Et c’était une question de temps, pour que ces africains défendent publiquement à visage découvert la politique d’asservissement dénommée françafrique.
Car à travers l’aliénation, qui assure une domination des esprits dont les effets restent, même quand on est physiquement parti, ce système néocolonialiste peut compter sur les aliénés mentaux.
Et pour atteindre ce résultat actuel, il leur à suffi d’aliéner l’élite, user de la peur sur le politique et de la flatterie envers l’intellectuel.
Mais il fallait aussi et surtout créer une forte défiance entre ces deux composantes de l’élite.
Paradoxalement, ces aliénés africains ne soutiennent pas la politique française de l’Afrique, parce qu’ils sont opposés aux coups d’État militaires à répétition en Afrique de l’ouest qui constituent un recul démocratique, une situation hors norme.
Car beaucoup parmis ces gens soutiennent les régimes les plus despotiques de la sous-région ouest-africaine.
Mais ils le font parce qu’ils croient que le destin de l’Afrique se dessine en France.
Il revient donc au président français d’ organiser le cénacle messianique.
Le plus important pour ces africains répartis en Françafrique intellectuelle et en Françafrique satrapique que ce soit la France, encore la France, toujours la France dans le rôle du commandeur.
Pour le bénéfice de qui ?
Et ils affichent par ailleurs leur soutien aux dérives dictatoriales de Macky Sall au Sénégal, de Mamady Doumbouya en Guinée, d’ Alhassane Ouattara en Côte d’Ivoire, de Mahamat Deby au Tchad.
Parmi ceux qui perpétuent la domination du maître après lui, se trouvent plusieurs jeunes ayant traversé la méditerranée pour se retrouver chez le maître.
Là on se pose la question de savoir, si le maître les aime tant pourquoi leur a-t-il fermé ses frontières?
Et pourquoi subissent t-ils au quotidien la discrimination, le racisme mélanophobe sur le sol de leur maître?
Pourquoi si leur maître est un défenseur des droits de l’homme et des peuples soutiendrait-il des coups d’Etat militaires en Guinée, au Tchad, des putschs constitutionnels en Côte d’Ivoire, au Togo, au Bénin, au Gabon, au Congo-Brazzaville, au Cameroun, le génocide rwandais de 1994 ?
Pourquoi en 1997 l’État français qui refuse de quitter l’Afrique a- t-il évincé Pascal Lissouba, président démocratiquement élu pour le faire remplacer par Denis Sassou N’Guesso ?
Et pourquoi leur maître a-t-il assassiné Kadhafi, transformant ce pays en lambeau et en déstabilisant toute la zone sahélienne de l’Afrique ?
Pourquoi le nouvel empereur du colonialisme français Emmanuel Macron qui parle tant d’Etat de droit et de démocratie et se défend très souvent de ne pas vouloir porter le passé colonial de son pays en Afrique ne met pas fin aux accords coloniaux imposés par Charles De Gaulle aux colonies françaises?
Car ce sont ces accords répartis en 11 points qui donnent encore aujourd’hui le droit à Emmanuel Macron de choisir le bon ou mauvais coup d’État militaire, le bon ou le mauvais putsch constitutionnel en Afrique.
Ces accords permettent à l’État français de continuer à contrôler les territoires africains dans de nombreux domaines, tels que militaire, politique, mais aussi et surtout économique.
Que dit le pacte colonial imposé aux États africains au début des années 60 par la France ?
Ces accords stipulent ceci:
1- Les États nouvellement indépendants doivent rembourser le coût des infrastructures construites par la France pendant la colonisation.
2- Les pays africains doivent déposer leurs réserves financières auprès de la Banque de France. Ainsi, la France « garde » les réserves financières de ces colonies exceptés la Guinée depuis 1961.
3- La France a le premier droit d’achat des ressources naturelles de la terre de ses ex-colonies. Ce n’est qu’après que la France ait dit: « Je ne suis pas intéressé », que les pays africains sont autorisés à chercher d’autres partenaires.
4- Dans l’attribution des marchés publics, les entreprises françaises ont la priorité sur l’attribution. Même si les pays africains peuvent obtenir un meilleur rapport qualité-prix ailleurs. En conséquence, dans la plupart des colonies françaises, tous les leviers économiques des pays sont entre les mains des expatriés français. C’est le cas de la Côte d’Ivoire et du Sénégal.
5- Les « accords de défense » attachés au pacte colonial, les Africains doivent envoyer leurs officiers supérieurs en formation en France.
6- En vertu de ce qu’on appelle « les accords de défense » attachés au pacte colonial, la France a le droit d’intervenir militairement dans les pays africains, et aussi de stationner des troupes en permanence dans les bases et installations militaires, entièrement gérées par les Français. D’où la présence de bases militaires dans les colonies françaises, sans l’avale des peuples.
7- L’obligation de faire du français la langue officielle du pays et la langue pour l’éducation. D’où la création de l’instrument néocolonialiste dénommé la Francophonie.
8- L’obligation d’utiliser le franc CFA (franc des colonies françaises d’Afrique.
9- L’obligation d’envoyer en France, un bilan annuel et un rapport d’État des réserves.
10- Renoncer à toute alliance militaire avec d’autres pays, sauf autorisation de la France
11- L’obligation de s’allier avec la France en cas de guerre ou de crise mondiale.
Ces accords appelés aussi pacte colonial enseigné à la faculté des sciences politiques de l’université de Hambourg ne font pas l’objet de débat dans les colonies françaises.
Et pourtant ces accords sont, aux yeux du président français Emmanuel Macron, encore valables.
C’est pourquoi, il ne peut plus tolérer que le Niger entre aussi dans le camp des désobéisseurs à l’image du Mali, du Burkina-Faso.
Il l’a fait savoir en ces termes « il ne tolérera aucune attaque contre la France et ses intérêts ».
Et ces intérêts sont énormes au Niger, car la société d’exploitation de l’uranium du Niger est détenue à 63,52 % par Orano, à 33,35 % par SOMAPIN et L’Etat du Niger et 3,13% par KHNP.
Dans le nord du Niger, Orano exploité donc depuis un demi-siècle deux mines d’uranium: la Somaïr (Société des mines de l’Aïr) et la Compagnie des mines d’Akokan (Cominak). La première va poursuivre ses activités jusqu’en 2040 en vertu d’un accord entre le groupe et le gouvernement nigérien datant de mai dernier.
« L’uranium en provenance du Niger couvre moins de 10% de l’uranium utilisé dans les centrales nucléaires françaises » a précisé la multinationale française.
Pendant ce temps plus de 80% de la population du Niger n’a pas accès à l’électricité.
Malgré tout, ces africains se bousculent pour être l’allié, « la voix de son maître » et participent à la fragilisation des régimes politiques avec des présidents désobéisseurs, que le maître met à mal depuis l’indépendance par des coups d’états, des assassinats de leaders…
Ils cautionnent cette idée de l’Occident dénoncée par Césaire sur l’incapacité de l’Afrique à avoir puissance sur son propre destin, ils sont le cheval de Troie de l’ancien maître.
Ces africains, comme Mahamat Déby, Macky Sall ayant brocardé le peuple, ils partent chez le maître, chercher le chemin du salut.
Pour étouffer les échecs du maître sur le continent, ils diabolisent la Russie, la Chine qui pourtant coopèrent avec leur maître.
Ceci prouve que nous sommes loin de sortir de l’auberge, nous sommes dans la postcolonie, et c’est une période de fragilité qui pèse encore après le trauma colonial.
Aïssatou Chérif Baldé
C’est très choquant les accords pareil. Voilà pourquoi l’Afrique francophone ne se développe pas.