Guinée/ massacres du 28 septembre 2009, symbole d’un État qui tue et banalise la vie humaine. 

La date du 28 septembre est une date hautement symbolique pour la Guinée et les Guinéens. 

Car c’est cette date qui marque le Non historique au référendum gaulliste en 1958 ouvrant la voie de l’indépendance à la Guinée. 

Mais cette autre date du 28 septembre 2009, reste un jour tragique, symbole des massacres au Stade de Conakry. 

Ces massacres ont fait 157 victimes, plusieurs cas de viols et des centaines de blessés alors qu’une junte militaire dirigeait le pays. 

Et il a fallu attendre 13 ans pour que l’État guinéen piloté par un autre putschiste décide enfin d’ouvrir le procès à Conakry. 

Le procès du massacre du 28 septembre 2009 s’est ouvert donc il y a un an jour pour jour. 

Alors que les audiences doivent reprendre le 3 octobre 2023, quelle suite peut-on donner à ce procès pour rendre enfin justice aux victimes, 14 ans après le massacre du moment où la junte militaire guinéenne continue de tuer aussi des innocents ?

L’ouverture de ce procès devrait  servir de leçon à la junte militaire guinéenne. 

Mais en réalité, l’État guinéen sous le règne de Mamady Doumbouya ne respecte pas la vie humaine. 

L’impunité reste entretenue et garantie par l’État guinéen 

La suppression de la vie humaine par l’actuel pouvoir à Conakry est perçue comme un mal banalisé. On peut tuer à tout moment et à tout âge. 

Depuis le 05 septembre 2021, le gouvernement de transition guinéen a assassiné 30 jeunes adolescents parce qu’ils ont voulu exercer leur droit de manifester contre un régime alimentaire, répressif. 

Plus le temps passe, plus on observe comment à travers le régime militaire guinéen la barbarie, la haine de l’autre  s’habillent des vêtements les plus corrects, des principes les plus édifiants, des idéaux les plus purs ou de la médiocrité la plus crasse.

Et l’on se demande pourquoi l’envie d’instaurer un Etat de droit peut conduire au mépris de la vie, à la barbarie voire à l’ignominie ?

L’attitude des détenteurs du prouve actuel prouve tout simplement que l’État guinéen n’existe pas. C’est une coquille vide, une structure défaillante composée certes de police, d’armée, de gouvernement qui perçoivent des impôts. Mais est cependant incapable de remplir les conditions d’un État au sens politique du terme. 

L’État guinéen, est juste une imposture puisqu’il est depuis 65 ans dans l’impossibilité d’organiser la vie des Guinéens en tenant compte des intérêts particuliers de tous les habitants sans exception et de leur permettre d’avoir un droit au développement qui signifie accès à l’eau, à l’électricité, à l’éducation, à la santé. 

Nous avons plutôt une structure de pouvoir, de relais de pouvoir, des intérêts partisans, ethnicistes, clientélistes et surtout économiques réels imposés à la population comme objectifs politiques. 

Un État réel n’a par exemple pas besoin de force excessive pour faire valoir son autorité. Et par ailleurs, là où la force est employée, l’autorité a toujours échoué.

Ceci dit, lorsqu’un État est capable de tenir compte des intérêts particuliers du peuple, il ne commettra pas de crimes à caractère disproportionné et sélectif. 

Or les crimes du régime militaire guinéen à l’image de son prédécesseur ont un caractère sélectif et disproportionné. 

Pourtant leur crime ne cible que les habitants de la commune de Ratoma qui ont payé un lourd tribut  dans le cadre de la lutte pour l’instauration d’une véritable démocratie en Guinée. 

Et le silence assourdissant de Mamady Doumbouya sur l’assassinat de 30 adolescents fait montre de banalité et déni de justice. 

Ce déni de justice est indéniablement une atteinte au droit fondamental des victimes et ne saurait exister dans un État où le pouvoir exécutif est contrebalancé par une autorité judiciaire indépendante et forte. 

L’attitude de la junte militaire guinéenne en l’occurrence Mamady Doumbouya n’est pas surprenante. Car la Guinée dispose d’un État où la séparation des pouvoirs n’est que de surface. 

En effet c’est un pays où le peuple est méprisé et pris à couteau tiré entre des acteurs étatiques et politiques égocentriques qui se servent du peuple par le biais du mensonge, du chaos, la culture de la haine etc…. 

On cherche souvent des problèmes, les sous-évalue  et on applique ensuite de manière inadéquate les mauvais remèdes. 

Car ouvrir un procès sur les massacres du 28 septembre 2009 pour rendre justice aux victimes et revenir tuer trentes adolescents est une vaste fumisterie, une plaisanterie, un remède inadéquat à l’impunité. 

C’est une manière manipulative, ambiguë et ambivalente de torpiller l’aspiration au changement, de vouloir priver au peuple de sa capacité d’agir mais aussi de sa façon de penser et de juger. 

Et avec un tel peuple on croit pouvoir faire ce que l’on veut.

Sauf que l’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya semble se tromper de pays. 

La Guinée de septembre 1958, de 2007, de 2009, de 2023 c’est celle qui se lève, qui conteste, qui refuse la soumission, le joug du colonialisme, de l’impérialisme. 

Et elle va retrouver son élan 

afin de pouvoir dire non  aux présidents despotes, médiocres, qui surfent sur le divisionnisme, l’ethnisme politique pour que vive la Guinée éternelle. 

Aïssatou Chérif Baldé 

Un commentaire

  1. Je vais juste dire que ça soit l’un ou l’autre, rien ne va changer; Car ce choix sera basé sur la politique et c’est des gens viendront défendre leur intérêt personnel.
    Ce pendant, actuellement le pays est en pleine crise sociale, économique, gouvernance et politique.
    En ce qui concerne le cas de massacres de 28 septembre 2009; plusieurs bourreau restent non inquiétés, des civils et des militaires. Ils ont été cités (Isto keira, Papa koly, sekouba Konaté) etc….

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