Guinée: Transition des troubadours et base arrière de la françafrique. 

L’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya soutenu plus que jamais par le système françafrique qui se traduit par l’influence grandissante du gouvernement français sur la junte militaire guinéenne a fait de la Guinée une République des troubadours

Le nouveau pion de la françafrique est déterminé à transformer la Guinée en une cour arrière d’un système mafieux désavoué partout sur le continent africain . 

Et c’est ce qui explique la présence à Conakry cette semaine du Mouvement des entreprises de France International (MEDEF).

MEDEF qui était présent en mars de l’année dernière à Conakry estimait que  « les entreprises françaises se positionnent comme un gage de croissance inclusive et vertueuse pour l’économie guinéenne ». 

Et cette année, le réseau d’affaires privés français décrit sa mission de façon explicite sur son site. On peut y lire ceci:  «Après sa dernière mission menée à Conakry en mars 2022 ayant notamment permis de réaffirmer l’engagement des entreprises françaises en Guinée dans la période de transition tant politique qu’économique et leur volonté d’accompagner les autorités guinéennes et les opérateurs privés locaux dans leurs grands chantiers, le conseil d’entreprises France-Afrique de l’Ouest de MEDEF International vous invite prendre part à sa prochaine mission d’entreprises en Guinée (Conakry), du 06 au 08 novembre 2023 ». 

Et plus loin, cette mission d’entreprises conduite par Philippe Labonne, Président d’AGL et vice-président du Comité Afrique de MEDEF International tente de magnifier la gouvernance de la junte en ces termes  « Deux ans après la prise de pouvoir des autorités de Transition menées par le Colonel Doumbouya, la Guinée longtemps classée parmi les pays à revenu faible, fait désormais partie des pays à revenu intermédiaire de la Banque mondiale. Cette évolution notable témoigne de la bonne trajectoire sur laquelle le pays se trouve en matière de gouvernance, de croissance et de réduction de la pauvreté ». 

Et il ajoute ce qui suit « Il est à noter que plusieurs entreprises françaises ont signé d’importants contrats pour accompagner les autorités guinéennes et les opérateurs privés locaux dans leurs grands chantiers (Egis, Eiffage, Thomson-Broadcast, Matière SA, etc.) ». 

La Guinée, nouvelle base arrière de la françafrique 

Tout porte à croire que la junte militaire guinéenne est devenue la base arrière de la françafrique.

Rien de surprenant, car il s’agit avant tout d’un ancien légionnaire français qui est venu au pouvoir pour servir les intérêts d’une puissance néocolonialiste.

Cependant la présence de MEDEF International sur le sol guinéen intervient à un moment où la junte militaire guinéenne se livre depuis l’exfiltration de l’ancien président Dadis Camara et certains de ses proches tels que Claude Pivi, le fugitif à des exactions et arrestations sans précédent. 

Les forces militaires au service de la junte militaire guinéenne sèment la terreur dans la région de Conakry. 

La Guinée est non seulement prise au piège par l’Épidémie des coups d’État militaires, de la violence d’État, de la faiblesse de l’État, mais aussi de la faillite de l’État. 

Compte tenu de la situation actuelle, ce coup d’État militaire s’avère être une intervention grossière et visible d’un clan ethniciste et mafieux soutenu par le système criminel françafrique pour imposer aux guinéens un pouvoir à la solde des puissances néocolonialistes. 

Nous faisons de ce fait face à un désordre permanent dans le pays, transformant le pays en un lieu d’affrontement entre guerrilla. 

Et L’État guinéen ou du moins ce qui en reste est désormais sous contrôle d’un petit clan mafieux, des usuriers négriers au service du système criminel dénommé la françafrique. 

Comment peut-on donc parler d’affaires dans une telle période d’instabilité politique sans précédent? 

Les entreprises françaises  soutenues par l’État français n’ont que faire de la démocratie, de la sécurité ou de la stabilité du pays. 

Habitués à intervenir en Afrique au pris de la subversion, de l’ingérence, de la démocratie, ils ne s’intéressent qu’au pillage systématique des ressources du pays. 

Donc ce rebondissement de l’intérêt de la France pour la Guinée ou les raisons de son engagement sont purement et simplement d’ordre économique et politique.

Car vu l’avancée menaçante de la Chine, la Russie (pour elle) et la montée en puissance des mouvements anti-françafriques, le gouvernement français n’a jamais eu autant besoin de renforcer sa présence en Guinée.  

Il faut noter que pour la France le retour à l’ordre constitutionnel ou l’instauration d’un régime démocratique en Guinée n’est pas une priorité. 

Après avoir perdu le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Centrafrique, l’État français va sans cesse fournir des nouvelles ressources à la junte militaire guinéenne pour lui permettre de perdurer afin d’assurer la continuité  et garantir leurs intérêts. 

La République des troubadours 

Les tirs ciblés auxquels s’adonne Charles Wright, à chacune de ses sorties médiatiques, font inévitablement des victimes. Mais il continue ses mises en scènes catastrophiques puisque protégé au plus haut sommet de l’État. 

La sortie de l’actuel ministre de la justice Charles Wright dans l’affaire de l’évasion de Dadis Camara et certains de ses proches démontre que nous avons en face de nous que des troubadours, souffrant d’une démagogie boueuse. 

Cela démontre qu’en Guinée le mérite, le courage, l’abnégation, le dévouement, même le succès sont fort mal récompensés.

Et c’est pourquoi plus que jamais dans ce pays toutes les positions, toutes les dignités, toutes les distinctions semblent devoir appartenir exclusivement à la servilité, mais aussi et surtout à la médiocrité et l’incompétence. 

La Guinée n’est qu’un État qui ne remplit pas les fonctions régaliennes essentielles en matière d’ordre public, de justice.

Il renvoie donc à l’impossibilité des autorités nationales de garantir le fonctionnement normal des institutions étatiques, le maintien de l’ordre public et de l’État de droit. L’État guinéen est donc par essence le reflet exact de cette définition, donc défaillant.

Un tel État protège ceux qui sont sans compétence, sans aptitudes interpersonnelles, sans humilité, sans conscience de soi, sans vertu, sans intégrité.

Et sans conteste, Mamady Doumbouya est plus que jamais braqué sur le profil de responsable «défiguré» par l’incompétence, l’incrédibilité et la sournoiserie. 

Il faut croire que le pion de la françafrique s’est bien accommodé des troubadours de bas étages qui ont privatisé l’Etat, diabolisé ses institutions et fait de la Guinée «la République des copains et des serials-menteurs».

Aïssatou Chérif Baldé 

Un commentaire

  1. Tant que vous considérez que l’occident est juste, respecte les droits internationaux sur ceci où celà vous vous trompé.
    L’occident suit son intérêt personnel, tant pis pour le reste. À nous africains de prendre conscience de ça, nous réorganiser, se fixer des objectifs pour notre indépendance totale et notre développement durable.
    Mais on ne pas le faire si nous ne choisissons pas nous même nos dirigeants que nous estimons pourront assumer cette responsabilité. L’occident choisit ses pions afin de respecter le plan tracer à la règle. Malheureusement on intrimentalise le peuple faible, ignorant, analphabète par le régionalisme, l’ethnocentrisme et le tribalisme.
    Alors réfléchissons comment changer ça ?
    Comment imposer notre leader à la tête de nos états ?
    À l’image du sénégal, du Ghana, du Botswana etc…..

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