Guinée: un pays entre crise de valeur sociétale et affaiblissement considérable de la cellule familiale.

Si la déclaration suivante de la ministre Charlotte Daffe cette semaine devant le conseil national de la transition:  « la rareté du poisson est due à l’augmentation de la population..  » indigne aujourd’hui, elle doit surtout interroger. 

Car ceci démontre que la société guinéenne traverse une crise de valeur avec un affaiblissement considérable de la cellule familiale et l’importation de contre-valeurs culturelles qui ont fini de transformer notre société. 

Le fait d’avoir des ministres sous-performants et adeptes de la pensée néo-malthusienne et de l’impérialisme mélanophobe qui voient dans la démographie africaine une “bombe à retardement” illustre cette crise de valeur. 

Car l’Allemagne qui compte par exemple 84 millions d’habitants avec moins d’eau poissonneuse, sa population ne manque pourtant pas de poisson. 

Et comment peut-on alors trouver une corrélation entre le manque de poisson en Guinée et l’augmentation de sa population? 

Cela démontre que nous avons aujourd’hui des femmes pseudo-intellectuelles, des caisses de résonance des structures impérialistes qui croient fermement que le boom démographique africain serait un problème pour le développement africain. Donc il faut la réduire. 

Or cette pensée malthusienne et ses tendances misanthropes subvertissent les valeurs de nos sociétés. Car elles veulent que nous ne soyons plus horrifiés par l’incapacité de tant de miséreux à subvenir à leurs besoins. 

D’où l’impérieuse nécessité de défendre nos valeurs sociétales. 

La défense de nos valeurs sociétales est d’une impérieuse nécessité 

La défense de nos valeurs sociétales et l’avènement d’une citoyenneté guinéenne sont indispensables pour la survie de la République de Guinée. 

Nous traversons une crise de valeur avec un affaiblissement considérable de la cellule familiale et l’importation de contre-valeurs culturelles qui ont fini de transformer notre société.

Le processus d’assimilation de la culture guinéenne par d’autres venant d’ailleurs notamment celle venant des pays occidentaux, arabophones et bientôt chinois, turque semble prendre une ampleur très inquiétante. 

Et pourtant la culture qui est la mémoire du peuple, la conscience collective de la continuité historique, le mode de penser et de vivre ne doit en aucun cas être remplacée par d’autres, sinon elle disparaîtra et laissera derrière elle un peuple  sans racines et reperes. 

Mais dans la Guinée d’aujourd’hui, plus le temps passe,plus on perd l’espoir de voir notre nation être en mesure à l’avenir de garder sa culture, ses mœurs, ses valeurs. 

En effet, le peuple de Guinée à force d’être humilié et blâmé, opprimé par une classe politique dirigeante kleptocrate et oligarchique ne se rend même plus compte qu’il est aujourd’hui atteint dans sa culture et sa langue, ses valeurs. 

La crise est tellement profonde qu’il ne le ressent pas comme une blessure, puisqu’il est coincé entre misérabilisme, pauvreté accrue voulue et entretenue par une élite inconsciente, égoïste et irresponsable. 

Et c’est l’une des raisons qui explique d’ailleurs le fait que l’égoïsme, l’individualisme sont en train de prendre  petit à petit le dessus et laissant derrière un peuple sans fondement culturel aucun. 

La politique gouvernementale des différents régimes s’illustre de façon décevante, engendrant inéluctablement échecs, impuissance, désillusion et ressemble à une sorte de tragédie politique. 

Il en est ainsi parce qu’il existe une grave distorsion entre l’attente enthousiaste du changement voulu et son résultat qui est en deçà de ce qui a été espéré.

Et dans un tel contexte comment peut-on sauvegarder nos valeurs sociétales et enclencher l’avènement d’une citoyenneté guinéenne?

Propositions pour mettre fin à cette crise 

La Guinée de demain devra se faire sur la base d’une solidarité intergénérationnelle excluant toute forme d’individualisme ou d’égoïsme sur les systèmes de production et de distribution existants et susceptibles de compromettre notre marche vers une société inclusive, de droits équitables et de cohésion sociale. 

Et quand à  l’avènement d’une nouvelle citoyenneté guinéenne, il serait très important de : 

  • promouvoir une éducation citoyenne en milieu scolaire ; 
  • encourager le réarmement moral et civique des jeunes, notamment par leur insertion dans les circuits économiques et productifs ; 
  • renforcer les droits humains de tous groupes sociaux injustement dévalorisés du fait de leur sexe, de leur âge, de leur ethnie ou de leur caste ;
  • promouvoir le respect des libertés individuelles et collectives ; 
  • garantir l’existence d’un État proactif et fort, capable de contenir les forces centrifuges et de renforcer la solidarité nationale. 

À défaut la nation guinéenne perdra l’essence de son existence et sera ainsi sans âme et sans alchimie. 

Et cette perte progressive des valeurs de la société guinéenne faira de chacun d’entre nous un moraliste sans espoir et incapable de changer quoi que ce soit. 

Ainsi nous serons dans ce cas contraints de gré ou de force d’être soumis à la logique de la ministre Charlotte Daffe en réduisant la population guinéenne, sur fond de clichés véhiculés par les occidentaux en l’occurrence, le président français Emmanuel Macron sur la fécondité des Africaines. 

Peut-être que lorsqu’on fera un million d’habitant on aura sans doute accès au poisson, mais à tout autre service de l’État guinéen. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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