Et si la classe dirigeante guinéenne refusait le développement? 

Le niveau de développement socio-économique des États africains a beaucoup changé. 

On observe des avancées remarquables dans beaucoup de domaines sur le continent africain. 

Et c’est pourquoi les théories selon lesquelles l’Afrique refusait le développement, c’est-à-dire les mythes négatifs traitant l’africain d’anachronique, de désordonné, ne se justifient plus sur le terrain. 

Il suffit de jeter un regard sur le progrès socio-économique dans des pays comme le Rwanda, Ghana, le Nigeria, l’Éthiopie, la Zambie, le Kenya, la Namibie pour le comprendre. 

Mais il existe aussi beaucoup de grands malades économiques sur le continent africain. 

La Guinée sans se baser sur des réflexions pré-forgées et prêt-à-penser figure sur la liste de ces pays économiquement, politiquement malade. 

L’image de précarité et de la misère voulue et entretenue depuis six décennies d’indépendance par un pouvoir oligarchique, tenu par des acteurs étatiques dépourvus d’ambition et d’intérêt pour le développement du pays illustre en effet que sur le continent africain, il reste beaucoup à faire. 

L’élite guinéenne a depuis six décennies décidé d’engager le pays dans un obscur processus de développement. 

Et l’attitude de cette élite ambivalente, anachronique tolérée par le peuple de Guinée est une preuve palpable qu’elle est opposée manifestement au développement du pays. 

Ainsi l’élite dirigeante guinéenne refuse le progrès au profit d’un système néo-patrimonialiste, ne profitant qu’à un petit groupe de privilégiés politiques qui, après six décennies d’indépendance est incapable d’élaborer un projet de société clairement compris par la population guinéenne au sens large. 

Son seul objectif est de pérenniser la pauvreté des peuples. Et seuls les tenants du pouvoir doivent profiter d’un tel système. 

Complaisance du peuple comme facteur de blocage du changement

Le peuple de Guinée de son par manque de rigueur, d’exigence face à une classe politique ethniciste, corrompue habituée des combines, d’arrangements éphémères, de ruses, de compromissions sans aucune possibilité de progrès pour le pays contribue au blocage du changement réel. 

Certes l’analphabétisme est un facteur qui favorise la complaisance du peuple face à une élite allergique au progrès.

Et on sait qu’il entrave aussi à l’avènement du progrès d’une société. 

Mais il n’est pas aussi déterminant, car c’est pas , parce qu’on ne peut pas voir la vérité à travers l’écriture, que l’on ne serait pas en mesure de la contempler à travers les contours d’une certaine image. 

L’union sacrée des peuples, une impérieuse nécessité 

Et seul de l’union sacrée du peuple pourra naître la liberté dans la fraternité et germera de son immense avenir pour lui, une Guinée forte, épanouie, démocratique et digne. 

Et une telle élite à l’image de la junte militaire guinéenne au pouvoir depuis le 05 septembre 2021, avec son pouvoir hégémonique, ethniciste dominant ne veut pas voir une telle union des peuples.

Pour se pérenniser au pouvoir, elle doit continuer de faire de nos différences un problème pour empêcher l’éveil des consciences. 

C’est pour cela que son pouvoir tourne autour de l’ethnicité, la sauvegarde des intérêts claniques, égoïstes et égotiques. 

Cette politique suicidaire lui permet de gaspiller, voler les ressources du pays, de saboter tout ce qui doit fonctionner durablement dans le pays tels que l’accès à l’eau, à l’électricité, un système de santé fiable, une éducation de qualité accessible à tous au profit du plus grand nombre. 

Or, supporter ces personnes qui détestent la cohérence, la transparence, la rigueur préférant systématiquement le bricolage, l’amateurisme, l’improvisation, le hasard; c’est sans doute servir en somme de paravent au refus du progrès.

Et c’est surtout permettre à la Guinée de sombrer définitivement à force de médiocrité. 

Car ce pays si potentiellement riche, manque pourtant aujourd’hui de tout. Et il n’y a presque plus d’enthousiasme créateur. 

C’est comme si tout lui échappait de plus en plus, que la junte militaire guinéenne, déboussolée, l’opposition politique essoufflée sont plus préoccupés par les problèmes du quotidien que par une action et une vision qui permettraient au peuple d’assurer la plénitude de son destin et de sa dignité. 

Le sort du pays doit pas dépendre des autres 

Et pour l’heure, le sort de ce pays dépend des autres, c’est-à-dire les interventions économiques, financières qu’elle dilapidé sans cesse. 

Or personne ne viendra développer ce pays à la place du  peuple de Guinée et aucun pays ne peut assurer son avenir dans de telles conditions. 

À ce titre, il est temps que cette génération objectivement privée d’avenir qui meurt en méditerranée, dans le Sahel, ou subit les contraintes de l’immigration mortelle dans les pays occidentaux, commence à travailler à l’effondrement de ce système néopatrimonial et à l’avènement d’une Guinée large, forte et digne. 

À défaut, la Guinée restera une sorte de cul-de-sac, de terminus de voie de garage où aucun espoir de mobilité ascendante n’est permis. 

Et pour le moment les putschistes avec leur transition politique trompe l’œil, contribue d’ores et déjà à la dégradation, à la détérioration, à l’inertie et à la stagnation du progrès économique et social et à l’unité des peuples. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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