Guinée: la solidarité s’organise après l’incendie meurtrier à Conakry. 

La solidarité s’organise après l’incendie meurtrier qui s’est déclaré dans la nuit du dimanche 17  à lundi 18 décembre suite à l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures dans le centre de Conakry. 

Selon les autorités guinéennes, on enregistre à ce jour au moins 14 morts et 190 blessés et des dégâts matériels importants. 

La fermeture des stations d’essence sur toute l’étendue du territoire ordonné par le gouvernement de transition suscite l’inquiétude sur l’approvisionnement en essence.

Cette mesure risque non seulement de mettre l’économie à l’arrêt et de rendre l’organisation de la solidarité mise en place par les populations locales très difficiles. 

Le feu a été maîtrisé 

Le feu a été circonscrit et maîtrisé lundi après-midi, mais de la fumée continue de s’échapper du site du sinistre et les pompiers sont toujours à pied d’œuvre mardi matin pour tenter de maîtriser complètement la situation. 

Pour l’heure seuls les soldats déployés en masse ont accès au lieu du sinistre. La zone portuaire reste aussi fermée. 

Les habitants de Kaloum ont depuis hier trouvé refuge en haute banlieue où les autorités guinéennes ont pris des mesures pour répondre aux besoins immédiats des sinistrés dont certains ont trouvé refuge dans la grande mosquée fayçal de Conakry. 

La solidarité nationale et internationale s’organise

Les volontaires s’organisent depuis hier pour venir en aide aux sinistrés. Ils récoltent avec les moyens du bord des vivres pour les victimes de l’incendie. 

De la Commune de Ratoma en haute banlieue en passant par Dixxin, les volontaires font le tour de la ville pour recueillir des vivres et d’autres objets nécessaires pour assister les sinistrés. 

La solidarité internationale aussi s’organise. Le pays bénéficie depuis hier de la solidarité africaine. Les deux pays voisins notamment le Mali et le Sénégal ont dépêché des équipes composées de médecin spécialistes, et d’agents de la protection civile pour assister les autorités guinéennes. Et selon les autorités guinéennes d’autres pays s’apprêtent aussi à envoyer des équipes en Guinée dans les prochains jours. 

Le ministère de la défense sénégalaise indique dans un communiqué “qu’une équipe de secouristes sénégalais composée de 24 agents, dont 15 médecins militaires et 8 spécialistes de la brigade des sapeurs-pompiers, est arrivée lundi soir, et sera suivie d’autres équipes”. Elle vise à “appuyer leurs homologues guinéens dans la prise en charge médicale des victimes de l’incendie et la recherche des voies et moyens pour éteindre le feu”.

L’ONU a déclaré ce mardi de venir aussi en aide au pays. Elle indique que “Les interventions d’urgence déployées contribuent à répondre aux besoins immédiats sanitaires en eau, hygiène et assainissement de la population affectée (…) en fournissant des abris sous forme de tentes, des citernes d’eau, des toilettes mobiles”, ainsi que des kits d’hygiène, des médicaments et d’autres fournitures essentielles”. 

On espère que les sinistrés vont recevoir ces aides et que celles-ci ne seront pas détournées par les agents de l’État pour des fins personnelles comme ce fut le cas au moment de la pandémie Ebola. 

L’État doit nécessairement doper les capacités d’interventions des sapeurs-pompiers 

Cet incendie doit pousser les autorités guinéennes à renforcer les capacités, l’équipement et la formation des sapeurs-pompiers dans le pays. 

Et cet incendie révèle la nécessité et l’urgence de doper les capacités d’interventions des sapeurs-pompiers dans le pays. 

C’est d’ailleurs une urgence, une impérieuse nécessité, vue l’explosion démographique que connaît la capitale guinéenne. 

Car des situations d’urgence où ce corps peine à intervenir à temps sont en effet courantes dans le pays, rendant ainsi vulnérables les populations lors de la survenue de certaines catastrophes. 

Mieux, il existe non seulement très peu de centres de sapeurs-pompiers dans le pays. 

Et ceux qui existent sont pour la plupart non fonctionnels, puisque dépourvus d’équipements et de personnel formé au métier. Ce qui limite davantage le champ d’intervention de ce corps de métier pourtant très utile pour la protection de la population. 

Les autorités guinéennes doivent se pencher immédiatement sur cette question cruciale pour la sûreté et la sécurité des citoyens. 

Le pays doit inévitablement se doter d’un dispositif performant de gestion des risques, aptes à relever les défis dont l’amplitude est sans cesse croissante. 

Notamment ceux portant sur la prévention des risques ainsi que sur la protection des personnes et des biens contre les accidents, les sinistres et les catastrophes. 

On ne peut pas toujours compter sur l’aide et l’assistance extérieure pour venir à bout de telles catastrophes. 

Comme le disait l’écrivain malien Amadou Hampaté Bâ« Ce n’est pas le jour de la battue qu’il faut dresser son chien de chasse ». 

Aïssatou Chérif Baldé 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *