Fin de la mission de l’ONU au  Mali(Minusma):un divorce inévitable. 

Après plusieurs mois de tractations diplomatiques, le divorce entre l’État malien et la force militaire onusienne( Minusma) est enfin devenu réalité. 

Le Conseil de sécurité de l’ONU a notamment répondu favorablement à la demande de l’État malien. Il a mis un terme immédiat, ce vendredi 30 juin, à la mission de maintien de la paix des Casques bleus au Mali, et ce retrait était réclamé par Bamako depuis des mois. 

Et c’est suite à un vote au sein du Conseil de sécurité tenu ce 30 juin, que la mission de maintien de la paix de l’Onu au Mali devra s’achever d’ici la fin de l’année. 

La MINUSMA commencera à plier bagage à partir du 1er juillet 2023 et est tenue obligée de cesser immédiatement ses opérations sur le territoire malien, et de procéder au transfert de ses tâches, ainsi que son retrait ordonné et sûr de son personnel d’ici le 31 décembre. 

Elle officialise ainsi la fin de sa mission déployée depuis 2013 pour appuyer le processus politique dans ce pays et protéger les civils.

Il faut rappeler que le Conseil de sécurité de l’Onu a voté ce 30 juin à l’unanimité la fin de la mission de maintien de la paix de l’onu au Mali. 

« Il a été décidé de mettre fin au mandat de la MINUSMA en vertu de la résolution 2640 (2022) à compter du 30 juin 2023 », indique la résolution.

Le processus du retrait du Mali de la Minusma en étroite collaboration avec le gouvernement de transition malien devrait donc s’achever d’ici le 31 décembre 2023. 

Un échec cuisant au Mali

Présente au Mali depuis 2013 et composée de 11 700 militaires et 1 600 policiers envoyés par plus de 55 pays, la Minusma avait pour mission de protéger les populations, empêcher le retour d’éléments armés dans leurs bastions et soutenir le rétablissement de l’autorité de l’État à travers le territoire.

Or malgré cette présence de ces 11 700 militaires, les casques bleus n’ont pas pu atteindre cet objectif, car la situation sécuritaire du Mali s’est dégradée au fil des années suivis de coups d’Etats militaires cycliques, d’attaques djihadistes et le contrôle d’une grande partie du territoire malien par les mouvements djihadistes. 

Elle a donc lamentablement échoué dans la réalisation de son mandat. 

Des divergences persistentes

Il faut surtout noter que ces divergences apparues ces derniers mois entre le gouvernement de transition malien et la Minusma existaient déjà en coulisse entre le régime déchu de l’ancien président IBK et la mission onusienne. 

Mais il a fallu l’arrivée du président Assimi Goita au pouvoir pour que ces divergences soient connues publiquement. 

Car les nouveaux dirigeants ont à travers le ministre des affaires étrangères Abdoulaye Diop ouvertement fustigé à plusieurs reprises l’ »inefficacité » de la Minusma. Pour les autorités maliennes, elle a été incapable « d’apporter les réponses adéquates à la situation sécuritaire au Mali. 

Abdoulaye Diop, considère que les « perspectives de maintien » de la Minusma « ne répondent pas aux impératifs de sécurité des Maliennes et des Maliens. 

Et les autorités maliennes ont surtout accusé la Minusma d’ingérence dans les affaires internes du pays. Mais les groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger défendent au contraire son action. 

Quant au Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), regroupant ces principaux groupes, a estimé que le départ de la force onusienne serait « un coup fatal porté délibérément contre l’Accord pour la paix ».

De toute évidence, les autorités maliennes conscientes de cette situation sécuritaire complexe peut compter sur le soutien de Moscou dans son combat pour la sécurisation de son vaste territoire. 

Et il est surtout temps que les États africains assument l’entière responsabilité et le rôle moteur dans la stabilisation de leur territoire.

Car les missions onusiennes en Afrique ont toujours été un échec, sa présence à l’est de la République démocratique du Congo, au Soudan du Sud en est un exemple illustratif.  

Et présente au Mali depuis 2013, et malgré le déploiement de plus de 12.000 soldats à ce jour et un budget annuel de 1,26 milliard de dollars, son impuissance devenait de plus en plus pesante. 

Aissatou Cherif Balde 

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