Le chancelier allemand Olaf Scholz est arrivé en Éthiopie hier jeudi 04 mai, première étape de sa tournée en Afrique de l’est qui se poursuivra au Kenya.
Il est question durant cette visite du conflit au Soudan, mais aussi de Business et de l’adhésion de l’intégration de l’Afrique dans le G20.
Et il s’agit de sa deuxième visite sur le continent africain depuis son élection à la tête de l’État allemand.
Le choix de ces deux pays n’est pas fortuit, c’est stratégique et important dans un monde devenu de plus en plus multipolaire et dominé par des conflits géopolitiques et géo-économiques.
Et c’est pourquoi Scholz se rend dans les pays qui sont démographiquement, économiquement et politiquement prometteurs – et qui peuvent être les piliers d’un monde multipolaire de demain.
Car pour le chancelier allemand, le monde actuel est déjà multipolaire. L’ancienne configuration sur fond de bipolarité opposant les États-Unis à la Chine semble être révolue.
Ces derniers voyages passés en Inde, Indonésie, au Brésil, en Afrique du Sud confirment cette vision du chancelier allemand.
Première étape de sa tournée africaine: Éthiopie
Arrivé donc ce jeudi en Éthiopie, le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec ses 123 millions d’habitants et siège de l’Union africaine, il est reçu par la ministre d’État éthiopienne aux Affaires étrangères, Birtukan Ayana.
Pour la ministre d’État aux affaires étrangères «Addis-Abeba et Berlin entretiennent des relations de longue date, et la visite du chancelier allemand renforcera ces relations à un niveau supérieur».
Il a par la suite rencontré le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. Et il a exhorté ce dernier à assurer une paix durable dans le pays après le conflit du Tigré, qui a causé de nombreuses victimes, violences et déplacements de population.
Lors de cette rencontre officielle, la question de la crise actuelle au Soudan fût aussi abordée.
Le chancelier plaide pour la résolution rapide du conflit soudanais et soutient qu’il faut que la priorité soit donnée aux solutions africaines.
Il visitera le siège de l’Union africaine sis à Addis-Abeba.
Pourquoi le choix de l’Éthiopie?
C’est un voyage stratégique sur le plan de la géopolitique et de la géoéconomie dont profite l’Allemagne pour réaffirmer son soutien à l’idée d’un élargissement du G20 à l’Afrique.
Car lors de cette visite du chancelier allemand, on ne parlera pas que du conflit soudanais, mais aussi et surtout d’affaires, puisque le chancelier Scholz est accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires allemands.
Mais il veut aussi à travers ce voyage réaffirmer son soutien à l’idée de l’intégration de l’Union africaine au G20.
Addis-Abeba étant la capitale de l’Union africaine, c’est l’endroit le mieux approprié pour mettre en avant son soutien à l’idée d’intégration de l’institution panafricaine qui compte 55 pays membres et plus d’un milliards d’habitants au sein du G20 à l’image de l’Union européenne.
Selon le chancelier Scholz
“L’Afrique joue un rôle plus grand dans les affaires internationales. Ce continent a une population jeune et bientôt, sera peuplé de 2 milliards et demi de personnes. Alors, ce n’est que justice, que l’Union africaine obtienne un siège auprès du G20 et beaucoup de dirigeants d’Etats membres m’ont déjà dit être favorables à cette idée”.
Deuxième étape du voyage: le Kenya.
Le chancelier allemand était donc aujourd’hui 05 mai présent au Kenya.
Le Kenya est le plus grand partenaire commercial de l’Allemagne en Afrique de l’Est, avec des échanges bilatéraux qui ont atteint une valeur de plus de 400 millions d’euros (441 millions de dollars) en 2020.
C’est une occasion pour la première économie européenne de lancer un nouveau partenariat énergétique avec Nairobi.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Allemagne compte désormais réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et investir massivement dans le domaine des énergies renouvelables.
Le gouvernement de Scholz espère nouer donc des partenariats dans l’énergie propre avec le Kenya, pionnier dans ce domaine dont 90% des besoins sont couverts par des énergies renouvelables. Le pays compte couvrir d’ici 2030 la totalité de ses besoins en énergie avec des énergies renouvelables.
L’énergie géothermique Kenyane permet de produire de l’électricité grâce à l’eau très chaude se trouvant dans son sous-sol. C’est le point fort de ce pays et offre « d’excellentes conditions » à la production d’hydrogène vert qui pourrait à terme « être importé depuis le Kenya ».
Le chancelier, accompagné d’une forte délégation d’industriels, doit visiter samedi une centrale géothermique près du lac Naivasha dans la grande vallée du Rift, au pied du volcan Longonot.
Scholz soutient l’Afrique pour obtenir un siège permanent à l’ONU
Lors de sa rencontre ce vendredi avec le président Kenyan William Ruto à Nairobi, il a avancé qu’il soutenait l’Afrique pour l’obtention d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’Onu.
Scholz, a réitéré ici aussi qu’il adhère au principe selon lequel il faut « des solutions africaines aux problèmes africains ».
Comme pour dire que tout le monde entier arrive à comprendre que l’Afrique est le moteur du monde, sauf les concernés eux-mêmes.
C’est le cas des pays francophones d’Afriques tels que la Guinée qui refusent le changement systématique de leurs pays et attendent dans la jouissance l’avis de l’extérieur.
Aïssatou Chérif Baldé