Sénégal: Macky Sall ne suivra pas les pas d’Alpha Condé. 

C’est dans un discours à la nation tant attendu ce lundi 03 juillet 2023 et sur fond de tensions politiques que Macky Sall a levé le suspens sur un éventuel renouvellement de son mandat présidentiel. 

Lors de son allocution à la nation ce lundi 3 juillet 2023, le président Macky Sall a mis clairement un terme à la discussion autour de son envie de vouloir briguer un troisième mandat. 

Le président sénégalais dira dans son discours que malgré le soutien populaire de 500 maires sur 601 à sa candidature aux élections présidentielles de 2024, celui de sa coalition politique, de la diaspora sénégalaise, il ne se laissera pas emporter par la tempête des troisièmes mandats. 

Le Pdt Macky Sall ne veut donc pas emboîter le pas de l’ancien président guinéen Alpha Condé, de l’actuel président ivoirien Alhassane Ouattara. 

Il refuse de tripatouiller la Constitution sénégalaise, d’user des manœuvres antidémocratiques qui ont détruit à petits feux le peu dont la Guinée pouvait se glorifier dans une Afrique peu regardante sur ce que la démocratie veut dire.

Macky Sall conscient du danger d’un éventuel troisième mandat pour son pays, qui consiste à instrumentaliser la constitution pour une mauvaise cause, pour faire prévaloir des intérêts partisans et individuels et pour le seul bénéfice de ses auteurs, à fait preuve de responsabilité et de grandeur. 

En effet, briguer un troisième mandat sur fond d’un tripatouillage constitutionnel consiste à faire évoluer la constitution pour l’adapter à des besoins contingents; c’est faire sortir la Constitution de sa finalité fondatrice qui est d’être un instrument de régulation au service des populations. 

La constitution est ainsi instrumentalisée pour une cause inavouée, celle de vouloir faire prévaloir des intérêts partisans et individuels et pour le seul bénéfice de ses auteurs.

Cette pratique devenue aujourd’hui sous le regard indifférent des chancelleries occidentales, donneurs de leçons, l’instrument des autocrates africains tels que Ouattara, Ali Bongo, Mahamat Deby, Faure Eyadema, Patrice Talon, Denis Sassou Nguesso, a pourtant révélé que ces situations participent, sans conteste, à l’affaiblissement de la démocratie et de l’état de droit; elles peuvent durer le temps de l’instant mais elles ne survivent jamais au delà de ce que la volonté populaire réprouve.

La Guinée sous le régime d’Alpha Condé peut être cité à titre illustratif. En prenant l’initiative inopportune de modifier la constitution au terme de son second et dernier mandat,  Alpha Condé s’est vu à travers un coup d’Etat militaire évincé du pouvoir, le 05 septembre 2021 conduisant le pays dans une impasse politique presque sans issue. 

Et Macky Sall l’ayant compris, refuse de passer à côté de l’histoire, de faire sombrer le Sénégal à l’image de tous les présidents dévots, tels que Paul Biya (Cameroun), Ali Bongo (Gabon), Sassou N’Guesso (Congo Brazzaville), Idriss Deby (Tchad), Abdel Fattah al-Sissi (Egypte), Faure Gnassingbe (Togo), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire) , ou Patrice Talon du Bénin. 

Il sait aussi que le Sénégal n’est pas la Côte d’Ivoire ou la Guinée. C’est un pays qui a la chance d’avoir une jeunesse unie et soudée autour d’un même idéal. C’est impossible de faire usage de la stratégie du luron et du despote, comme c’est fut le cas ailleurs en Guinée ou en Côte d’Ivoire, où ils font usage de l’onction du peuple pour mieux le martyriser. 

Car avec cette méthode le despote détruit et saccage tout sur son passage pour un prétendu bien être du peuple souverain qui l’aurait mandaté. 

Et Macky sait aussi que les sénégalais, dans leur majorité, sont avertis et sont capables comme ils l’ont prouvé ces dernières semaines, le moment venu, se dresser comme une seule femme ou un seul homme pour démystifier et barrer la route à un sordide dessein auquel il voudra  condamner son pays.

La jeunesse sénégalaise est surtout déterminée à en découdre avec toutes formes de velléités révisionnistes. Et cela illustre parfaitement aujourd’hui, la maturité de ce peuple qui entend ainsi et enfin reprendre son destin en main. 

Et tant mieux. 

Pourvu qu’il ne fasse pas un revirement à la Alhassane Ouattara. 

Aïssatou Chérif Baldé 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *