On croyait que le temps de l’enfumage, de la distraction était terminé. Et qu’il appartiendrait désormais depuis le 05 septembre 2021 au passé. Car Alpha Condé aimait distraire les guinéens avec des sujets futiles pour occuper et distraire l’opinion publique.
Vu sous un autre angle, on peut bien l’admettre. Maintenant les choses se passent comme suit.
Les nouveaux acteurs du cinéma de l’État guinéen déblatèrent tout ce qui leur passe par la tête, du moment que ça peut les arranger, sans le moindre souci pour la véracité ou la fausseté de ce qu’ils assertent.
Ils déconnent joyeusement, et pour ce faire ils disposent de multiples stratégies: noyage de poisson, bien évidemment enfumage, changement de sujet pour distraire et occuper les gens, obscurantisme, discours creux, foutage de gueule.
Sinon Mamady Doumbouya et d’autres membres du gouvernement de transition guinéen n’ont aucune raison fondée et crédible pour s’attaquer à un féticheur.
C’est pourquoi tout semble bien s’agir d’une comédie grotesque due au fait que ce gouvernement de transition a de plus en plus besoin d’inventer des arguments pour distraire l’opinion publique, pour cacher ses échecs, ses tueries insensées, sa politique ethniciste de domination et ses magouilles.
On sait pertinemment que vouloir arrêter un féticheur pour avoir prédit la chute du président de transition Mamady Doumbouya, est bien évidemment une foutage de gueule, un confort mortel, une comédie grotesque.
Mais on en parle quand même et les médias à la solde en bon acteurs de cette comédie grotesque jouent parfaitement bien leur rôle et le peuple suit comme des moutons au cerveau lobotomisé.
Pourtant la liste des échecs et des magouilles de ce gouvernement se rallonge sans limites chaque jour.
On peut entre autres citer:
- La souffrance des guinéens de l’étranger pour obtenir un passeport ou un rendez-vous dans les ambassades guinéennes en Europe et en Afrique.
- La corruption organisée autour de la confection des passeports dans les ambassades guinéennes en l’occurrence celle de la France et au ministère de l’intérieur et de la protection civile.
- Le retour de la coupure d’électricité, manque d’eau potable, retour des manifestations sacrificielles et violentes.
- La non stabilité et la non maîtrise des prix des denrées de première nécessité qui impactent négativement le panier de la ménagère et rend la vie très chère en Guinée.
- La problématique de l’insécurité de plus en plus grandissante à Conakry et à l’intérieur du pays.
- Recrutement militaire sur fond d’ethnisme politique et de domination hégémonique
Ceci démontre que la gouvernance actuelle gérée par des personnalités au CV falsifié, d’imposteurs reste marquée par l’amateurisme, l’inefficacité, le populisme et l’improvisation.
La brutalité avec laquelle les 7 jeunes enfants de l’axe ont été assassinés ce 10 mai démontre que ceux qui sont chargés de la transition politique en Guinée sont eux-mêmes tombés dans des travers depuis.
Rappelons que suite à la mise en garde sans appel de la part de la CEDEAO, le colonel Amara Camara secrétaire général à la présidence et membre influent du CNRD qui criaient leur orgueil souverainiste-populiste ont été obligés de se plier en deux face aux décisions de l’organisation sous-régionale ouest africaine.
Bref, la seule grande mesure adoptée par ce gouvernement est le recrutement militaire en cours sur fond d’ethnisme politique dans le seul but de former les prochains mercenaires de l’armée guinéenne.
Mais le pire est que ce gouvernement ne cesse de multiplier ses plans diaboliques comme s’il voulait faire pire que les gouvernements précédents.
En effet, on peut dire qu’on est en face d’un grand retour à la gouvernance par la tolérance du despotisme d’un pouvoir hégémonique, ethniciste dominant.
D’où la nécessité de conjurer la colère du peuple par des distractions classiques. Et l’affaire du féticheur Mofa Sory Douno est une forme de distraction classique.
Un gouvernement de transition qui peine à faire marcher sa politique gouvernementale méconnue du public ne peut s’en sortir que par la distraction, la manipulation et la division.
Il n’a pas besoin de faire aboutir un dialogue, d’expliquer au peuple la difficulté inhérente à sa gouvernance, en comptant sur la compréhension et la patience de celui-ci.
Mieux vaut donc allumer quelques contre-feux dans l’espoir de détourner la déception, voire la colère populaire.
Cette querelle sur des sujets de société futile détourne le public guinéen de l’essentiel qui est le retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Et dans ce cas de figure, la relance du pouvoir des pillards, hégémonique, ethniciste et dominant pour mieux façonner les différences ethniques et mieux tuer, mater les opposants reste la priorité.
Aïssatou Chérif Baldé