Quand le mensuel français le monde diplomatique écrivait en l’an 2003 un article intitulé l’indépendance confisquée de la Côte d’Ivoire c’était sans doute dans l’espoir de pousser à l’éveil des consciences des peuples ivoiriens et africains.
C’était surtout une manière de pousser les africains à briser les chaînes de l’impérialisme mélanophobe français.
Et plus de 20 ans après l’installation par la force française Licorne sur la tête de l’État ivoirien d’Alhassane Ouattara qui est devenu le brave petit soldat d’un ordre mondial se vautrant dans la rapine et le crime de masse, vivant de la spoliation des peuples, au nom des droits de l’homme, de la démocratie et du progrès humain, sur fond d’un impérialisme mélanophobe, les choses n’ont pas changé.
Au contraire, elles se sont empirées. Car Alhassane Ouattara le préfet-sident ivoirien, les mains tachées du sang de ses compatriotes, était encore invité cette semaine par son maître Emmanuel Macron pour bien évidemment parler du Burkina-Faso.
Car pourquoi et comment le gouvernement de transition burkinabè peut demander aux forces armées françaises de quitter son territoire d’ici un mois?
Le gouverneur français en Afrique, en la personne de M. Alassane Ouattara doit donner des explications à son maître.
Avant tout, il faut savoir que s’il y a une chose dont les partis politiques français sont unanimes c’est leur refus catégorique de mettre fin au système criminel mafieux qui est la françafrique.
On sait qu’il n’y a qu’une seule politique africaine de la France.
C’est une politique coloniale, d’asservissement des peuples africains. La gauche est plus paternaliste, la droite et le parti néo-libérale de Macron plus cyniques, mais c’est la même idéologie raciste qui les anime tous.
Dans ce contexte, pour le roitelet français rien de nouveau.
Comme au temps de Sarkozy, l’un des plus cyniques déstabilisateur du continent africain, de Hollande, maintenant Macron, il faut continuer à faire le sale boulot pour le maître.
Le petit roitelet doit répondre à l’appel du maître Macron pour parler des moyens et stratégies à mettre en place afin d’empêcher la rupture voulue par le peuple burkinabé avec l’État français caractérisé par une vision néo-impériale et mélanophobe du continent africain.
Le brave sous-préfet doit tout mettre en œuvre pour empêcher le retrait de l’armée française du territoire burkinabè voulu par le gouvernement burkinabè, soutenu contrairement à lui par les peuples du Burkina-Faso.
Pour Emmanuel Macron et son roitelet, tous les chefs d’États africains doivent docilement accepter de laisser la France, ruinée et en proie à un chômage de masse, à des grèves cycliques, à une crise économique, financière sans fin se servir à volonté dans les richesses appartenant au peuple africain.
Ceci étant, aucun chef d’État qui ne veut pas finir comme Thomas Sankara ne doit toucher au privilège néocolonial dont jouissent les multinationales françaises (Bolloré, EDF, Elf, Areeva, Saur), l’État français et ses armées d’occupations en Afrique.
L’envie prononcée des africains de vouloir en finir avec cette « indépendance confisquée » qui dure depuis plus de six décennies ne doit pas être contagieuse.
Le Mali ne doit pas servir d’exemple.
Ce brave sous-préfet avec une vision neoliberale, deshumanisante du monde, entré en fonction juché sur un char de la force Licorne, qui a fait de l’alternance démocratique lettre morte dans son pays continue de soutenir le pillage et l’humiliation systématique des anciennes colonies françaises aux indépendances économiques, militaires, politiques, financières confisquées.
Pillée et humiliée, l’Afrique ne doit pas tirer le maximum d’enseignements de cette réalité en apprenant à distinguer les conséquences des actes de sabotage économique et de déstabilisation des dirigeants qui osent dire « non » de la mauvaise gestion que les démocraties occidentales savent, du reste, pardonner tant que leurs intérêts ne sont pas menacés.
La cécité volontaire des dirigeants français, à l’égard de chefs d’États africains comme Ouattara, Ali Bongo, Faure Eyadema, Sassou N’Guesso, Mahamat Idriss Déby, Paul Biya impliqués dans bien plus de crimes contre l’humanité, scandalisent certes ceux qui croient que le respect des Droits de l’homme est un principe de l’Occident.
Or en observant de près le soutien de la France à ces Républiques africaines despotiques et héréditaires, on se rend compte que ce n’est qu’un discours opportuniste à brandir contre leurs ennemis tels que Assimi Goita, Ibrahima Traoré pour justifier leurs guerres et pillages.
Et la France ne veut pas rompre avec cette politique conçue juste pour resserrer le joug du néocolonialisme dans son pré carré françafrique.
C’est ce qui explique que les autorités françaises en perte d’influence et d’image ont besoin des types comme Ouattara, un pantin pour qui l’avenir de l’Afrique se dessine en France.
Il a fait toute sa carrière au service des institutions financières qui oppriment l’Afrique. C’est lui qui a été chargé d’imposer la dévaluation du CFA aux présidents africains qui n’en voulaient pas.
Et c’est lui qui a empêché la fin de la monnaie coloniale FCFA en Afrique.
C’est le plus grand soutien et allié de l’Occident contre l’Afrique des libertés.
Mais les temps ont changé.
Et ni Ouattara, ni Macron ne pourront empêcher ce vent de changement de souffler sur le continent Africain.
« Il a fait jour pendant la nuit au Mali, au Burkina-Faso et bientôt, il fera jour en Côte d’Ivoire, au Togo et partout dans le pré carré françafrique»
Car pour la nouvelle génération des africains, artisans de l’Afrique des libertés, il n’existe pas de préalables qui conduisent l’africain à croire au messianisme de la France sur le destin de l’Afrique.
Aucune fatalité ne pèse sur nous et nous avons puissance sur notre propre destin.
Donc qu’il pleuve sur Ouagadougou, sur Bamako !
Qu’il neige sur Paris, Dakar et Abidjan !
On va se libérer de l’emprise spectrale du maître. Il n’est pas un modèle pour nous.
Le modèle de pouvoir du genre le satrapique gouverneur, imposé par la mafia françafrique et mal élu par ce peuple sur lequel il a pourtant droit de vie et de mort, on en veut plus.
Aïssatou Chérif Baldé
La cloche a sonné.
Cette armée de mercenaires colonialistes français aux ordres de l’Elysée est sur le chemin de la sortie.
l’Afrique subsaharienne n’en veut plus et n’en peut plus.