Burkina-Faso: la junte militaire donne un mois à l’armée française pour quitter son territoire.

Après le Mali, c’est au tour du Burkina-Faso d’exiger le départ de l’armée française de son territoire

Depuis des mois, des citoyens manifestent régulièrement pour demander le départ des militaires français de l’opération “Sabre”, stationnés à Kamboinssin, au nord-est de Ouagadougou.

Car malgré la présence des Forces armées françaises au Burkina-Faso sur fond d’un accord signé entre l’État burkinabé et celui français en 2018, la situation sécuritaire du pays a continué de se dégrader. 

La situation d’instabilité que connaît le Burkina Faso ainsi que ses pays voisins liés au djihadisme avec des actes terroristes meurtriers et l’incapacité du gouvernement déchu de Roch Kaboré de protéger la population et l’intégrité territoriale du pays ont facilité aussi les différents coups d’État militaires de ces derniers mois dans ce pays de la sous-région ouest-africaine. 

Selon l’agence d’information du Burkina-Faso, et la chaîne de télévision nationale RTB, le nouveau gouvernement burkinabè dirigé par le président Ibrahima Traoré a dénoncé l’accord qui autorise, depuis 2018, la présence des Forces armées françaises sur son territoire. 

Et par conséquent, elle exige donc le départ des forces armées françaises de son territoire. 

La France ignore les exigences du Burkina-Faso 

La France a ignoré non seulement les dénonciations du gouvernement de transition burkinabè, mais refuse d’accepter la volonté du peuple  qui démontre à travers des manifestations récurrentes son ras le bol de la présence des Forces armées françaises au Burkina-Faso. 

La dernière manifestation de ce genre a eu lieu hier samedi 21 janvier 23 dans le pays. 

Mais l’État français use de tous les moyens diplomatiques pour empêcher cette rupture voulue par le peuple burkinabè.

Tantôt elle accuse le gouvernement de transition de vouloir se rapprocher de la Russie. Et c’est comme si le Burkina-Faso n’a pas le droit de diversifier les partenariats. 

Et tantôt elle pousse les chefs d’États de la sous-région ouest-africaine tels que Nana Akufo Addo du Ghana ou Alhassane Ouattara se la Côte d’Ivoire en bon valets d’empêcher le Burkina-Faso de jouir pleinement de sa souveraineté en remettant l’autodétermination du peuple en cause. 

Incidents diplomatiques récurrents

Cette attitude de la France a conduit à plusieurs incidents diplomatiques entre les deux pays. 

Le 03 décembre 2022, le gouvernement burkinabè a décidé, la suspension jusqu’à nouvel ordre, la diffusion des programmes de Radio France Internationale (RFI) sur toute l’étendue du territoire national à cause “des manquements” constatés dans le travail du média français.

Juste quelques jours après, deux citoyens français avaient été interpellés pour activités d’espionnage des forces de défense et de sécurité burkinabè et expulsés du territoire dans la nuit du 17 au 18 décembre 2022.

Et le 20 décembre dernier, les autorités burkinabés ont affirmé ne plus avoir confiance en l’ambassadeur de France en la personne de M “Luc Hallade”. Elles  ont réclamé des autorités françaises qu’il soit remplacé.

Pourquoi la France refuse le départ de son armée de l’Afrique

On se demande pourquoi l’État français n’arrive pas à libérer les territoires africains qu’elle occupe avec ses bases militaires françaises sur fond d’un système d’asservissement françafrique? 

Le gouvernement de Macron prétend ne rien imposer aux africains et qu’elle est disponible pour inventer un avenir ensemble. 

Mais elle fait semblant d’oublier que cet avenir dont elle parle, les nouvelles générations conscientes en Afrique n’en veulent pas. 

Pourtant, elle pouvait faire comme l’Angleterre qui comptabilise  beaucoup plus de colonies en Afrique qu’elle, mais a su quitter ses anciennes colonies sans faire du bruit. 

Mais l’État français refuse avec l’aide d’une élite africaine oligarchique, aliénée, tels que Macky Sall ou encore Alhassane Ouattara qui ne veulent pas se libérer de l’emprise spectrale du maître de partir. 

Or  elle n’a plus la voix au chapitre. 

La grande partie de la jeunesse africaine qui a atteint la maturité nécessaire, qui ne veut plus jouer sur la carte de l’auto-infantilisation, ne veut plus traîner son aliénation.

Car comment penser qu’il s’est converti à d’autres sentiments? 

Dans quelle page de l’histoire, avons-nous vu le dominant panser les plaies du dominé ? 

Mieux, si les africains sont des victimes, la France et ses valets doivent accepter qu’ils sont désormais les seuls responsables de leur salut. 

Tout ce qu’il leur faut, c’est de continuer à générer en leur sein des lumières, ces intellectuels tels que Cheick Anta Diop, Joseph Ki Zerbo, Thomas Sankara qui vont éclairer le peuple.

Espérons que ce départ des 400 militaires français voulu par les autorités burkinabés repris par les médias français et allemands tels que le magazine Spiegel sera effectif, sans que cela ne conduise à un autre incident diplomatique. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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