La Guinée, Haïti de l’Afrique de l’Ouest entre gangstérisme d’État et l’anarchie. 

La tentative d’exfiltration de l’ancien président Dadis Camara et certains de ses proches ce week-end met a nu les faiblesses et failles d’un État guinéen défaillant dirigé par des militaires aux intentions morbides. 

On note aussi que la CÉDÉAO, l’Union Africaine bref la fausse communauté internationale et sa justice à géométrie variable semblent avoir pris fait et cause pour la junte militaire guinéenne qui entend désormais s’éterniser au pouvoir sur fond d’un gangstérisme d’État 

En effet, si Alpha Condé pour légitimer son coup d’Etat constitutionnel, avait enjambé plus d’une centaine de tués dont des enfants. 

On constate tristement qu’avec la junte militaire guinéenne, la Guinée sombre lentement, sûrement et dangereusement dans l’anarchie, la violence, le chaos, le gangstérisme et dans ce qu’elle a de plus effroyable. 

Au fait, tous les ingrédients d’un cocktail explosif sont réunis.

Aujourd’hui le pays est hautement militarisé même si après les évènements de ce week-end, des doutes sur une telle militarisation demeurent. Pour l’heure, aucune manifestation de contestation n’est possible dans le pays. 

La fausse Communauté internationale, l’Union européenne en premier chef, observe la situation qui est en train de pourrir. 

La Guinée est devenue le Haïti de l’Afrique de l’Ouest. 

Le régime militaire qui verse dans le fascisme réduit ou obstrue tous les canaux de libre expression et de circulation.

A la suite des événements de ce week-end, il est plus que jamais clair que l’État guinéen n’existe pas et l’armée guinéenne est l’une des causes principales de ce basculement absolu. 

On est dans le gangstérisme d’Etat où l’armée, tout comme les forces de l’ordre sont libres de se comporter en malfaiteurs, des criminels pour tuer et martyriser le peuple. 

L’armée guinéenne tue, oppresse le peuple de Guinée depuis 1958 et nous impose des régimes criminels qui se ressemblent les uns que les autres. 

Notre pays est entre les mains d’un clan de pilleurs, mieux, d’un conglomérat d’intérêts décidé à édifier leur empire sur des champs de ruine. 

On fait face à un fantasme, un complotisme d’un groupe occulte restreint qui se veut “alternatif” agissant dans l’ombre pour accomplir un but machiavélique. 

Et ça ne doit pas changer, car les conspirationnistes en tirent gratification sociale et financière. 

L’image que Conakry a livré au monde entier ce samedi 4 novembre 2023 présente le visage d’une ville vivant au rythme de guérillas urbaines. 

Les énièmes manifestations de seulement qu’une partie des peuples sur fond de divisionnisme ne vont pas changer les plans de ces régimes criminels qui se succèdent à la tête de l’État guinéen. 

Et avec l’actuelle junte militaire dépourvue de moralité, d’intelligence, de compétence et de capacité intellectuelle pour pouvoir administrer une cité, les appels à la raison n’y feront strictement rien. 

Avec elle, il n’y aura ni équilibre, ni stabilité, ni cohésion sociale ni unité dans ce pays. 

La ligne rouge est définitivement franchie, ce week-end. 

En attendant le réveil !

La purge a déjà commencé au sein de l’armée guinéenne épargnant bien évidemment les hauts responsables des événements de ce week-end. 

On annonce la radiation de petits soldats de l’armée et pendant ce temps, le ministre de la Défense nationale guinéenne, le ministre de la justice guinéenne, le chef d’Etat major des forces de défense, pourtant responsables de cette situation sont tout bonnement épargnés.

De qui se moque t-on ? 

L’État d’esprit de cette junte militaire, inefficace, arrogante, corrompue avec une transition indéfinie ne peut pas réformer ou refonder l’État guinéen. 

Et c’est pourquoi les réformes en profondeur annoncées tambour battant le 05 septembre 2021, sont demeurées au stade de bonnes intentions. 

La rupture d’avec une gouvernance par la terreur héritée du régime déchu d’Alpha Condé n’est juste qu’un slogan stérile. 

Mamady Doumbouya nourri au biberon de la gestion des affaires de la cité par la violence et le règne du climat de terreur, démontre l’extraordinaire supercherie politique, dans sa tentative de créer l’illusion d’une rupture totale d’avec son bienfaiteur Alpha Condé, s’agissant de l’approche, la conquête et la gestion du pouvoir d’Etat. 

Ceci dit, toutes ces sorties sur une prétendue volonté de lutter contre la corruption et le détournement des biens n’est qu’une diversion. 

Car les cadres les plus corrompus se trouvent aujourd’hui dans le  cercle restreint de Mamady Doumbouya.

Pour l’instant, les Guinéens lambda, ayant perdu tout espoir d’alternance démocratique, ne cherchent qu’à subsister pour ne pas crever sous le poids de la pauvreté en attendant le réveil. 

On ne le dira jamais assez : seul le peuple de Guinée dans son entièreté peut mettre fin aux dérives et à la folie meurtrière des forces militaires dans ce pays.

Le peuple doit faire preuve d’une détermination résolue pour déboulonner ce système militaire pendant qu’il est temps. Avant qu’il ne soit trop tard. Le temps des discours est révolu.

Aïssatou Chérif Baldé 

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