Le procès du 28 septembre 2009 n’a pas fini de révéler les négativités qui régissent la société guinéenne.
En effet, c’est un procès qui se tient depuis des mois pour dit-on mettre la lumière sur les massacres commis par les forces armées guinéennes sur la population civile lors d’une manifestation organisée en septembre 2009 par les partis politiques contre la volonté du président de transition d’alors Dadis Camara de se maintenir au pouvoir.
Après que les avocats et les accusés sont parvenus en partie à donner une connotation ethniciste, clanique à ce procès en opposant davantage les peuples de Guinée.
Ce sont les révélations de Maître Hamidou Barry après celles de Wikileaks sur le cas du général Sékouba Konaté qui interrogent et inquiètent. Car elles prouvent à suffisance que les intellectuels guinéens ont toujours été la source des problèmes de la société guinéenne.
Ils sont répartis en sous-dictateurs, voleurs de la république, manipulateurs, divisionnistes; c’est-à-dire ces hommes et femmes politiques serials-menteurs, hypocrites, inconstants, corrupteurs, corrompus, orgueilleux, vaniteux qui n’ont que de l’irrespect pour le peuple de Guinée.
E les révélations de maître Hamidou Barry dans ce procès à travers des questions posées de façon astucieuses au capitaine Moussa Dadis Camara sur l’implication du général Sékouba Konaté prouve à quel point le mal guinéen est profond.
« Maître Hamidou Barry révèle au micro des journalistes guinéens en décembre dernier les difficultés qu’il a rencontré lorsqu’il a porté plainte contre le général Sékouba Konaté dans le dossier des massacres du 28 septembre 2009.
Il dit avoir été victime de menaces de la part des organisations de défense des droits de l’homme en Guinée telles que (l’OGDH et la FIDH).
Selon maître Barry celles-ci l’ont intimé sur fond de menace de retirer sa plainte contre le général Sékouba Konaté qui était ministre de la Défense nationale lors des événements tragiques du 28 septembre 2009.
Il a selon lui opposé un refus catégorique à leur demande. Il fut ainsi privé de sa prime de 640 euros qu’il devrait recevoir et ses voyages ont été annulés par les dites organisations.
Toujours selon maître Hamidou Barry si le pire lui arrivait après sa plainte portée le 26 septembre 2017 contre le général Sékouba Konaté, cela n’allait pas le surprendre.
Et il va plus loin en disant que le numéro deux du CNDD, devenu président de transition après l’écartement forcé de Dadis Camara aurait un deal avec l’OGDH et la FIDH ».
Alors pourquoi des organisations de défense des droits de l’homme sensées défendre les victimes, rétablir la vérité peuvent agir ainsi?
Leur rôle ne consiste t-il pas à intervenir pour que le droit de l’homme et la prééminence du droit soient respectés?
Ainsi, si ces révélations se confirment, on comprend bien que l’activisme en faveur des droits de l’homme prôné par feu Dr Madjou Sow membre fondateur de l’OGDH et qui existe depuis longtemps en Guinée n’est plus au cœur de la lutte de cette institution.
Les agissements de FIDH et tout comme l’OGDH contre maître Barry confirment les révélations de Wikileaks relayées par les médias occidentaux en 2009.
Des révélations selon lesquelles le général Sékouba Konaté était l’un des cerveaux d’un complot international soutenu par les puissances néocolonialistes telles que la France contre le capitaine Dadis Camara dans le but de l’éloigner du pouvoir.
Aussi, ces révélations démontrent que ces organisations prônent en Afrique et plus particulièrement en Guinée à l’image des pays occidentaux qui les financent un droit de l’homme instrumentalisé, politisé avec un excès de l’Occident dans sa volonté d’imposer, coûte que coûte, sa vision au reste du monde.
Les révélations de maître Hamidou Barry pointent aussi les béances entre le discours sur les droits de l’homme et la réalité de ces organisations et les pays occidentaux qui les financent.
Et d’ailleurs la plupart des organisations de défense des droits de l’homme en Afrique sont le plus souvent promptes à se draper dans l’éthique universelle pour mieux promouvoir et défendre l’intérêt des nations impérialistes qui les financent, en mettant de côté les intérêts des victimes.
Car si tel n’était pas le cas, elles n’allaient pas empêcher la poursuite du général Sékouba Konaté cité à plusieurs reprises dans les massacres du 28 septembre 2009.
Mais on comprend bien que le général Sékouba Konaté est bien protégé par ces structures de défense de droits de l’homme qui politisent dans ce cas ci les droits de l’homme.
Cette politisation juridique est à la fois directement opposée à l’humanisme et aux droits de l’homme les plus élémentaires et portés par un projet humaniste pour le monde.
L’une des questions actuelles est alors de savoir si feu Dr Thierno Madjou Sow membre fondateur de l’OGDH peut être satisfait d’une telle pratique au profit d’un enchevêtrement de réseaux mafieux.
Mieux, c’est pour quand la comparution du général Sékouba Konaté ?
Aïssatou Chérif Baldé