Guinée: Finalement l’ultime objectif des manifestations recherché est le décompte macabre.

Et cette situation sur l’axe situé dans la commune urbaine de Conakry Ratoma, épicentre des manifestations de l’opposition guinéenne dure depuis 2006. 

Les familles endeuillées se sont multipliées au fil des années et  jamais justice n’est rendue. 

La manifestation de l’opposition politique du 16 février 2023 regroupée au sein du FNDC dissous a aussi comme d’habitude fait des victimes dans la même zone dénommée l’axe. 

Or dans cette zone les enfants manquent de tout. Il ne s’y trouve ni centre de santé, ni école professionnelle, ni centre de loisirs. 

Et c’est révoltant et estomaquant! 

Car le jeune Abdoul Karim Diallo tué par balle à hamdallaye est mon neveu. 

Que peut-on dire aux parents de ce jeune arraché à la vie de façon violente et brusque? 

Et voilà pourquoi j’étais et reste opposée à ces manifestations sacrificielles où depuis plus de 11 ans ce ne sont que les habitants d’une seule commune qui se font tuer pour soi-disant libérer une population de 14 millions d’habitants.

Apparemment l’ultime objectif recherché des organisateurs est le décompte macabre habituel des enfants de cette zone pour satisfaire l’ego démesuré des responsables politiques qui pourtant sont à l’abri des tueries et tout comme leurs enfants.

Or une tactique politique sans stratégie politique est le bruit avant la défaite.

Dans un pays normal on aurait mis fin à ces marches sacrificielles  pour le bonheur des milliers de familles endeuillées sans justice.

Car c’est plus qu’une folie de vouloir refaire les mêmes erreurs et espérer avoir un résultat différent. 

Sauf que les organisateurs de ces manifestations refusent de l’admettre. 

Politiciens, activistes de la société civile, organisations syndicales, chacun se sert des enfants de cette zone pour des ambitions et intérêts personnels.

Une fois l’objectif atteint, comme c’est fut le cas avec la syndicaliste Rabiatou Sera Diallo, et comme c’est le cas actuellement avec les politiciens tels que Ousmane Gaoual Diallo, Souleymane Tchiaguel, Aboubacar Bah, on les criminalise. 

On fait semblant d’oublier de s’être servi de ces enfants,  de les avoir manipulés pour atteindre le sommet de l’Etat.

Ces actes constituent pourtant une violation des droits de l’enfant dans la mesure où ils affectent notamment le rythme et la présence des enfants à l’école et peuvent faire courir aux enfants des risques élevés.

Et il existe d’ailleurs dans cette zone des graves incidents affectant ces enfants pendant les manifestations dont des blessures par balle, décès et incarcérations d’enfants. 

Que ce soit les autorités, les forces vives du pays y compris la société civile, personne ne lance un appel, pour proteger ces enfants contre la manipulation à des fins politiques, manipulation qui les exposent à de réels dangers. 

On a comme l’impression que que chaque entité pour atteindre le sommet de l’Etat ou pour y s’éterniser s’active pour faire des enfants de l’axe des victimes à vie. 

Car ils savent tous que plus on vit avec un sentiment d’injustice profonde, d’exclusion perperpetuelle plus on est vulnerable, manupulable, malléable, corvéable donc receptiv à toute sorte de propagande grossière et manichéenne. 

Nous avons à faire à une élite politique qui contraint chacun à se positionner. Il faut être pour ou contre. Ils font du manichéisme de mauvais aloi qui ne permet plus la contradiction, la nuance, les critiques dans ce pays.

Il est certes vrai, qu’il faut éviter de troubler qui que ce soit, afin de permettre d’ouvrir le chemin vers une transition douce, qui demeure l’idéal de demain pour la Guinée, pour enfin entrer dans une nouvelle donne politique, une véritable république d’alternance.

Mais l’élite politique actuelle prouve de par ses agissements qu’elle est aussi dans l’incapacité chronique à respecter les règles de jeu démocratiques. 

Car elle ne fait rien pour plaider pour il’instauration d’un environnement protecteur dans la commune de Ratoma qui contribuera à prévenir et à combattre la violence des forces de l’ordre afin d’assurer autant que faire se peut la survie et l’épanouissement des enfants, moyennant une tolérance zéro pour toutes les formes de violence à leur égard.

Nous sommes certes pour des différences claires entre partis oui, des oppositions oui mais pas de politique de tout ou rien. 

Et dans une société en mutation le choix politique est primordial pour l’avenir. 

Une telle mutation engage des responsabilités des décisions et des idées audacieuses pouvant conduire à la stabilité du pays.

Malheureusement les forces politiques guinéennes tardent à le comprendre.

Et on perçoit dans ce travail politique actuel ni une modernité, qui éblouie, ni un rapport à la démocratie qui donnerait confiance au peuple.

Ces agissements confirment aussi ma position selon laquelle la démocratie en Guinée traîne ainsi un boulet historique dont il n’est pas aisé de se débarrasser.

Et pendant ce temps, la junte militaire aux allures despotiques continuera aussi de violenter,  de brimer, de tuer nos enfants sur l’axe sous le regard indifférent du reste du peuple en satisfaisant l’ego démesuré de ceux qui veulent avoir la part du gâteau.

Aïssatou Chérif Baldé 

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