Congrès des promoteurs ADLaM ou la révolution de l’encrier.

Jamais dans l’histoire d’une communauté africain il n’avait eu un changement aussi rapide dans son rapport avec sa langue et son écriture.

La communauté Peul ou Haali Pular qui compose la moitié des pays africains a marqué l’histoire du monde ces dernières années par l’invention et le développement d’une écriture pour transcrire sa langue.  

Ce sont des caractères appelé ADLaM, en référence aux quatre premières lettres de cet alphabet, qui en  compte 28 principalement, dont cinq voyelles et 23 consonnes. 

Il est de coutume depuis 2016, que les promoteurs de ADLaM se réunissent en congrès une fois par an, depuis la première rencontre tenue à Timbi Madina, nous sommes à la 8 ème assemblée annuelle, et la première après l’interruption durant la période de la pandémie de Corona virus.

Cette année la rencontre fut double et particulière, car durant deux semaines il y a eu deux rencontres dans deux pays différents.

ADLaM à Bamako 

La capitale malienne a réuni des centaines de personnes composants une dizaines de délégation venues de la côte d’ivoire, du Libéria, de la Guinée, de la Sierra Leone, de la France,  et ailleurs au centre international de conférence de Bamako au bord du Jaalibawol (fleuve Niger) du 14 au 15 janvier 2023, en présence des autorités maliennes et des mouvements de pan-africains du Mali accompagnés de nombreuses associations nationales des différentes régions du pays comme Kaye, Mopti, Ségou.

Dans une ambiance studieuse les experts donc l’éminent professeur de l’université américaine Harvard, d’origine malienne, Aboubacar Diakite, on dévoilé le caractère universel du Pulaar en présence des deux frères BARRY inventeurs du caractère ADLaM à la fin des années quatre-vingt en Guinée.

Durant les deux jours, les délégations se sont succédé à la tribune pour parler des progrès réalisés dans leur pays respectifs, des expositions littéraires (poésies, livres, art oratoire……) et la prestation artistique maliens pour égayer le public du Pulaaku et amoureux des belles lettres en Pular-Fulfulde.

Le périple Bamakois se conclut par une visite chez le célèbre et charismatique Imâm Mahmoud Dicko qui a reçu les deux frères BARRY et leur suite dans sa mosquée emblématique au quartier de Badalabougou, qui rappelle le rôle de rassembleur naturel que la communauté Peul constitue pour le continent africain. Le lendemain lundi 16 janvier, c’est au tour du ministre de la refondation du gouvernement de la transition de rencontrer la délégation de ADLaM international au quartier administratif à Djikoronin, le ministre Pr Ibrahima ikassa Maiga a exprimé sa satisfaction de l’engagement démontré par les promoteurs de ADLaM et a salué le courage pour l’émancipation des peuples africains, “notre rôle est de poser des bases de l’émergence de l’Afrique qui passe par l’apprentissage des langues maternelles à l’école ». 

Le délégation quittent la capitale malienne avec des promesses aussi bien des sages que des autorités de soutenir veillez à l’application des conclusions de la première rencontre de ADLaM dans le pays qui a vu naître le grand savant du Pulaaku Amadou Hampate BAH.

ADLaM BANJUL

La capitale gambienne reçoit une assemblée plus étoffée que celle de Bamako, du 21 au 22 janvier 2023, là en plus des  délégations ayant été présente au Mali, d’autres se joignent à elle, il s’agit de la délégation de ADLaM Mauritanie, du Sénégal et de la Guinée-Bissau, mais aussi des ingénieurs dépêchés par les grandes entreprises de hi-tech américaines, les professeurs d’universités et président de grandes institutions telle que l’académie ivoirienne des langues maternelles en la personne de son président M. Andoua Kouassi, l’université Gaston Berger de saint louis du Sénégal, le célèbre écrivain guinéen prix Renaudot (2008) Tierno Monenembo.

À noter que c’est en collaboration avec l’association des écrivains gambiens que cette rencontre est tenu à Banjul.

Pour la première fois de l’histoire de la Gambie, une marche de soutien à la langue Pular s’est tenue à Banjul, juste après une présentation des délégations à la mairie de Kannifing Hall sous les auspices du maire Taleb Bensouda.

La première journée, tenu à Dausi Hall était consacrée à la présentation des membres des délégations et leurs discours suivi d’un exposé de M. Abdoulaye BARRY, co-inventeur de ADLaM, sur la genèse de l’écriture et les enjeux des écritures contemporaines.

Le dimanche 22 janvier 2023, la seconde journée de la rencontre de Banjul, a eu lieu dans la salle de Pencha Minh Hall de l’hôtel  Paradise à SeneGambia, fût rythmée par les chants et présentation théâtrale des troupes des principales écoles de ADLaM du pays suivis d’un panel de haut niveau composé de panelistes issus de différents domaines, il s’agit de Mme Aissatou Lily éducatrice, infirmière, linguiste et enseignante de ADLaM à Lyon (France), Tienro Monenembo écrivain guinéen, meilleure plume d’expression française du monde, Dr Hamadou Diallo, professeur et vice doyen des facilités de sciences sociales et humaines de l’université Gaston Berger de saint louis (Sénégal), M. Adoua Kouassi, président de l’académie ivoirienne des langues maternelles et M. Ibrahima Barry co-inventeur de l’écriture ADLaM.

Ces personnalités ont débattu dans deux longues heures des sujets suivants :

– La place des langues maternelles et les écritures africaines dans le processus de refondation de l’Etat postcolonial en Afrique” 

– Enjeux et défis de l’usage des langues maternelles dans l’éducation et la formation en Afrique de l’ouest.

– Le Pular/Fulfulde une des langues africaines qui est un moyen sûr d’intégration sous régionale et régionale.

À la fin de la séance question-réponse avec le public, les diplômes ont été décernés aux élèves des différentes écoles de ADLaM à Banjul, et des satisfecits octroyés aux personnalités politiques et intellectuels avant un dîner offert par ADLaM Gambie chez Elhadj Oumar Sow à Abuko dans la commune voisine de Serekunda. 

Rendez-vous est donné pour la prochaine rencontre annuelle de ADLaM international dans une autre ville d’un autre pays pour l’édition de 2024. La ville sera désignée dans six mois par le comité des présidents des associations nationales ADLaM des pays membres.

Lamarana Pullo Diallo

ADLaM international

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