Guinée: Ces femmes en politique devenues piliers de l’enterrement de la transition politique. 

Être femme n’est sûrement pas toujours facile dans un monde dominé et régi par les hommes

Et surtout dans un État comme la Guinée où souhaiter en tant que femme s’investir dans une politique encore trop marquée par des rites masculins semble être plus compliqué que faire un coup d’Etat militaire en Guinée. 

Car les pesanteurs socioculturelles auxquelles les femmes sont confrontées dans ce pays sont de plus en plus ancrées dans la société. Les inégalités, les injustices telles que les violences conjugales, les discriminations, la misogynie et les préjugés vis à vis de la femme guinéenne s’aggravent tous les jours. 

Une situation qui entraîne l’absence de la femme guinéenne aux postes de responsabilités même dans les partis politiques où elles ne jouent que des rôles récréatifs. 

Plus de six décennies d’indépendances, l’État guinéen n’arrive toujours pas à rétablir les fondements de la famille, restaurer la valeur de l’enfant, alléger la penibilité de la vie de la femme, lui reconnaître sa dignité en systématisant sa scolarisation en améliorant ses conditions de travail et en valorisant son rôle de mère et son statut de femme et de citoyenne.  

Au sein des partis, elles sont couramment cantonnées à des tâches basiques, sans enjeux particuliers.

Elles doivent bien trop souvent faire face au sexisme de leurs homologues, jusqu’au sommet de l’Etat, et parfois même subir des violences et harcèlement de leur part  et se taire afin, à priori, de ne pas faire du tort à celui-ci ou être victime d’un lynchage médiatique. 

Et les femmes politiques sont cantonnées à des postes vus comme féminins tels que la petite enfance ou les affaires sociales. 

Mais est-ce une raison de servir de caisse de résonance pour un système politique fondé sur l’ethnisme politique, l’autoritarisme et le clientélisme où bassesse politique rime avec opportunisme politique, déficience intellectuelle et morale?

Apparemment oui, car les femmes politiques guinéennes à l’image de celles qui travaillent avec la junte militaire guinéenne ne sont aujourd’hui présentes sur l’arène politique, que pour se partager le gâteau qui est la Guinée. 

Pour ces femmes qui ont aussi soutenu Alpha Condé dans sa descente en enfer, le combat qu’elles mènent n’a pas pour objectif  de montrer aux autres comment celle-ci doivent gérer, leur situation de femme dans un monde d’hommes. 

L’objectif de leur présence sur l’arène politique n’est pas de chercher à atteindre à travers le travail symbolique par lequel les femmes politiques, pour légitimer leur place dans le champ politique, transforment, en un avantage, ce qui semble être au départ un handicap : le fait d’être une femme.

Ces femmes, jeunes ou vieilles, habituées déjà des couloirs du pouvoir, atteintes d’une déficience intellectuelle et morale ont fait le choix de cautionner le torpillage de la transition politique enclenchée le 05 septembre 2021. 

Elles emboîtent le pas de celles qui avaient décidé avec Alpha Condé de faire en la date du 22.03.20 de l’alternance démocratique lettre morte et dans le seul souci de faire partie des privilégiés politiques. 

Quoiqu’on dise ou fasse, ce genre de femme politique font de l’ignorance, de la paresse,  de l’oisiveté, de la médiocrité, du clanisme, de l’ethnicité les seuls garants de la compétence. 

Ainsi les malheurs publics peuvent continuer dans ce pays, du moment que chacun au sommet de l’État s’estime être compétent.  

On se cache derrière la féminité pour prôner la médiocrité, l’imposture, la facilité, le manque de fermeté, de courage et d’audace de la femme guinéenne en politique.

Or “La féminité n’est pas une incompétence. Elle n’est pas non plus une compétence”.

Ces femmes devenues des girouettes politiques de la junte militaire guinéenne, des Jacques a dit de la République sont en train de suivre le chemin des autres femmes sous le régime d’Alpha Condé. 

Elles suivent pour des intérêts personnels et pécuniaires les pas des femmes comme l’ancienne ministre Zenab Dramé qui avaient fait le choix de se désolidariser des tueries d’enfants innocents lors des élections législatives de mars 2020. 

Celles-ci avaient opté pour le silence face au viol de leurs sœurs sur l’axe, de l’arrestation arbitraire de leurs sœurs, de l’emprisonnement arbitraire des maris de leurs sœurs. 

Et on voit bien que beaucoup parmis ces femmes sans vertu et morales ont été recyclées par la junte militaire guinéenne. 

Celles qui ne l’ont pas été exhibant l’argent volé du contribuable guinéen sur les réseaux sociaux sont adulées par les internautes guinéens. 

Une normalité ! 

Nous sommes en Guinée et le combat politique ne se fait pas autour des idéologies, des idées. 

Et dans ce pays, les élites se disent que pour réussir en politique, il faut carrément avoir la maîtrise du code de conduite politique pour les nuls et être de la mouvance. 

Tout apprenti politicien, notamment tout futur crocodile qui souhaite évoluer dans ces eaux troubles, ces marécages politiques guinéens n’a besoin que d’avoir la maîtrise des données topographiques de ces bas-fonds pas comme les autres.

Dépourvus de courant idéologique, seul l’intérêt personnel immédiat compte (au nom des électeurs bien sûr).

On tourne la veste du côté du pouvoir pour aller à la mangeoire, puis on la retourne dès que l’on est plus en bon terme avec le parti au pouvoir. 

Les femmes et hommes politiques comme Makale Traore ayant compris qu’être opposant signifie pauvreté,  se sont fait le secret pour être de tous les marigots. 

Ils ont beau avoir été très critiques et violents envers un candidat durant les campagnes présidentielles, si ce dernier remporte les élections et devient Président, alors les mêmes crocodiles qui étaient ses farouches adversaires trouvent immédiatement les mots pour chanter les louanges du nouvel élu. 

Il n’y a pas de honte à aller à la mangeoire, n’est-ce pas Makale Traore, Aïcha Bah ?

Mieux dans le pays de Mamady Doumbouya, celui qu’on a dépeint comme le Diable le matin est présenté comme un Ange immaculé du bon Dieu le soir du même jour.

Les intérêts pécuniaires et politiques déterminent l’angle sous lequel l’adversaire est présenté.

Ce faisant, le système politique guinéen à besoin d’une purge ! 

Car le pouvoir politique guinéen ne tient qu’à un fil, mais un fil solidement tenu par des hommes et des femmes prêts à tout pour se pérenniser au pouvoir et même si cela était contraire à la volonté du peuple. 

En effet, ce genre de personne ne peut pas croire à un combat politique. Que le peuple de Guinée chante, écrive, parle, résiste, rien ne doit changer. 

La politique pour eux est juste une sorte de spectacle marionnette. Il s’agit d’une classe restreinte de personnes qui ne représente pas le peuple de Guinée, qui néanmoins est déterminée depuis six décennies à imposer sa propre loi, sa propre forme de lutte à la société guinéenne. 

Pour se protéger contre le sursaut de la masse, ils peuvent s’appuyer sur l’armée, la police et la gendarmerie qui n’ont jamais été républicaine en Guinée. 

C’est en cela qu’ils sont sûrs de continuer à approfondir la division, la haine, le désordre, le chaos, la léthargie pour continuer à écraser et duper le peuple.

Et tant que cette classe restreinte avec son système politique fondé sur la déshumanisation, le mensonge, le conflit perdure en Guinée, la paix générale ne saurait être atteinte.

Seul le renversement de ce système politique, avec un flambeau de la révolution, seule la lutte de masse ouverte sans domination du peuple et la république permettront d’empêcher la pérennisation de ce régime et son triomphe sur la nation guinéenne.

Pousser donc une seule partie du peuple à mener ce combat n’aboutira qu’à un échec cuisant avec le renforcement du système à l’appui. 

Il faut plutôt se battre pour emmener les guinéens à porter d’Est en Ouest, du nord au sud le message de la révolution et de la paix. 

Faire la fine bouche ne sert à rien, il faut y aller en refusant de recevoir quoi que ce soit de ce pouvoir politique.

De toute façon, l’ordre semble aller de lui-même et il sera bientôt remplacé….

Pour ce faire, la Guinée a besoin d’un leadership avec une formule magique et surtout avec droiture afin de pouvoir purger ce système politique déshumanisant. 

Aissatou Chérif Baldé

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