Guinée: Combien de temps faut-il au colonel Doumbouya pour qu’il soit au chevet des sinistrés? 

La Guinée vit depuis la nuit du dimanche 17 au lundi 18 décembre l’une de ses pires catastrophes causées par l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures dans le centre de Conakry. 

On enregistre à ce jour au moins 16 morts et plus de 190 blessés et des dégâts matériels importants sans oublier les centaines de sinistrés qui se sont réfugiés en haute banlieue. 

Le silence étonnant du Président sur le drame de Kaloum 

À part un communiqué de presse que le chef de la junte militaire guinéenne a publié hier sur sa page Facebook aucune autre réaction n’a été observée. 

On ne l’a pas vu au chevet des nombreux blessés dans les hôpitaux, ni au chevet des sinistrés ayant trouvé refuge en haute banlieue. 

Aucun mot pour remercier et encourager les jeunes volontaires guinéens mobilisés depuis hier pour venir en aide aux sinistrés. 

Et surtout aucune présence physique auprès des sapeurs-pompiers guinéens qui ont fait un travail titanesque pour maîtriser le feu. 

C’est le silence radio !

Ça fait bientôt plus de trois jours que des guinéens ont été blessés, tués par l’incendie meurtrier à Kaloum. Et trois jours déjà qu’on attend une réaction du locataire du palais Sékhoutouréya. 

Certes c’est vrai aussi que c’est tout à son honneur de ne pas vouloir réagir sous le coup de l’émotion. 

Seulement voilà, le problème, c’est que son silence sur cette tragédie risque d’aggraver un peu plus son image d’un président indifférent qui manque d’empathie et donne parfois l’impression de ne rien contrôler dans ce pays. 

Continuer sur cet élan, c’est prendre le risque d’être taxé de manquer d’humanité. 

Et ce silence radio assourdissant pour un chef de la junte pourtant avec un entourage volubile, inquiète et interroge. 

Combien de temps faut-il encore pour que le chef de la junte militaire Mamady Doumbouya daigne se déplacer pour remonter le moral des dizaines de blessés et des sans-abris ? 

Combien de morts et blessés faut-il encore pour qu’en tant que président de la transition, qu’il sorte rassurer le peuple, dont le rêve était de passer une fête de fin d’année paisible, mais se voit pour l’heure vivre une situation cauchemardesque dans un pays où l’accès à internet n’est plus un droit, la liberté d’expression et d’opinion un crime?

Une chose est certaine « L’art de gouverner c’est l’art de vaincre les difficultés ; l’art de vaincre les difficultés, c’est l’art de choisir les hommes selon leur aptitude : et cet art, c’est le secret de toute grandeur, c’est l’explication que donne l’histoire de l’éclat des plus illustres règnes; L’art de gouverner, c’est l’art d’administrer un pays, d’en conserver et d’en accroître le bien-être et la moralité, l’art de gouverner c’est savoir céder par moment aux caprices de son peuple ». 

Rectifiez donc le tir ! 

Ne faites pas le choix de sombrer dans les turpitudes d’un pouvoir qui tourne dos à l’essence de la la politique, la gestion de la cité, de la chose politique. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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