Alors que la transition se vide de sa substance augmentant pour le pays le risque de se dégrader sur le long terme.
Et que de nos jours la fin de la transition politique n’est plus un débat, laissant donc place à de nombreuses interrogations et incertitudes.
Les ministres du gouvernement de transition de l’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya, choisis sur fond de cooptation, de népotisme et d’ethnisme politique sont apparemment en campagne électorale.
Entourés aujourd’hui de charlatans politiques, de journaleux reconvertis en des marabouts capables de communiquer avec les djinns dira-t-on, des ministres sous-performants issus de la diaspora guinéenne qui face à des opinions dissidentes deviennent carrément déraisonnables et des magistrats tels que Charles Wright devenus ministres et célèbres grâces à une affaire d’écoute illégale d’un autre magistrat sous l’ère Alpha Condé.
On s’active pour l’instant à apporter que des changements, qui s’avèrent être favorables au maintien au pouvoir de la junte.
La présence des émissaires de Mamady Doumbouya au Togo, au Sénégal, à Kankan, les casses à Conakry et le démarrage des projets de travaux publics tous azimut sans aucune structure et programmation claire et le tout couronné par la bénédiction du gouvernement français démontrent que les militaires à l’origine du renversement d’Alpha Condé s’octroient, avec cette situation chaotique, la possibilité de rester longtemps au pouvoir et même après la fausse transition.
Ces ministres qui se sont retrouvés au sommet à travers un saut, sont dans l’optique de renforcer encore plus l’assise des militaires que dans l’organisation des futures élections.
Même si tel n’était pas le cas, Mamady Doumbouya aura la charge de meubler l’organe chargé de la préparation technique et matérielle de l’ensemble des opérations référendaires et électorales, mais aussi de la confection, de la gestion et de la mise à jour de la conservation du fichier électoral. Cet organe qui sera responsable du financement public des partis politiques, du plafonnement et du contrôle des dépenses des campagnes électorales, de la décentralisation des votes et de la proclamation des résultats ne sera jamais indépendant.
Donc il aura la possibilité de contrôler cet organe. Et dans la situation actuelle, il n’est pas exclu qu’il fasse rédiger de textes de lois qui lui permettront peut être aussi d’être candidat pour gagner haut les mains les élections présidentielles ou à défaut de faire gagner le candidat qu’il aura à choisir avec l’argumentaire selon lequel, sur les 13 millions de Guinées, il est le seul capable de gérer le pays.
Mieux nous sommes en Guinée, le pays où tout ce qui est interdit est permis.
Peut-être qu’il s’agit cette fois-ci juste d’ une lointaine imagination.
Car pour l’instant la rédaction des textes de loi par le conseil national de la transition, qui fixent les règles régissant les prochains scrutins électoraux devant mettre fin à la transition, ne sont plus à l’ordre du jour.
Et c’est pourquoi d’ailleurs le chef de la junte militaire guinéenne Mamady Doumbouya ne parle que pour faire peur au silence.
Il cherche à se débattre pour vendre un projet sans orientation, sans plan donc qui secoue tout et rien à la fois et qui éclot dans la coquille du silence.
Pendant ce temps les Guinéens sont toujours assis sur des ressentiments, il y a la haine, la rancœur, il n’y a pas de justice, il n’y a pas un Etat de droit.
Un dialogue sincère aurait dû pourtant permettre de poser les préalables pour une refondation de la Guinée.
Mais le nouveau laquais de la Françafrique a voulu aller vite au besoin pour faire capoter les choses.
Or on a comme l’impression, qu’importe ce qu’il fera, et que même s’il devenait aussi un autre Alhassane Ouattara, Macky Sall ou Nana Akufo Addo, et qu’il invente une autre façon de piller l’Afrique, le ver est déjà dans le fruit et il y restera pour longtemps .
Et cela depuis qu’il a décidé de faire de son isoloir et de son gouvernement de transition une réunion de personnes qui ignorent carrément l’état du pays, dont les chefs sont tout sauf les garant de la pérennité, et surtout sans aucune capacité du développement du service public.
Le CNRD a décidé seul de leurs critères.
Alors avec vous on ne discute pas du programme, ni des arbitrages que vous faites pour nous.
Vous êtes des boîtes noires . Ça nous rend dépendants.
Le système népotiste, clanique, factionnel, ethniciste nous gère !
D’aucun vous diront, de rayer le disque de vos satrapes et intellectuels aliénés mentaux sous-performants. C’est-à-dire de mettre la pérennité de la cité au-dessus de vos intérêts égoïstes, egotiques, ethnicistes pour porter le costume d’un Jerry Rawlings, d’un Thomas Sankara pour faire à l’image de ces deux figures emblématiques don de votre personne à la Guinée.
Une pensée illusoire, une rêverie, un mirage qui tomberont une à une comme en automne les feuilles de l’arbre.
Car vous n’avez ni le courage, ni le temps, ni la moralité, ni la lucidité, ni la force de relever ce défi et de résister contre ces vers, puisque vous êtes indissociables.
Donc le mieux c’est de libérer vos cerveaux avec un dégât déjà programmé.
Dommage que l’envie démesurée du pouvoir, cette peste de la vie des hommes de pouvoirs en Afrique francophone opposés à l’Afrique des libertés, ce ver immortel en eux, cet enfer des peuples africains ont aussi infesté votre âme.
Vous nous servez juste un projet chaos, un autre brouillon de l’avenir.
La transition dégénère dans le despotisme d’un seul et comme pour dire elle est l’acquis pour les faibles, mais seuls les plus forts en profitent.
Aïssatou Chérif Baldé