Les arrestations se poursuivent en Guinée. Ces derniers mois, plusieurs personnalités politiques et civiles, ainsi que des anciens dignitaires du régime déchu ont été arrêtés par la justice pour dit-on « infractions à la Loi».
Une action diversement appréciée par les citoyens et la classe politique guinéenne.
Mais à bien analyser la situation actuelle, on voit aujourd’hui une justice sélective en action.
Car si au yeux de la junte militaire guinéenne, des anciens dignitaires du régime déchu en Guinée et des anciens premiers ministres du régime Conté doivent être poursuivis pour détournement de deniers publics.
D’autres par contre tels que Lounceny Fall, Lansana Kouyaté ou encore le fameux premier ministre du CNDD Kabiné Komara sont au dessus de tout soupçon.
Ces trois anciens premiers ministres qui sont aussi comptables du retard de la Guinée puisque associés à la gestion catastrophique de l’État guinéen depuis l’indépendance ne sont pas inquiétés par la justice sélective guinéenne.
Ils bénéficient de la largesse de la justice sélective de la junte militaire guinéenne et un traitement préférentiel.
On leur déroule aujourd’hui un tapis rouge, malgré les casseroles qu’ils transportent et malgré leur responsabilité engagée dans le sous-développement de la Guinée.
Lansana Kouyaté et Kabiné Komara font d’ailleurs partie du cercle restreint de la junte militaire guinéenne.
Non seulement ils conseillent les militaires, mais placent aussi à travers leur influence grandissante leurs gens au sein de l’administration guinéenne.
En effet, la justice guinéenne fait preuve de préjugés, d’ethnicité à l’égard d’autres guinéens.
Au lieu de promouvoir la véritable justice et la paix, elle a négligé les efforts de réconciliation en visant à humilier les politiciens comme Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré des leaders pourtant incontournables, pour servir les intérêts politiques des puissants clans ethnicistes, fachos, mafieux autour d’elle.
Les poursuites judiciaires en cours contre les présidents de partis politiques le démontrent comme une évidence.
Mieux, le chef de la junte militaire guinéenne Mamady Doumbouya ainsi que les membres du gouvernement de transition refusent de déclarer leurs biens et prétendent donc avec cette poursuite judiciaire sélective actuelle vouloir lutter contre la corruption organisée en Guinée.
De qui se moque t-on finalement?
Mais apparemment puisque l’on commence toujours à escalader une montagne par la partie la plus basse, c’est logique alors qu’on veuille poursuivre Cellou Dalein Diallo mais qu’on épargne Lounseny Fall, Kabiné Komara et Lansana Kouyaté.
Faisant partie du clan mafieux qui dirige ce pays depuis six décennies, ils jouissent d’une immunité qui ne s’appliquent pas également sur Cellou Dalein Diallo
La junte militaire guinéenne a divisé le pays depuis le 05 septembre 2021 en catégories, il y a des gens qui ont le pouvoir d’utiliser la justice guinéenne où les lois guinéennes pour juger les autres, mais ils ne se les appliquent pas.
Or Il n’est pas possible d’avoir un système judiciaire qui est supposé offrir une justice et qui au final le fait de manière sélective, ethniciste, ou politique.
La junte militaire guinéenne n’a donc pour objectif que de nous imposer une oligarchie mafieuse, ethniciste, corrompue les unes que les autres.
On escalade pourtant pas une montagne parce qu’elle est là.
Et le plus souvent quand le cerveau de l’homme enfante des mauvaises idées, les actions avortent.
Dans ce cas, même si le cœur promet mont et vallée, la main refusera Mamady Doumbouya.
Et dans une telle situation, il est quasiment impossible d’éviter les grosses pierres et surprises, pour éviter un jour de regretter ce que l’on fait.
Pourtant on escalade la vie qui est dure comme une montagne pour qu’une fois au sommet, notre cœur soit rempli de joie.
Dans la situation actuelle du pays où l’on est plus que jamais enfoncé dans le même cul de sac habituel, êtes-vous réellement heureux Mamady Doumbouya?
Une chose est sûre, cette justice votre justice est sélective, absurde et se moque du concept de démocratie, d’où la nécessité de briser son cycle.
Aïssatou Chérif Baldé
