Niger/ le parlement de la Cédéao demande la levée des sanctions imposées au pays 

Et au même moment à Niamey, les militaires nigériens déroulent leur programme et multiplient leur offensive diplomatique afin de renforcer le camp des opposants à une intervention militaire au Niger.

Présence d’une délégation des militaires nigériens à Conakry 

Après avoir procédé à la nomination d’un premier ministre chef de gouvernement au grand dam du front pro-guerre de la CEDEAO (Sénégal, Côte d’Ivoire, Nigeria, Bénin) soutenu par la France. 

Une délégation des militaires nigériens a été reçue ce samedi 12 août à Conakry par les autorités militaires guinéennes, auxquelles elle a demandé « un soutien renforcé pour affronter les défis à venir », a rapporté la chaîne de télévision publique guinéenne. 

Le colonel Mamadi Doumbouya, dont le régime est également issu d’un coup d’Etat militaire, approuvé par le gouvernement français, s’est entretenu ce samedi 12 août à Conakry avec la délégation nigérienne conduite par le général Moussa Salaou Armouring. 

Quitte à savoir, si l’ancien légionnaire français, va apporter son soutien aux militaires nigériens 

Le parlement de la Cédéao demande la levée des sanctions 

Le Parlement de la Cédéao qui n’a pas été saisi par les chefs d’États membres de l’organisation ayant décidé d’intervenir militairement au Niger, demande la levée des « sanctions inhumaines », et s’oppose à une intervention militaire et privilégie une solution négociée. 

Réunis en session extraordinaire virtuelle sur la situation politique au Niger ce samedi 12 août 2023, les députés de la Cédéao se sont prononcés en faveur du dialogue et contre toute intervention militaire dans le pays. 

C’est la première session que consacre le Parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sur le Niger. 

Et juste deux jours après le second Sommet des chefs d’Etat de l’organisation régionale qui a retenu, comme option, l’intervention militaire tout en restant favorable à une issue pacifique de la situation que traverse le pays.

De manière générale, les députés qui se sont prononcés contre une action militaire au Niger ont mis en avant les risques pour le pays mais aussi les conséquences sécuritaires pour l’ensemble de la région.

De leur côté, les quelques députés qui se prononcés en faveur de cette option envisagée par les chefs d’Etat, avec à leur tête le Président Sidie Mohamed Tunis, ont, quant à eux, attiré l’attention de la plénière sur le fait que le parlement, en tant qu’institution de la Cédéao, ne doit pas aller à l’encontre des décisions prises par l’organisation régionales ouest-africaine contre le Niger. 

Présence d’une délégation de religieux nigérians au Niger 

Au lendemain de la visite d’une délégation de religieux en provenance du Nigeria voisin, le régime militaire nigérien s’est dit ouvert à une résolution de la crise par la voie diplomatique, a rapporté dimanche 13 août le chef de la délégation de religieux nigérians, au lendemain de sa visite effectuée à Niamey.

Selon quelques indiscrétions, le général Abdourahamane Tiani, au pouvoir après le coup d’Etat du 26 juillet, « a déclaré que sa porte était ouverte pour explorer la voie de la diplomatie et de la paix afin de résoudre » la crise, a affirmé dans un communiqué le Sheikh Bala Lau à la tête de cette mission de médiation, menée avec l’accord du président du Nigeria Bola Tinubu.

Le tout nouveau Premier ministre de la République, Ali Mahamane Lamine Zeine, a déclaré que le général Tchiani avait donné son feu vert aux pourparlers avec la CEDEAO et était optimiste quant à la tenue des pourparlers avec la CEDEAO dans les prochains jours.

Poursuite judiciaire contre l’ancien président Bazoum 

Selon les dernières Nouvelles en provenance du Niger qui ne semble être du goût de la Cédéao, le régime militaire du Niger dans communiqué lu à la télévision nationale a décidé de traduire en justice le Président déchu Bazoum pour “haute trahison”. L’armée affirme détenir des preuves contre Bazoum et ses “complices locaux et étrangers”. Bazoum demeure en résidence surveillée.

Des preuves qui selon certaines indiscrétions ont poussé les États-Unis à refroidir son allure va-t-en-guerre, souhaitée par la France. 

Rappel de l’ambassadeur du Niger à Abidjan 

Dans un communiqué  rendu public ce lundi, le CNSP  a annoncé sa décision de rappeler l’ambassadeur du Niger à Abidjan “pour consultation”. Selon le porte-parole de la junte, le colonel-major Adamou Abdrahamane, cette décision fait suite aux propos tenus par le président ivoirien Alassane Ouattara, le préfet-sident français, à l’issue du sommet de la CEDEAO du 10 août dernier et que les nouvelles autorités ont qualifié comme  « apologie de l’action armée » contre le Niger.

Aïssatou Chérif Baldé 

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