Guinée:Errements d’une communication politique mal adaptée du régime militaire. 

Selon la radio FIM FM, le chef de la junte militaire guinéenne n’est pas du tout satisfait de sa cellule de communication. 

À en croire cette radio dans son émission radiophonique  «Mirador », Doumbouya compte remobiliser ses troupes de communication pour faire face aux blogueurs et journalistes guinéens influents sur les réseaux sociaux opposés à son pouvoir militaire. 

Et manifestement les pressions, les manipulations, l’oppression exercées par le chef de la junte militaire ténébreux et son entourage ne suffisent plus pour contraindre les gens au silence. 

Il faut désormais aller en guerre contre ceux qui ne parlent pas leur langage de fumisterie, de fourberie et de truand. 

Mais comment peut-on maîtriser une machine à communiquer qui souffre d’un amateurisme notoire et qui a dès le départ déraillé et n’a pas su redémarrer? 

La communication politique de Mamady Doumbouya a toujours souffert d’une insincérité pesante, d’une démagogie boueuse, d’une inefficacité profonde. 

On le constate à travers ses différentes sorties médiatiques et celles des membres de son gouvernement de transition. 

Car la plupart des sorties médiatiques du nouveau pion de la françafrique et de son entourage à l’intérieur du pays tout comme à l’international font toujours sujet de discussion et de controverse. 

Leur stratégie de communication politique s’est toujours heurtée à  des difficultés énormes. 

Elle souffre de l’amateurisme de ses communicants et conseillers politiques choisis par affinité et de leur refus d’apprendre de leurs erreurs et surtout de les admettre. 

L’objectif des interventions médiatiques est clair

Stratégiquement, du point de vue de la communication politique, l’objectif des interventions médiatiques est de rallier les soutiens des mouvements de l’opposition à sa cause tout en discréditant les plus radicaux. Mais visiblement, le ver est déjà dans le fruit.

Et la communication politique de la junte militaire guinéenne est incapable d’imposer les sujets médiatiques en empêchant l’opposition potentielle de prendre la main sur l’agenda politique. 

On constate plutôt des errements d’une communication politique de crise mal adaptée.

Or en temps de crise sociopolitique, le rôle de la communication politique est de rassurer et redonner confiance pour apaiser les esprits et mettre fin à la mobilisation ou contestation sociale.

Mais avec le régime militaire guinéen, on assiste aux errements d’une communication politique mal adaptée qui amplifie les tensions sociales sur fond de division, d’arrogance démesurée et de calculs ethnicistes risqués. 

Et pourtant les frustrations et contestations loin d’être aussi illisibles et confuses comme ont tenté de le faire croire certains politiques aveuglés autour de la junte militaire guinéenne, c’est une frustration économique et sociale. 

C’est surtout l’absence de justice sociale, l’impossible accès à un ascenseur social et le sentiment partagé que l’avenir appartient aux médiocres, aux imposteurs, aux corrompus, aux plus forts sur fond d’une hérésie politique, d’une culture d’assistanat et d’une politique fondée sur l’ethnisme politique. 

Le contexte sociale délétère, la mauvaise gestion de la crise de l’affaire “exfiltration de l’ancien président Dadis Camara et certains de ses proches”, la fuite du Colonel Claude Pivi, ainsi que la sortie ratée du ministre de la justice Charles Wright encore fraîches dans les mémoires ont révélé au grand jour un amateurisme notoire mais surtout ce qui a été perçue comme une certaine arrogance au sommet de l’Etat, notamment dans les rapports du chef de la junte avec une partie de l’armée et du peuple très divisée. 

En effet, le rôle de la communication politique dans un contexte de troubles et de crises sociales est de rassurer et redonner confiance pour apaiser les esprits et mettre fin à la mobilisation et frustration sociale par exemple. 

Comment éviter les Errements de communication

Et à l’état actuel de la situation crisogène en Guinée, il est primordial d’éviter des errements de communication. 

On ne peut certes pas toujours prendre la bonne décision et on peut commettre des erreurs.

Mais la différence entre le vainqueur et le perdant est qu’ils apprennent de leurs erreurs et qu’ils aient des gens autour d’eux qui peuvent attirer leur attention là-dessus. 

C’est pourquoi, il est impératif de mettre sur pied une équipe dans laquelle vous pouvez également être critiqué et apprendre à aborder la critique de manière constructive. 

Car apprendre de ses erreurs et les admettre signifie grandir en tant qu’être humain.

Les personnes clés que vous devez inclure dans votre équipe de communication en tant que leader ou chef d’état doivent être celles qui peuvent vous aider dans la rédaction des textes pour vos propres supports de communication et autres. 

Et il faut s’éloigner des personnes qui tentent de répondre de manière subjective et infondée à toutes les critiques à l’encontre de votre personne, en donnant ainsi une ampleur grave et inutile à votre erreur de communication. 

C’est important surtout de se rappeler qu’on ne peut pas en tant que président qui veut gagner ses combats recruter les membres de son équipe comme s’il s’agissait d’une entreprise privée, familiale ou encore clanique, népotiste et ethniciste. 

La majorité des personnes avec qui vous devez travaillez doivent être choisies sur fond de mérite.

Un bon dirigeant doit être en mesure d’identifier ce que ces personnes ont à offrir en rapport avec leurs compétences, leur emploi, leurs centres d’intérêt, et leur donnez des responsabilités  en conséquence. 

On apprend surtout à faire la différence entre ces personnes qui sont avec vous par conviction, amour pour la patrie et les autres qui sont à côté de vous juste pour être aussi sous la lumière, avoir des privilèges ou encore pour vous entraîner dans l’abîme. 

Enfin, Il faudra surtout avoir autour de soi des communicants politiques ou conseillers en communication politique qui ont la maîtrise de leur rôle. C’est à dire celui qui consiste à placer la femme ou l’homme politique dans les meilleures conditions possibles, que ce soit en campagne électorale,dans le cadre d’un mandat électif ou dans le cadre de la gestion d’une crise politique ou autres. 

Pour atteindre cet objectif, ces communicants doivent  être les yeux, les oreilles du politique, être en mesure de lui offrir un regard objectif sur la situation pour lui donner toutes les cartes possibles pour qu’il puisse avoir la facilité de prendre une décision constructive.

Un communicant politique n’est pas là pour prendre les décisions à la place du politique qui est le seul à avoir la légitimité de son action. Et il n’est pas là non plus pour prendre la lumière ou apparaître sur le devant de la scène.

Mais malheureusement la plupart des communicants politiques autour de Mamady Doumbouya souffrant pour la plupart d’une précarité matérielle et sans expérience interprofessionnelle dans le domaine de la communication politique sont des adeptes de la zerocratie. 

Une erreur fatale qui compromet les objectifs du ténébreux chef de la junte militaire guinéenne. 

Sa décision d’aller en guerre contre les communicants des partis politiques ou encore des journalistes opposés à son régime, influents sur les réseaux sociaux prouve qu’il n’a pas encore compris la cause de sa communication politique ratée. 

Il faut savoir que la communication politique c’est de la réactivité, de l’efficacité et de la disponibilité pour coller à l’actualité et aux activités assez intenses des politiques.

C’est impératif par moment de prendre du recul sur une situation parfois compliquée, comme celle guinéenne, afin de dépassionner les enjeux, pour apporter la meilleure solution possible en matière d’outils, d’éléments, de timing et de stratégie.

Un président d’une transition politique n’a pas besoin de répondre aux humeurs de ses détracteurs et il doit plutôt répondre par moment et de manière responsable, professionnelle aux humeurs du peuple. 

Vous ne pouvez pas étoffer votre cellule de communication avec des monstres des réseaux sociaux, des journaleux qui ont l’habitude de banaliser l’insulte, le mensonge, le dénigrement systématique,  l’humiliation et l’abject et espérer avoir d’elles une politique de communication responsable. 

Il est grand temps de revoir, voire de changer votre cellule de communication ou d’améliorer la stratégie de communication de votre gouvernement. 

Et il n’est jamais trop tard pour bien faire. 

Aïssatou Chérif Baldé 

Un commentaire

  1. Depuis toujours les gouvernants guinéens n’admet pas le critique, le premier régime a tué tous ceux qui avaient une idée contraire de la façon dont le pays était géré. Ceux qui ont eux la chance de n’est pas être tué ont étés jeté dans le fameux camp Boiro.
    Le deuxième régime, tout ceux qui estimaient qu’il est temps de laisser le pouvoir dans les mains des civile démocratiquement élus sont réprimés dans le sang.
    Au moment du CNDD, lorsque des citoyens ont dits qu’il est temps de la junte de rentrer dans les casernes et remettre le pouvoir au civil, ça été politisé également, des personnes mal intentionnées ont agit sur la fibre éthnique et régionales pour opposer deux régions et les éthnies de toute une région à une autre éthnie; En fin de compte, le chef du CNDD a débarqué à labé à labé avec 1000 soldats et des avions migue à l’appui pour intimider, violenter.
    Le professeur à passé par son réseau pour accéder au pouvoir, durant tous les deux mandats, aussi le 3ème nambara, il a focalisé tout son effort sur son opposant, sur l’axe de la démocratie et en cherchant à implanté ke manding djalloh au foutah.
    Résultats, un échec total.
    Voilà CNRD et sa boussole de l’injustice, marginale, éthnique à outrance dans l’administration guinéenne. Le fait est connu, palpable mais ils ne veulent pas qu’on en parle.
    S’ajoute; la souffrance de la population guinéenne par la cherté de vie, l’absence du dialogue politique, manque de volonté afin d’amorcer le processus électoral. Deux choses qui pouvaient décrisper l’atmosphère, emmener les uns et les autres à participer activement dans la gestion des crises en apportant de solutions à la transition.
    Mais hélas ! Actuellement, c’est le vol, le détournement juste pour partir à Colombie. Si non il faut vendre sa maison, so terrain, son business piyr voyager car il n’ya pas de perspectives avec la junte en face.
    Aucun espoir. Sauf nous qui refusons de baisser les bras, on est convaincu qu’une chose, l’avenir c’est en guinée, mais il faut continuer la lutte jusqu’à la victoire finale, cette victoire c’est la démocratisation totale de notre cher pays, c’est d’asseoir une justice équitable. Enfin de compte, permettre les guinéens qui veulent rentrer et travailler ici sans être inquiète.

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