fermeture prochaine de notre ambassade.”
De toute évidence, cette rupture indéterminée est sans équivoque le signe du déclin de l’influence politique française au Sahel, puisque le retrait militaire s’accompagne de la fermeture de l’ambassade de France à Niamey.
Plus de doute que les anciennes colonies françaises sont plus que jamais déterminées à mettre fin à l’influence du système criminel françafrique dans leurs pays.
Même si par contre la Guinée jadis connue pour son opposition au néocolonialisme devient depuis l’arrivée de l’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya au pouvoir lentement mais sûrement la base arrière de la françafrique.
Et la plupart des partis politiques de l’opposition politique guinéenne veulent tout comme le chef de la junte militaire guinéenne aussi faire de la Guinée, le pré carré de la françafrique. Car pour eux le destin de l’Afrique se dessine à Paris.
Ils sont donc opposés à toute forme de dénonciation sur le maintien de la Guinée sous une domination néocolonialiste, éventuellement dans des formes détournées ou discrètes à l’image du Sénégal et de la Côte d’Ivoire.
Le système criminel françafrique a donc de beaux jours devant lui en Guinée.
Aïssatou Chérif Baldé