Si ailleurs les investisseurs privés sont considérés comme moteurs de développement économique et de progrès social.
Puisque le secteur privé joue un rôle de premier plan pour l’atteinte des objectifs de développement, notamment dans les domaines de l’approvisionnement, de la production, de la commercialisation et des offres de services agricoles.
En Guinée le peuple halpoulars présent dans le secteur privé qui tente tant bien que mal de jouer ce rôle rencontre beaucoup plus de difficultés.
Et ils sont de plus en plus victimes de violences, de discrimination, d’exclusion, d’expropriation en Guinée.
L’arrivée du professeur Alpha Condé au pouvoir et la rentrée de certaines personnes en politique ont intensifié ces pratiques éhontées telles que l’ethnisme politique, le divisionnisme dont se réfèrent aujourd’hui des groscuspules extrémistes pour empêcher les peuls d’investir en Basse-Côte par exemple et qui envisagent depuis des années de les chasser du Fouta Djallon.
Et les répercussions du divisionnisme sur les partis politiques, les médias, la société civile et les particuliers se font de plus en plus sentir et réglementent dorénavant le fonctionnement de l’État et de la société guinéenne .
L’une des répercussions néfastes de cette politique conçue juste pour dominer le jeu politique est la naissance de groupement de jeunes extrémistes pilotés par des notabilités, des politiciens, des intellectuels, le gouvernement et qui sans gêne se donnent le droit d’octroyer le titre d’autochtones à qui ils le désirent.
Ils dépossédent aux guinéens leurs terres légalement acquises, ils en brûlent ou détruits les biens d’autres guinéens qu’ils qualifient d’étranger sans être inquiétés.
Que compte faire la junte militaire guinéenne ?
La junte militaire guinéenne au pouvoir depuis le 05 septembre 2021 laisse faire, puisqu’elle vit et se nourrit de l’ethnisme politique, de l’instrumentalisation politique des régions, celle de nos différences pour se pérenniser au pouvoir.
Nous avons en face un pouvoir des pires, une oligarchie, des médiocres où seulement quelques privilégiés de l’État ont le droit de prendre les rênes du pays.
Ce sont des gens aux relents autoritaires extrêmes qui impliquent des éléments de totalitarisme.
Leur pouvoir reste le reflet de l’incompétence, de la médiocrité, le management des pires.
Et c’est ce qui explique le fait que dans le gouvernement actuel les autres ethnies du pays et plus particulièrement les haalipulars sont quasi sous représentés dans l’administration publique.
La Guinée un pays à plusieurs composantes ethniques
En effet, la plupart de ces gens croient aujourd’hui mordicus que lorsqu’on est né peul, on a plus le droit de vivre en Basse-Côte ou ailleurs en Guinée.
Ils oublient pourtant que la Guinée demeure jusqu’à preuve du contraire un pays avec plusieurs composantes ethniques qui sont appelées à vivre ensemble.
Et que cette nation en construction est le résultat d’une longue période de souffrance pour toutes ses composantes ethniques due entre autres à la colonisation avec ses frontières arbitraires et sa politique de diviser pour régner.
En plus, compte tenu de nos frontières arbitraires issues du système colonial occidental dans le but de nous diviser pour mieux régner sur nous, il y va de notre intérêt si nous comprenons que de nos jours toute la diversité de l’Afrique, de la Guinée et en particulier de la basse côte est de valeur.
À cet effet être “premier peuple” ou “peuple autochtone” ne doit pas signifier refuser la dignité à d’autres guinéens, car l’adhésion à l’identité autochtone en Afrique est liée à plusieurs caractéristiques et c’est pourquoi il ne peut y avoir sa place en Guinée.
En se réfèrant à la définition de l’union africaine du terme autochtone, aucun peuple guinéen ne peut donc s’élever au rang d’autochtone.
Car l’union africaine dans le souci d’unir les peuples africains n’a accordé la définition de “peuple autochtone” qu’à un nombre très limité de peuples, comme« le peuple pygmée» du Cameroun par exemple.
Et c’est bien ainsi, du moment où la définition du terme “peuple autochtone” ne fait preuve d’aucune ambiguïté puisqu’il se définit comme étant une population issue du sol où elle habite et n’est pas liée à un mouvement d’immigration sur ce territoire.
En plus de cela, le peuple autochtone doit être non-dominant du point de vue politique, économique et culturel dans l’État où il vit. Il doit descendre des populations originelles et avoir été ou être encore victime d’un génocide, d’une conquête ou de la colonisation, selon la convention 169, de l’Organisation internationale du travail (OIT) adoptée en 1989.
Mais en attendant que faut-il aux haalipulars pour échapper à ce système de discrimination et d’exclusion systématique?
Les haalipulars doivent impérativement arrêter de se morfondre, de se plaindre et comprendre qu’ils sont Guinéens tout court.
Il doivent surtout refuser de se faire victimiser par une certaine classe politique médiocre, envieuse et haineuse en investissant tout bonnement au Fouta d’abord.
Car il y va de leur survie, dans un pays de plus en plus miné par la haine de l’autre, des préjugés, des divisions pourtant source du retard de l’Afrique.
Le cas des chinois, des juifs doit servir d’exemple pour faire travailler le génie et le talent d’investisseur peul.
La Chine avant d’être une puissance politique très influente et respectée s’est investie sans verbiage à être d’abord une puissance économique mondiale.
Elle a orienté sa politique de développement sur l’agriculture.
Et plus de 40 ans après, le résultat est visible. Ce pays est aujourd’hui l’un des premiers pays producteurs agricoles mondiaux : « elle est le 1er producteur notamment de riz avec 145 millions de tonnes soit 30% de la production mondiale, de blé avec 126 millions de tonnes soit 18% de la production mondiale, le 2ème producteur de maïs avec 216 millions de tonnes soit 21% ».
Ce qu’il faut savoir, lorsqu’on parvient à solidifier son pouvoir économique quelque soit la haine de l’autre, il finira par t’accepter, t’accorder du respect de gré ou de force.
Les juifs sont passés grâce à leur savoir-faire sur le plan économique au statut d’un peuple persécuté à un peuple craint, respecté et riche. Car ils maîtrisent aujourd’hui tout le système bancaire du monde occidental sans oublier l’industrie d’armement ou encore le secteur médiatique.
Alors peuls de Guinée, vous devez faire du développement économique du Fouta une priorité absolue, puisque vous avez tout ce qu’il vous faut dans votre environnement (la région de l’élevage par excellence, un bon climat pour des produits maraîchers : tomates, oignons, aubergines et la culture de la pomme de terre) pour atteindre ces objectifs.
Vous devez donc transformer le Fouta en une usine de la Guinée, à l’image de ce qu’est la région de la Bavière pour l’Allemagne et pour faire de ce pays l’un des plus grands marchés de la région ouest africaine.
Pour le plus grand profit de la population guinéenne.
On ne peut pas empêcher la haine du petit pour le grand, du moment qu’ elle repose que sur l’envie.
Mais en refusant d’opposer la haine à la haine, en répondant aux haineux par le travail, l’intelligence, l’abnégation, le courage et l’humilité, le haineux finira par se plier en deux.
Et à force de vouloir quémander l’amour de l’autre, le convaincre de ta bienveillance. On finira par nous amener à changer notre façon de nous exprimer et qui ne reflètent pas nos vraies valeurs.
Alors retour à la source, car les vraies valeurs d’un Foutanké sont le courage, la sagesse, le savoir, l’abnégation, le dévouement, la patience.
N’est-ce pas “Si le talent empêche le génie de tomber, le génie l’empêche de ramper.”?
Aïssatou Chérif Baldé
Gollen ka mein. Merci beaucoup Madame Balde pour tes brillantes analyses et ton courage.
Tout à fait il faut investir là où on se sent en sécurité aux fouta djallon , cela va décider les jeunes de partir du fouta