Guinée/Mamady Doumbouya triomphalement acceuilli à Kankan?

Mamady Doumbouya, président de la transition guinéenne va célébrer la fête de Tabaski dans sa ville natale Kankan, réputée être le fief traditionnel de l’ancien président déchu Alpha Condé.

Selon les images relayées par le bureau de presse du président Doumbouya, il est arrivé hier mardi à Kankan et il fut acceuilli triomphalement.  Les habitants de cette ville ont pourtant toujours fait allégeance au RPG de l’ancien président Alpha Condé. 

Cette visite à l’Intérieur du pays n’est pas la première, puisqu’il a depuis son coup d’État militaire du 05 septembre visité les capitales des trois autres régions de la Guinée notamment la Basse-Côte , la Guinée Forestière et la Moyenne Guinée.

Ceci dit la ville de Kankan considérée comme fief traditionnel du RPG-arc-en-ciel a-t-elle déjà tourné le dos à l’ancien président Alpha Condé en exil forcé? 

Selon les images relayées par le bureau de presse de la présidence de la République, on a comme l’impression que les habitants de Kankan qui fut récemment le théâtre d’affrontements suite à des séries de manifestations liées au manque d’électricité a tourné la page du président Alpha Condé. 

Une attitude peut surprenante du moment où en Guinée, l’élite africaine verse depuis toujours dans la fabrication des divisions et des luttes ethnicistes, dans la patrimonialisation de l’Etat avec ses conséquences népotiques, clientélistes, corruptives à grande échelle. 

Et la junte militaire a compris aussi que faire de la politique en Guinée rime avec l’intérêt pécuniaire. Les guinéens n’entrent pas en politique par conviction ou à cause d’un ideal.

Entourée d’anciens dignitaires du régime déchu, la junte militaire guinéenne a compris comment entretenir la politique du ventre pour conquérir un nouvel électorat. 

Elle sait que pour conquérir un nouvel électorat à Kankan  maintenir celui existant, il suffit d’avoir ces secrets suivants dans leur sac:

1- Distribuer des vivres et faire des dons aux populations dans les périodes de campagnes électorales;

2- Faire des distributions d’argent en espèces pour acheter des voix, la conscience lors des campagnes électorales, des réceptions du président;

3- Organiser des tournois sportifs dotés d’un prix au nom du candidat. 

4- Donner de l’argent en espèces aux populations en cas de sinistres et précisez aux populations que ce don viendrait des  poches du président.

5- recruter des jeunes au chômage et les transformer en des caisses de résonance ou de petits flatteurs, oisifs qui passent leur temps à faire des louanges des cadre, des ministres et du président sur fond de manipulation de l’opinion publique sans arrêt;

6- S’entourer d’enfants des anciens tortionnaires et d’une diaspora avec pour la plupart dotés de diplômes falsifiés. 

7- Enfin pousser ceux qui sont à la recherche d’un décret à envoyer une délégation de leur village auprès du chef de la junte, grand chef d’œuvre de la fausse refondation pour lui rappeler que tout le village, toute la ville et commune le soutiennent et que la meilleure manière de les remercier est de nommer un des leurs dans le Gouvernement.

Alors il n’est pas étonnant que la junte militaire guinéenne au pouvoir depuis bientôt deux ans avec une parfaite maîtrise de ces secrets et code de conduite politique pour les nuls soit acceuillie triomphalement à Kankan. 

La politique en Guinée étant devenue la voie la plus facile pour s’enrichir rapidement. 

Il suffit d’une nomination dans un cabinet et la vie prend une autre tournure. 

Belles voitures, sorties en restaurants chics, belles maisons, costumes italiens, belles femmes, billets d’avion, comptes bancaires garnis, etc…

La progression est tellement fulgurante que tous les jeunes guinéens se ruent vers la politique. 

Les anciens vigils en France opposés au régime d’Alpha Condé, ou les petits monstres des réseaux devenus célèbres grâce aux sorties rocambolesques, éhontées sur les réseaux sociaux, et nommés par Mamady Doumbouya en sont des exemples illustratifs.

Doit-on en rire ou pleurer ? 

Aissatou Cherif Balde 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *