Guinée:La junte militaire guinéenne tente-elle d’écraser dans l’œuf la liberté de presse?

 « La liberté de la presse, le droit de dire et d’imprimer ce que nous pensons est le droit de tout homme libre, dont on ne saurait le priver sans exercer la tyrannie la plus odieuse» 

Depuis quelques jours, on a comme l’impression que la junte militaire guinéenne est plutôt déterminée à verrouiller les médias privés guinéens.

Les associations de presse guinéennes parlent de censure 

Elles sont montées jeudi 18 mai au créneau pour dénoncer la censure des médias privés en Guinée. 

Ces organisations de presse accusent la junte au pouvoir de censure, et dénoncent la restriction et le blocage de l’accès à des sites d’information et des réseaux sociaux populaires tels que Facebook ou encore Whatsapp, dans un contexte politique instable.

Et elles ont aussi dénoncé une descente effectuée mercredi par des gendarmes chez Afric Vision à Conakry et la saisie des émetteurs de deux radios du groupe de presse.

La Direction Générale du Groupe Fréquence Médias (GFM), a fait aujourd’hui un communiqué de presse relatif au constat de brouillage de la fréquence de FIM FM 95.3.

Selon la direction générale de ce groupe de media privé, elle constate avec regret, que la radio FIM FM 95.3, a été victime d’une opération de brouillage de ses ondes dans le Grand Conakry, dans la matinée du vendredi, 19 mai 2023, précisément dès le démarrage de l’émission ‘’Mirador’’. 

Toujours selon elle, ce constat a finalement été confirmé par la Direction Générale du Groupe Fréquence Médias, et  par leurs équipes techniques ». 

 « Dans son communiqué de presse, la Direction Générale du Groupe Fréquence Médias (GFM) dénonce et condamne cette situation qu’elle juge illégale et liberticide ». 

Globalement , toutes les organisations de presse, représentants de télévisions, de radios,de journaux et sites d’informations privés, ont aussi fustigé dans un communiqué de presse « des actions liberticides engagées par l’Autorité de régulation des postes et télécommunications contre les médias guinéens » dirigé par un proche du chef de la junte militaire guinéenne. 

Elles « condamnent cette censure, qu’elles qualifient de recul de la démocratie ». Pour marquer leur indignation, elles annoncent leur décision de ne plus participer à la semaine, en cours, des métiers de l’information et de la communication organisée par le gouvernement militaire. 

Réaction du gouvernement militaire

Face au communiqué de presse des organisations de la presse guinéenne, la réaction du régime militaire ne s’est pas fait attendre. 

Le porte-parole du gouvernement de transition et ministre des Télécommunications, Ousmane Gaoual Diallo, ancien membre du bureau politique national de L’UFDG a nié en bloc toute implication des autorités. 

Selon le porte-parole  du gouvernement, il s’agit d’une panne technique qui se produit partout. Si le gouvernement décide de bloquer l’accès à internet, il le fera et en assumera les conséquences. Cependant, ce n’est pas le cas », a-t-il dit hier. 

Mais il a aussi prévenu que tout média qui troublera la paix sociale « sera fermé sans hésitation ». 

Des arguments très peu convaincants

Car non seulement l’inaccessibilité à internet est intervenue le soir du mercredi 17 mai 2023, date prévue pour les manifestations des forces vives guinéennes après celle du 10 mai qui a coûté la vie à 7 jeunes. 

Mais les internautes guinéens se plaignent depuis mercredi de l’inaccessibilité sans VPN aux sites d’information ou à des réseaux sociaux comme Facebook, WhatsApp, Instagram ou TikTok. 

Mieux, ces problèmes ont été confirmés par le service de surveillance d’internet NetBlocks. Dans son rapport du mercredi 17 mai 2023, ce moniteur mondial d’internet travaillant à l’intersection des droits numériques, de la cybersécurité et de la gouvernance de l’Internet a affirmé que ces restrictions sont l’œuvre des autorités guinéennes.

Dans ce cas, l’on se demande pourquoi le gouvernement de transition guinéen à travers son porte-parole n’assume pas donc ces restrictions digne d’un régime autoritaire à l’image de celui du PDG-RDA qu’à connu la Guinée de 1958 à 1984. 

Ces dérives autoritaires prouvent ici à suffisance que le choix de l’actuel chef de L’ARTP n’est pas fortuit. Il a été sans doute choisi dans le but d’accomplir la  mission du chef de la junte militaire aux allures tyranniques, consistant à étouffer dans l’œuf toutes les organisations médiatiques et groupes de médias indépendants afin de se contenter des médias de caricatures.

La liberté de la presse demeure la pierre angulaire de la démocratie. Sa sauvegarde est donc d’une impérieuse nécessité.

« Soutenons la liberté de la presse, c’est la base de toutes les autres libertés, c’est par là qu’on s’éclaire mutuellement ». 

AISSATOU CHERIF BALDE

Un commentaire

  1. Wallahi les guinéens sont coupés des nouvelles du monde par manque d’Internet depuis le mercredi 17 mai 2023. La France est Complice de soutenir un régime militaire Satan pour la majorité des guinéens. Vos écrits nous ragaillardi et nous aident à comprendre le mauvais caractère des hommes qui composent la junte militaire. Allah les chati…….

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