Guinée: Terreau de médias corrompus gardiens des pouvoirs obscurs et des liens avec eux. 

Les médias et journalistes corrompus à la solde des régimes guinéens ou encore des richissimes guinéens sont de plus en plus nombreux en Guinée. 

Et c’est parfois très difficile de faire la différence entre un journaliste politique et un militant politique extrémiste par exemple. 

Nous faisons donc face à de journaleux politiques alimentaires, devenus des missiles qui veulent foudroyer tous ceux qui critiquent Mamady Doumbouya et son CNRD. 

Ce sont surtout des caisses de résonance, des haut-parleurs de la junte militaire guinéenne. 

Leurs analyses sont le plus souvent fondées que sur des supputations, des flatteries, le lynchage et restent superflues et erronées.

On assiste donc à la naissance d’un journalisme politique qui s’est érigé en gardien des pouvoirs, et de son lien avec eux. Ils ne veulent pas qu’on les dérange, ni qu’on les discute. Ils en tiennent pour l’ordre établi.

Ceci dit, les médias guinéens sont tenus en main par une corporation journalistique acquise très majoritairement au système, et dont la fraction d’encadrement, celle qui occupe les postes de responsabilité et de direction, vit en symbiose avec le pouvoir économique et politique.

La nomination par la junte de journaleux, jadis virulents, critiques à l’encontre du pouvoir d’Alpha Condé et de son pouvoir à des postes juteux confirme cet état de fait en Guinée. 

Pourtant ailleurs en Afrique, les journalistes politiques enquêtent, réfléchissent, découvrent,  révèlent, tâtonnent, se salissent les mains dans le cambouis de l’information pour que triomphe le vrai journalisme. 

Mais en Guinée, ces journaleux ont fini par épouser le petit monde des politiciens, du pouvoir et des hommes d’affaires du pays– un monde sans morale, humanité, conscience et éthique. Ils font donc la négation du journalisme et de la politique.

Ceux-ci de par leur attitude versatile, opportuniste, immorale sont en train de compromettre la transition politique dans le cadre du processus de démocratisation en cours. 

Et pourtant la liberté d’expression est essentielle à la consolidation de la démocratie en Guinée et le journaliste devrait jouer son rôle qui est d’assumer la collecte et  la dissémination de l’information pleinement sans endommager la démocratie. 

Mais on assiste aujourd’hui  à l’avènement d’une autre forme de journalisme. 

C’est -à -dire à la naissance des journalistes qui de nos jours se confondent en des officiers des relations publiques. 

Or le rôle d’un officier des relations publiques consiste à être payé pour faire la publicité pour un client. 

Donc la différence entre ces deux termes comme défini ci dessus n’est pas floue et ne fait donc preuve d’aucune ambiguïté. 

Mais ce rôle n’est sûrement pas clair pour certains journalistes guinéens puisqu’ils vont jusqu’à demander à être payés pour couvrir un événement ou une histoire et cela malgré l’importance de la question.

Ou bien à défaut, ils refusent de diffuser  l’information parce qu’ils doivent protéger un ministre ami, frère, un directeur général, un président de la République pour des intérêts personnels, claniques, mafieux au détriment de l’intérêt général. 

Ce phénomène est très répandu en Guinée et c’est pourquoi malgré leur salaire minable, ils roulent dans des voitures luxueuses et mènent une vie qui ne correspond pas à leur salaire obtenu. 

Dans ce contexte, quelle démocratie en est une si un journaliste, tout en réclamant des droits démocratiques, demande un pot-de-vin à un parti politique, à une organisation à un ministre, pour protéger des cadres corrompus, ou lyncher d’autres,pour faire ce pourquoi on le paie ? 

Et  qui en bénéficie ? 

Certainement pas la cause de la démocratie, pas le peuple de Guinée. 

Ces pratiques vicieuses sont impardonnables.

Cependant, vouloir se baser sur la pauvreté pour excuser de telles pratiques honteuses est juste une insulte aux journalistes guinéens honnêtes qui se salissent les mains pour que triomphe le vrai journalisme en Guinée. 

Et il faut retenir que la liberté de la presse est intrinsèque aux réformes politiques et à l’état de droit. 

Les médias ont un grand rôle à jouer du moment où la Guinée a besoin d’une union infaillible entre ses différentes forces sociales pour soutenir son processus de développement, de démocratisation et d’empêcher l’échec de la transition politique enclenchée le 05 septembre 2021. 

Pour ce faire, il est ainsi temps de démasquer ces médias guinéens et journalistes corporatistes devenus des caisses de résonance, des opportunistes politiques, des beaux parleurs, flatteurs, des parvenus qui occultent tout ce qui est valeur morale, vertus, intégrité, pour que la médiocrité devient reine en Guinée. 

À défaut la Guinée restera celle d’une accumulation progressive de puissance d’une seule autorité au prix de la dévitalisation des moindres contre-pouvoirs. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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