À l’entame retenons que « La critique constructive est le levier du progrès».
Et c’est pourquoi il n’est pas donné à tout le monde d’avoir le culte de l’esprit critique à l’égard des politiques publiques des États injustes, des fanatiques dont les défenseurs ont l’esprit paralysé.
Elhadj Ousmane (Sans Loi Baldé) qui vient de tirer sa révérence cette semaine à Conakry avait osé critiquer l’un des régimes les plus autoritaires en Guinée.
Il a dit non au barbarisme d’un certain despote guinéen, un faux opposant historique du nom d’Alpha Condé devenu président de la République en 2010 et renversé par une junte militaire pilotée par son homme à tout faire Colonel Mamady Doumbouya en septembre 2021.
Ces critiques à l’encontre du régime déchu d’Alpha Condé lui ont valu des restrictions de libertés, une confiscation de ses biens.
Président de la coordination Halpoulars de Guinée et entrepreneur chevronné, il a su marquer son temps.
Et il a surtout laissé de bonnes traces de combat pour la future génération de Guinée. Car il savait que les vraies victoires ne se remportent qu’à long terme.
À travers ses actes, il a montré qu’il y a un temps à tout et que l’on ne peut pas continuer à verser dans des oppositions stériles.
Que Dieu le couvre de sa miséricorde et lui ouvre les portes de son paradis .!
De toute évidence, si l’âme d’Elhadj Ousmane (Sans Loi) Baldé s’est éteinte pour toujours.
Nous avons encore la chance d’avoir d’autres génies comme Tierno Monénembo et tant d’autres comme lui en Guinée qui face aux fanatiques religieux, aux extrémistes politiques, aux politiciens ethnicistes savent briller par un sens de discernement élevé.
D’où leur niveau élevé de la critique aussi.
Même si ceux qui ont toujours été opposés au développement systémique de la Guinée me diront le contraire.
Tant mieux, car l’on ne peut pas faire l’unanimité. Mieux, on ne doit en aucun cas écrire par complaisance.
Car ce genre de personnes opposées à l’esprit critique pervertissent le plus souvent son sens.
Or critiquer signifie déjà proposer, du moment où on dénonce ce qui ne va pas afin que ça change et pour qu’on puisse mettre les pendules à l’heure.
Par ailleurs, que peut-on proposer aux adeptes de la pensée unique, des fanatiques religieux et politiques qui contraint chacun à se positionner, puisque pour eux il faut être pour ou contre. Et qu’ils fassent du manichéisme de mauvais aloi qui ne permet plus la contradiction, la nuance, les critiques, la tolérance dans ce pays ?
Alors doit-on pour satisfaire leur ego et afin d’être traités de bons citoyens guinéens, accepter de rester à glander sur la ligne de touche, en se posant la question de savoir doit-on se taire face à l’arbitraire, l’injustice, l’intolérance ou pas ?
Doit-on tourner le dos au peuple de Guinée ou pas, doit-on refuser de partager sa peine, ses douleurs, sa pauvreté voulue et entretenue par les enfants de ce pays ?
Je crois que non !
Nous ne devons pas rester ici pénard, sagement dans notre aventure diasporique en regardant de loin notre patrie sombrer.
Car il existe bien des Guinéens pour lesquels les sous-entendus à connotation éthnicistes ou fanatique n’atteignent pas le parapluie de leur indifférence.
Et ils ont surtout appris à mettre l’intérêt des peuples au centre de leur combat.
Il s’agit de citoyens guinéens qui refusent à ce qu’on les mette dans une situation où on peine à saisir des situations complexes.
Ceux-ci ne veulent pas qu’on les mette en deux ordres distingués: c’est-à-dire les bons et les mauvais. Car ce procédé nous divise en deux. C’est réducteur mais reste efficace.
Alors c’est pourquoi nous critiquons et les propositions, on en fait tous les jours, car les deux vont de pair. !
Et comme le disait l’autre « La critique est une chose sublime.
Elle est digne seulement des génies ».
Et Elhadj Ousmane Sans Loi Baldé en était digne. Il voulait qu’on retienne de lui, cet homme sage qui disait la vérité et cela quelque soit les circonstances qui conditionnent sa vie.
Partez en paix Elhadj Ousmane Baldé.
Aïssatou Chérif Baldé